10 janvier 2015
La Scène nationale Evreux-Louviers en danger : signez la pétition pour assurer sa pérennité
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Qu'il soit au Cadran, au Grand Forum ou dans la rue, le théâtre est indispensable…(photo Odin Théâtre archives JCH) |
Ces financements croisés permettent l’existence
d’une programmation ouverte à tous : pour cette saison plus de 60 spectacles
soit 120 levers de rideau.
Année après année, la Scène Nationale a œuvré à
tisser une offre culturelle riche, variée, humaine dans tout le département.
Aujourd’hui, ce sont presque 40 années de travail
qui sont menacées de disparition.
Le 10 décembre dernier, lors du comité réunissant
les financeurs, les maires d’Évreux et Louviers ont annoncé, sans qu’elle soit
encore votée, une baisse de leur subvention de 25% et demandé qu’un plan social
soit proposé.
Le Maire d’Évreux a également affiché sa volonté de voir l’activité
de la Scène Nationale déménager du Cadran-Palais des Congrès sans proposer d’alternative
de lieu de programmation équivalent.
Face à une telle coupe budgétaire — et
sans lieu pour programmer — nous, personnels de la Scène Nationale, avons jugé
nécessaire de vous alerter sur la situation.
Concrètement, cette annonce nous a
contraints à geler une partie des activités prévues en 2015 : le festival Ciné-Scènes
qui a plus de 20 ans n’aura pas lieu, les journées cinéma non plus, les stages
prévus autour des spectacles sont annulés et l’espace restauration mis à
disposition du public sera fermé.
Si cette baisse de subvention est votée ce
sont 25 % de spectacles qui ne seront plus à l’affiche, des stages et des
ateliers en moins et progressivement des postes de salariés permanents qui
seront supprimés.
Sans la salle du Cadran nous ne pourrons plus
vous proposer des spectacles de grande ampleur qui nécessitent un vaste plateau
: le ballet de "Cendrillon", les clowns de la "Famille
Semianyki", le spectacle "Panorama" de Découfflé, le
"Bourgeois Gentilhomme" ou encore May B de Maguy Marin etc. etc.
Le Conseil Municipal d’Évreux se réunit le 19
janvier prochain sur les orientations budgétaires 2015.
Pour assurer l’existence
de la Scène nationale, signez la pétition : http://www.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_LEFRAND_Maire_dEvreux_Monsieur_PRIOLLAUD_Maire_de_Louviers_Le_maintien_des_activites_de_la_Scene_Nationale/?tKKNxdb
(Communiqué)
(Communiqué)
Durant ces trois jours dramatiques, le comportement de François Hollande a été impeccable
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François Hollande à Louviers en janvier 2013. (photo JCH) |
Dans l’émission « C dans l’air
», d’hier, les commentateurs spécialistes du « terrorisme » y allaient allègrement
de leur couplet savant et émettaient des prophéties inévitablement hasardeuses.
C’est le propre de cette émission de bavardages. Mais comme l’épilogue des
prises d’otages venaient de prendre fin dans le sang, il fallait bien dépasser
le stade des images en direct et tenter de comprendre les mobiles des
terroristes et apprécier l’action des forces de l’ordre. Parmi eux, un expert
du monde arabe, enseignant, et donc plus soumis à la rigueur de l’analyse,
Jean-Pierre Filiu, demanda qu’on n’oublie pas, dans le déroulement des événements tragiques, de
citer l’action de François Hollande, président de la République, en première
ligne s’agissant des décisions à prendre impliquant des risques évidents pour les otages et les forces de l'ordre.
Je suis suffisamment
critique à l’égard du pouvoir — des pouvoirs — pour rendre un hommage sincère à
cet homme dont le comportement personnel, le contenu des allocutions télévisées,
le courage aussi, furent pendant ces trois jours à la hauteur de l’émotion générale et
du choc ressenti par chacun d'entre nous. C’est un François Hollande « droit dans ses bottes » que la France a découvert. Avec
son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le gouvernement a su faire
face à une situation dramatique et un enchaînement de drames face auxquels un
exécutif fragile n’aurait pas résisté. L’attitude du pouvoir politique a également
permis aux interventions des gendarmes et des policiers de se faire dans la
clarté et si les terroristes sont morts, c’est bien parce qu’ils avaient fait le
choix de mourir en « martyrs » et en fonction d’un dévoiement, soi-disant
religieux, inacceptable.
La France n’a pas plié. Les
Français ne plient pas. Et dimanche, à Paris et partout en France, des millions
de manifestants de toutes origines, de toutes les couleurs, de toutes les
religions, tous les athées et les agnostiques, défileront pour rendre hommage
aux 17 morts, dessinateurs, employés et journalistes de Charlie-Hebdo,
policiers nationaux ou municipaux, clients juifs (ou non) de l’épicerie cacher
de Paris, et aux policiers blessés et personnes traumatisées. La présence des
chefs d’états et de gouvernements étrangers rehaussent évidemment la portée des
symboles recherchés : Prouver l’unité de la nation, défendre les valeurs démocratiques
et républicaines communes à toute l’Europe, affirmer la nécessité, ici et
maintenant, de lutter avec âpreté contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie.
Il sera temps, après cette étape
de recueillement et de silence, de chercher les éventuelles failles de notre
système de renseignement, de surveillance des individus dangereux pour la paix
sociale et la tranquillité commune. Je souhaite que Manuel Valls, Premier
ministre, et le Parlement, ne s’engagent pas dans une voie liberticide génératrice
d’une société dans laquelle Big Brother serait notre maître. Soyons unis mais
vigilants. A tous points de vue.
9 janvier 2015
Tous à Paris dimanche prochain 11 janvier pour défendre les valeurs républicaines
Bien sûr, il faudra enquêter, juger et sanctionner. Aucune démocratie ne peut accepter de plier face au fanatisme, à la violence, encore moins quand elle est dirigée contre un de ses piliers, la liberté d’expression. Bien sûr, c’est dans le cadre de l’Etat de droit que doivent agir les forces de l’ordre. C’est aussi sans stigmatisation des personnes se réclamant de l’islam que nous devons exprimer notre rejet de cette barbarie, si nous ne voulons pas entretenir des solidarités malsaines.
L’émotion ne suffit pas. Des voix s’élèvent pour appeler au rassemblement au nom des principes de la République. Mais de quelle République s’agit-il ? Il n’est pas certain que le mot suffise, en effet, à partager les mêmes principes ni les mêmes valeurs.
Le constat est terrible : sur fond de crise sociale permanente, la cohésion de notre pays a éclaté. Racisme et antisémitisme, stigmatisation d’une partie de la population, retour de la vieille antienne du bouc émissaire dont on ne retient que l’origine, relégation dans des ghettos territoriaux et scolaires, replis identitaires, ignorance de notre histoire, qu’elle concerne l’esclavage, la collaboration ou le colonialisme, et ces mots d’exclusion devenus si quotidiens au nom d’une conception dévoyée de la liberté d’expression. Pire, certains détenteurs de la parole publique n’ont pas su, et parfois pas voulu, respecter les symboles de l’égalité républicaine.
Ne le dissimulons pas, nous sommes tous responsables de cette situation. Cet échec nous est commun et nous ne saurions nous dispenser d’un regard critique sur nos propres actions.
Lorsque les principes mêmes de la République sont contredits par la réalité, chacun interpelle celle-ci dans une sorte de sauve-qui-peut généralisé en lui délivrant injonction d’agir pour son propre sort sans référence à l’intérêt commun.
S’il est bien que les partis politiques, acteurs essentiels de la vie démocratique, s’emparent de ce débat, c’est d’abord au citoyen de le mener. Avant même de rassembler les institutions et les organisations, c’est d’abord les hommes et les femmes de ce pays qu’il faut rassembler autour non d’une incantation, mais d’une République effective pour tous.
Parce que nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discriminations, quelles que soient nos origines, parce que la laïcité sans adjectif, celle qui accueille sans exclure, est la garantie de la paix civile, parce que nous sommes attachés à chacun des termes fondateurs de la République – Liberté, Egalité et Fraternité –, nous avons décidé de le dire dans la rue dimanche 11 janvier, sans slogans ni bannières, simplement pour dire ensemble notre peine mais aussi notre adhésion à une République dans laquelle chacun peut, sans distinctions, se retrouver. Tel est le sens de notre appel. »
Alain Jakubowicz, président de la Licra, Pierre Mairat, co-président du Mrap, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Pierre Tartakowsky, président de la LDH
1500 lovériens rassemblés en silence pour crier leur compassion avec les victimes de « Charlie Hebdo »

Nous sommes nombreux à avoir
lu Hara-kiri, le journal « bête et méchant ». Nous sommes encore plus nombreux à
avoir attendu avec impatience la une de Charlie-Hebdo. Car ce journal est dans
les gènes d’une gauche sans tabou, d’une gauche libertaire, d’une gauche
nécessaire et c’est cette gauche-là, cet état d’esprit là, que les djihadistes
fous ont voulu éliminer.
Charb, Wolinski, tignous,
Riss, Honoré, Cabu…autant de talents de caricaturistes exceptionnels rayés du monde des vivants au nom du prophète !
Leur exécution brutale est un choc, elle suscite une émotion prégnante voire planétaire.
Là où ils sont, eux dont l’athéisme était un dogme, doivent bien rire de toutes ces manifestations, ces
bougies, ces roses, ces cortèges, jusqu’au glas de Notre-Dame et au message du
pape François…mais à nous qui ne croyons pas au ciel, que nous reste-t-il de
leur génie, de leur capacité d’indignation, de leur invention permanente, de
leur insolence jamais humiliante ? Et de Bernard Maris, « économiste »
antilibéral, que retiendrons-nous sinon sa critique acerbe du capitalisme
triomphant ?
Hier soir, nombre d’élus de
Louviers et de la CASE avaient revêtu leur écharpe tricolore pour signifier
l’engagement des symboles de la République dans la protestation paisible contre cet acte morbide. 1500 personnes murmuraient, échangeaient au sein
de groupes formés ici et là, de gauche et de droite, convaincus de la nécessité
de rassembler les gens de bonne volonté en un élan dont on espère qu’il durera
plus qu’un soir et saura se situer au-dessus des clichés et des amalgames faciles.
Les affichettes « Je suis
Charlie », les bougies aux flammes tremblantes, les regards embués…il s’est
passé quelque chose de très fort à Louviers et dans la France entière après
cette exceptionnelle tragédie dont les conséquences sur notre vivre ensemble demeurent
aujourd’hui incalculables.
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François-Xavier Priollaud, maire, Leslie Cléret, Guy Auzoux, conseillers généraux, ont déposé des roses… |
8 janvier 2015
Jean-Louis Destans annule la cérémonie des vœux du conseil général
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Dès hier, Jean-Louis Destans pressentait l'émotion des Français. |
« Le Président de la République a décidé d’une
journée de deuil national au soir du terrible attentat contre la rédaction de
Charlie-Hebdo et du lâche assassinat de 10 de ses journalistes ou
collaborateurs et des policiers qui les protégeaient. Cet événement a saisi l’ensemble
des français. Il touche, chacun le sent, une dimension fondamentale de la
construction de notre Pays, auquel nos concitoyens sont profondément attachés :
la liberté d’expression et d’opinion, la tolérance à l’égard de l’autre dans un
esprit de respect des convictions et de laïcité, la démocratie, la fraternité
entre tous les Français, ces valeurs qui font la République et qui font l’unité
de notre Peuple et de notre Pays.
Aujourd’hui,
l’heure est au recueillement des français, quelles que soient leurs origines,
quelles que soient leurs confessions, un recueillement pour dire notre
reconnaissance à ceux dont la vie a été brutalement ôtée et dire notre force et
notre volonté commune de paix et de progrès.
En cette journée de deuil national et en
ces circonstances exceptionnelles, j’ai
décidé de ne pas maintenir les traditionnelles cérémonies des vœux du Conseil général. »
Jean-Louis Destans, député et
Président du Conseil général de l'Eure
Robert Badinter : « gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides »
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Robert Badinter au Sénat |
«Devant un
tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que
pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les
expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information,
sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts
pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons nous en
souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs
proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais
comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.
…Au-delà
du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés
que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les
auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance
et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des
juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait
là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé
n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais elles ont beaucoup perdu en
termes de liberté et parfois d’honneur.
…Enfin,
pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les
terroristes. Ceux qui crient "allahou akbar" au moment de tuer d’autres
hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament.
Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation
trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard
de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir
entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français,
susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein,
au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en
invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des
amalgames injustes et des passions fratricides. »
Myriam El Khomri en visite à Val-de-Reuil hier malgré les événements dramatiques survenus dans les locaux de Charlie-Hebdo
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L'accueil républicain de Myriam El Khomri devant la mairie de Val-de-Reuil. (photo Jean-Charles Houel) |
«
Je veux vous remercier, dans cette journée, où des événements dramatiques nous
saisissaient, d'avoir pris le temps, pour Val-de-Reuil, de participer à
l'accueil républicain de la secrétaire d'Etat à la politique de la Ville.
Chacun n'a pu se manifester personnellement et je le regrette, mais votre présence
forte, utile, solidaire a témoigné de l'importance et de la priorité de notre
dossier de renouvellement urbain. Elle était en ce sens décisive. Je vous en
suis très reconnaissant. »
Nous avons reçu ce texte ce matin signé de Marc-Antoine Jamet,
maire de Val-de-Reuil, après la visite réussie de Myriam El Khomri, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville.
Car pami le millier de communes et de
quartiers qui avaient fait acte de candidature, Val-de-Reuil a été retenue à la mi-décembre — tel que le Président
de la République a pu l’annoncer à l’occasion d’un déplacement officiel à
Boulogne-sur-Mer (62) — parmi les 200 sites à « enjeu national »
qui vont bénéficier du Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine.
Parmi ses premiers déplacements
organisés dans cette perspective, Mme
Myriam El Khomri, était donc présente, hier, dans l’Eure à Evreux d’abord
et ensuite à Val-de-Reuil pour rendre
visite à la plus jeune commune de France afin d’y constater les progrès
accomplis lors des deux premières opérations de rénovation urbaine (ORU,
puis ANRU), dont, pour un peu plus de 100 millions d’euros, a bénéficié la « cité
contemporaine ».
Le programme de travail, dont
cette visite devrait marquer la première étape, était également tourné vers l’avenir.
Il devait jeter les bases des quatre étapes essentielles au démarrage rapide de
l’opération rolivaloise : 1) désigner
une équipe de maîtrise d’ouvrage et un comité de pilotage. 2) envisager ce que pourra être l’enveloppe dévolue à Val-de-Reuil,
enveloppe qui avait été estimée entre 35 et 50 millions d’euros. 3) interroger les partenaires publics
(Caisse des Dépôts, CAF, etc.), les collectivités
locales (Agglomération, Département, Région) et bailleurs sociaux sur ce que pourra être la répartition du budget nécessaire
et leur niveau d’engagement. 4) définir une liste d’opérations prioritaires. Jean-Louis Destans, président de
l’actuel conseil général de l’Eure et Bernard Leroy, président de l’agglomération
Seine-Eure, étaient également présents pour accueillir la ministre.
La municipalité rolivaloise souhaite
naturellement inclure dans l’opération à venir les 150 logements du Quartier du Mail, dont la rénovation a été évaluée
à une dizaine de millions d’euros et qui auraient dû figurer parmi les deux
premières vagues de réhabilitation entamées dès 2001. Malheureusement ils étaient
hors des limites administratives d’intervention de l’ANRU. Il faudrait par
ailleurs ajouter la copropriété dégradée
de la Garancière sur la Grosse Borne, la Maison des services publics actuellement étudiée en collaboration
avec la Préfecture de L’Eure ainsi que Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur,
s’y était engagé, le centre commercial
de l’îlot 14, entre Avenue des Falaises et Route de la Voie Blanche,
pour lequel les deux équipes finalistes présenteront en mairie le lundi 12 janvier un projet déjà aidé par la baisse
de la TVA à 5,5% sur les constructions de la Ville Nouvelle, son intégration
dans le contrat d’agglomération Seine-Eure et son classement en zone B2 au
titre de la Loi Duflot.
Mme Myriam El Khomri a été accueillie de manière républicaine à la mairie en présence
d’une foule nombreuse avant de se rendre sur plusieurs lieux où la rénovation
a déjà été engagée et là où elle devrait l’être dans les prochains mois.
Un appel des associations anti-racistes « juste pour être ensemble »
« La LDH, la Licra, le Mrap et SOS Racisme
appellent tous les citoyens à sortir de chez eux partout en France le dimanche 11 janvier 2015 à 14h30 en hommage aux
victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Parce que nous n'acceptons pas le
fanatisme et la violence, parce que nous sommes attachés à la démocratie et
l'Etat de droit, parce que la liberté de la presse est un des biens les plus
précieux que nous avons acquis,nous voulons vivre ensemble, sans racisme et
sans discrimination, en paix et en harmonie quelles que soient nos origines,
nous appelons les femmes et les hommes vivant en France, les organisations
syndicales et politiques, les associations et tous ceux et toutes celles qui
sont attachés à cet idéal de se joindre à nous, sans mot d'ordre ni slogan, sans
banderole ni bannière. Juste pour être ensemble. »
7 janvier 2015
La presse française s'honorerait en publiant les dessins iconoclastes de Charlie-Hebdo
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Cabu et Wolinski au congrès PS de Bourg-en-Bresse. (photo Claude Bellevin) |
Je ne vais pas faire le
malin ou jouer les originaux. Nous sommes tous catastrophés par l’attentat
commis contre les dessinateurs et chroniqueurs de Charlie-Hebdo. 12 morts, huit
blessés, une rédaction décimée, une France remuée. Quel que soit les partis auxquels
ils appartiennent et aussi et surtout s’ils n’appartiennent à aucun d’entre
eux, les citoyens de notre pays sont consternés par la barbarie des auteurs d’assassinats
programmés et revendiqués par Al Qaïda. Consternés mais unis.
Les tueurs ont voulu venger le
prophète mais en réalité ils n’ont rien vengé du tout. Ils ont seulement fait
preuve d’une immense provocation et d’une ignorance crasse. Charb, Cabu,
Tignous, Wolinski, Bernard Maris et les autres morts de la rédaction figuraient
parmi les meilleurs esprits d’une presse libre, indépendante, ouverte au monde
et iconoclaste avec toutes les sectes, tous les fanatismes et toutes les
dictatures de la pensée.
Charlie Hebdo est un
monument national. Une bouffée d’air frais dans un univers de plus en plus
pollué et pas seulement par les particules fines. Les journalistes de ce
journal satyrique affichent ouvertement leur esprit libertaire. Leurs dessins
en disent beaucoup plus que de nombreux articles. Il doit vivre. Toute la
presse française s’honorerait en publiant les dessins dont la publication dans
Charlie a suscité la colère de ces fous de Dieu.
6 janvier 2015
Le maire de Champlan est un enfoiré…il n'est pourtant pas membre des Restos du cœur
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Le maire de Champlan. |
Le rétropédalage est un sport
avant d’être un art. Le maire de Champlan porte sans conteste le maillot jaune
des enfoirés. Qu’il ait revêtu également l’étiquette divers droite n’en est que
plus affligeant pour ceux qui croient mieux dissimuler leur engagement
idéologique derrière pareille généralité. Ce Monsieur Leclerc puisque tel est
son nom, maire de cette commune de Champlan en Île de France, s’est distingué
en refusant, dans un premier
mouvement sincère donc authentique, d’inhumer dans le cimetière communal le
corps d’un nourrisson de deux mois et demi dont le seul crime est d’avoir eu
des parents Roms.
Il se trouve que ses parents
habitent dans un camp évidemment provisoire mais que cela ne les empêche pas
d’avoir scolarisé deux de leurs enfants dans la commune démontrant une réelle
volonté de les faire bénéficier du savoir de l’école publique française. Pour
refuser l’inhumation du bébé, l’édile de Champlan a tout d’abord invoqué le
fait que le cimetière était réservé aux gens qui paient leurs impôts dans sa commune.
Il faisait fi, ainsi, de l’application des textes légaux obligeant les maires à
accepter l’inhumation de quiconque trouve la mort sur le territoire de leur
cité.
Face à la levée de boucliers
qu’a suscité son comportement, le maire de Champlan a changé son fusil d’épaule
mettant en avant « une incompréhension administrative » alors même qu’il en rajoutait dans l'odieux dans un entretien accordé au Parisien
Libéré où il confirmait son refus initial. Le site Mediapart relate, ce jour,
une intervention publique et récente du maire de Champlan exprimant devant son
conseil municipal son rejet des membres de la communauté Rom à l’origine de
trop de problèmes…il aurait même évoqué un cas de tuberculose contagieuse totalement
fantaisiste.
L’attitude de ce maire est légitimement fustigée sur les réseaux sociaux. Elle a par ailleurs justifié une prise de position
de Jacques Toubon, défenseur des droits, diligentant une enquête pour connaître
précisément le rôle des protagonistes. Elle exprime évidemment une forme de
xénophobie fort répandue, trop répandue, dans notre pays. Il est d’ailleurs
remarquable que d’autres avant lui, Nicolas Sarkozy (nouveau président de
l’UMP) dans son discours de Grenoble notamment, aient montré un exemple à ne
pas suivre et encore moins quand on détient une part de la République, ce qui
est le cas des maires.
Le premier magistrat (UMP)
de Wissous a accepté sans discuter d’offrir une sépulture décente à ce
nourrisson décédé subitement. A l’UMP aussi, il existe diverses manières de se
comporter. Certaines nobles, d’autres qui le sont moins.
5 janvier 2015
« Dérives »… ou quand extrême gauche devient un gros mot (1)
« Qui, en 1972, aurait-eu l’idée de qualifier le
Programme commun porté par le Parti socialiste, le Parti communiste et le Parti
radical de gauche, de programme d’extrême gauche ? Quel journaliste ou
homme politique conséquent se serait aventuré à déclarer, en 1981, que les 110
propositions du candidat à la présidence de la République François Mitterrand étaient
des mesures populistes ?
Pourquoi alors, aujourd’hui, les mouvements et partis
de gauche européens tels que Syrisa en Grèce, Podemos en Espagne, le Parti de
Gauche en France, affichant des revendications clairement de gauche, mais
certainement pas davantage radicales que ne l’étaient à l’époque celles du
Programme commun ou des 110 propositions sont-ils qualifiés par les médias et
jusqu’à sur ce blog – il ne peut s’agir que d’une maladresse - de partis d’extrême
gauche ? (Voir les articles du Monde
du 26 décembre 2014 intitulé « Grèce,
Espagne : l’envolée de la gauche radicale affole l’Europe » et
sur ce blog, l’article du 29 décembre intitulé : « Le Mouvement Syrisa fait peur aux capitalistes et à la bourse d’Athènes »
)
Car, ne nous y trompons pas, si le titre de l’article
du Monde procède d’une certaine modération,
il en va tout autrement de son contenu. À plusieurs reprises, l’expression « extrême-gauche » y est
utilisée pour qualifier ces partis et leurs idées qui sont le plus souvent
affublées du qualificatif « populistes ».
Dans une remarquable analyse critique parue sur son
blog, Antoine Léaument, du Parti de Gauche, dénonce la prétendue neutralité du Monde et décortique la rhétorique employée
ayant pour objectif de discréditer ces partis. En les diabolisant par l’emploi
des termes d’extrême-gauche, de populiste, voire en leur prêtant des pensées à
la limite de la xénophobie. En ridiculisant leurs électeurs à qui l’on prête un
épuisement intellectuel et dont on souligne la ringardise de leurs idées. En
renvoyant dos à dos, grâce à l’emploi du qualificatif populiste, et comme si
elles étaient équivalentes, la gauche radicale et l’extrême-droite. Enfin, et
pour conforter le contenu de l’article, à qui fait-on appel en tant qu’experts
pour livrer leurs analyses sur la question ? À Dominique Reynié et sa
Fondapol, ultralibéral bon teint, à Yves Bertoncini, de Notre Europe, européiste
béat et à Yves Camus, un spécialiste nous dit-on de l’Extrême droite…
Cet article du Monde ne relève donc pas de l’information
mais bien de la propagande.
Quand un président de la République reniant ses
promesses électorales et un gouvernement, prétendument de gauche, adoptent le même
discours que la Droite sur la plupart des sujets : l’allongement du temps
de travail pour bénéficier de la retraite à taux plein, la banalisation du
travail du dimanche, la nécessité de baisser les « charges » de
toutes les entreprises sans discernement en leur consentant des cadeaux sans
contrepartie, le renforçant du contrôle social sur les chômeurs dans le même
temps où l’on ferme les yeux sur l’évasion fiscale opérée par la plupart des
entreprises transnationales opérant sur le territoire français, etc., comment s’étonner
après cela que les valeurs qui ont fondé la Gauche : l’égalité des chances,
la solidarité, le progrès social, la redistribution équitable des richesses, la
participation de chacun à l’impôt selon ses moyens, l’émancipation des peuples
par l’éducation, apparaissent aujourd’hui comme révolutionnaires ?
Et que cette dérive droitière assumée, ne cherche à
se justifier en faisant passer pour extrémistes, toutes celles et ceux qui défendent
encore ces valeurs universelles et intemporelles du socialisme telles que les
exprimait en son temps le grand Jaurès. »
Reynald
Harlaut
(1) le titre est du titulaire de ce blog.
408 partis en France dont beaucoup de pompes à fric…
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Séance de dépouillement des votes un soir d'élection à Louviers. (photo JCH) |
408 partis en France !
L’analyse de la publication du financement officiel des partis politiques et
parue au journal officiel indique que 408 partis existent dans notre pays. La diversité
et le nombre de ces partis sont-ils une indication sur le pluralisme des idées
ou sur la vitalité de la vie démocratique de notre hexagone ? Nenni. Ces
408 partis ne bénéficient pas tous de la manne publique puisqu’ils ne répondent
pas aux critères imposés par le législateur et la question se pose de savoir
pourquoi, en 25 ans, la France s’est dotée d’amicales trucmuches, de comités
machins, ou de cellules Théodule.
En matière criminelle, on
cherche le mobile. En politique, il faut suivre la même voie et elle est plus
facile à trouver que dans les romans policiers. Cette multitude de micro-partis
non représentatifs de quoi que ce soit sert uniquement de pompe à fric. Comme
la loi interdit aux partis de recevoir plus de 7 500 euros par an par citoyen, des
élus et militants de l’UMP, de l’UDI, du FN, ont donné naissance à
des structures informes leur permettant de recevoir 7 500 euros…le tout étant
reversé dans la caisse du parti principal. C’est ce qu’on appelle un tour de
passe-passe.
Même si l’opération est
couverte de légalité, elle dérange forcément les esprits les plus critiques
puisque si le législateur a limité à 7 500 euros par citoyen sa capacité de don,
c’est pour limiter également la réduction d’impôts d’un montant de 66% de la
somme versée, soit les deux tiers finalement remboursés par l’Etat. En versant
7 500 euros à l’UMP, par exemple, puis 7 500 euros aux amis d’Eric Ciotti et
encore 7 500 euros aux amis de Nicolas Sarkozy, un citoyen lambda versera 7 500
euros multiplié par trois soit 22 500 euros qui tomberont dans les caisses de l’UMP
soit 14 850 euros de réduction d’impôts assumées par les contribuables français. Ces derniers sont-ils là pour abonder tant et plus les finances des partis politiques déjà subventionnés par l'Etat ?
Mais la loi a prévu un
maximum : « Les déductions d'impôts
ne peuvent pas dépasser 20% du revenu imposable. En cas de dons supérieurs à ce
taux, il est possible de reporter l'excédent sur l'année d'après et ceci,
pendant cinq ans au maximum. » Et voilà, le tour est joué. Les titulaires
de grandes fortunes peuvent allègrement alimenter les grands partis puisqu’ils
ont la possibilité d’étaler l’éventuel excédent. J’invite le législateur qui
doit être, comme moi, conscient de cette énormité, à modifier la loi sur le
financement des partis. Un parti politique n’est pas une association comme une
autre. Il concourt à l’expression démocratique d'un pays et exprime une
vision du monde. Ces micro-partis doivent donc disparaître du paysage politique. Des critères de représentativité doivent être instaurés sinon, une fois de
plus, l’argent continuera d’aller à l’argent. Au mépris de l'intérêt général.
4 janvier 2015
Des jeunes de l'UMP et du FN font la fête ensemble avec la bénédiction de Florian Philippot
Le repas de « fête » entre
jeunes membres de l’UMP et du FN est maintenant présenté comme une anecdote.
Des connaissances communes et estudiantines auraient conduit quelques amateurs
de rigolade un soir de réveillon, au-delà de toute étiquette politique, à lever
leur verre à la santé des uns et des autres. Que l’organisatrice de la soirée
soit une membre active du Front de la jeunesse…du Front national, que l’un des
autres invités soit un responsable des jeunes de l’UMP de Paris, tout cela
serait sans aucune importance…si ce n’est qu’il existe des tweeters qui leur
voudraient du mal. Voilà comment l’histoire se raconte.
Il se trouve que les preuves
photographiques de cette rencontre du 3e type ont été mises en ligne
par l’organisatrice de la soirée. Elle tenait donc à ce que l’on sache que des
jeunes FN et UMP partageaient plus qu’une galette des rois. C’est tellement
vrai que le selfie de la jeune frontiste avec Flo-Flo (lire Florent Philippot)
passé dire bonsoir et boire un coup avec la petite troupe ne devait rien au
hasard.
Une fois posé le décor,
analysons le contenu de la pièce théâtrale. Il est évident que les jeunes du FN
et de l’UMP, des dirigeants du FN et de l’UMP, ont bien des points communs et
des objectifs partagés. Cette porosité entre les électorats des deux partis a
même fait l’objet d’une analyse détaillée à la demande de la Fondation Jean
Jaurès. L’électorat populaire du FN et de l’UMP est d’accord sur presque
tout : immigration, insécurité, économie…et l’un n’est pas dérangé par
l’autre. Cette porosité est due aux choix politiques et polémiques de Nicolas
Sarkozy qui a beau jeu, aujourd’hui, d’affirmer qu’il n’y aura pas d’accord
entre les membres de l’UMP et du FN.
S’il s’intéressait plus aux
autres qu’à lui-même, il saurait que cet accord est déjà réalisé à la base
entre les jeunes (lire plus haut) et entre les couches populaires et qu’une
majorité d’électeurs de l’UMP souhaitent intégrer le FN dans le processus
gouvernemental. Voilà où on en est arrivé avec Sarkozy. Voilà où les théories
de Patrick Buisson ont conduit un parti républicain à se dévoyer auprès de la
frange la plus extrême et favorable aux théories les plus viles.
J’ai lu quelques
commentaires de responsables de l’UMP concernant cette soirée de fête entre
jeunes FN et jeunes UMP. Ils n’ont qu’un objectif : minimiser son sens
politique pourtant flagrant. De la même façon qu’on ne dine pas avec n’importe
qui, on ne fait pas la fête avec des gens favorables à la sortie de l’euro, à
la sortie de l’Europe, à la peine de mort, à la préférence nationale surtout en
matière de soins médicaux, des gens qui construisent l’histoire de notre pays
par l’exclusion et le rejet.
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