Après le passage des gilets jaunes. ©Jean-Charles Houel |
Rouen a été oubliée dans la
liste des villes dont les médias regorgent. Hier, comme chaque samedi depuis le
17 novembre dernier, la capitale régionale a connu un nouvel accès de fièvre
avec quelques centaines de gilets jaunes et de protestataires défilant dans les
rues du centre de la ville aux cent clochers
Les deux revendications
essentielles sont toujours les mêmes : Le RIC, le référendum d’initiative
citoyenne et la démission d’Emmanuel Macron de la présidence de la République. Tant
que les conclusions synthétiques du Grand débat national ne seront pas rendues
publiques, tant que le gouvernement n’aura pas fait ses choix pour relancer le
dialogue social, créer des conditions matérielles favorables pour les plus modestes,
sans miser sur le résultat des élections européennes inappropriées pour régler
ce mouvement social novateur et déterminé, la situation risque bien d’être figée.
Il faudrait donc s’habituer aux cortèges, blocages de carrefours (comme à
Tourville-La-Rivière hier) et aussi aux incidents plus ou moins graves avec
blessés chez les policiers, gendarmes et les protestataires.
J’ai été témoin, hier, d’un
dérapage non contrôlé de la part de jeunes (gilets jaunes et non gilets jaunes)
rassemblés près du Boulevard des Belges à Rouen, adolescents pas plus vieux que
15, 16 ans, venus là pour en découdre, allumer des incendies de poubelles et de
matériaux de chantiers, et aussi casser du flic.
Ce rite du samedi, s’il sert
la solidarité interne des manifestants, ne manque pas d’énerver les commerçants
d’une ville fréquentée pour la qualité de vie de son centre et par des
touristes souvent ébahis. Le ministre de l’Intérieur a récemment indiqué le
montant des dépenses occasionnées par les dégradations sans oublier tous ces
blessés graves notamment à cause de l’usage du BLD si dangereux. De nombreux
badauds avec lesquels j’ai discutés demandent l’interdiction des
manifestations. C’est un droit constitutionnel précieux qui doit demeurer. Et
quand bien même ces manifestations seraient interdites, elles existeraient
quand même, non déclarées, non contrôlées, non maîtrisées. Il nous faut donc prendre notre mal en patience.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire