10 janvier 2015

Pour Cabu…

« Je suis Charlie ». Bien des amuseurs, dessinateurs, caricaturistes, poètes, romanciers, journalistes…sont Charlie. J’ai reçu plusieurs contributions d’un dessinateur ami, justement ému par l’assassinat des grandes plumes de Charlie Hebdo. Plumes est bien le mot puisque Cabu dessinait à la plume, à main levée, avec le génial talent que nous lui connaissons. Parmi les dessins que m’a adressés cet ami rouennais, j’en ai choisi un qui me semble illustrer, plus qu’un long texte, le destin tragique de ce nounours de 76 ans !


La Scène nationale Evreux-Louviers en danger : signez la pétition pour assurer sa pérennité

Qu'il soit au Cadran, au Grand Forum ou dans la rue, le théâtre est indispensable…(photo Odin Théâtre archives JCH)
« Le Théâtre d’Évreux existe depuis 1977, il est devenu Scène Nationale en 1991 et Scène Nationale Évreux-Louviers en 1998. Ce label décerné par le Ministère de la Culture salue le travail exemplaire accompli sur le territoire. Il induit les soutiens financiers de la Région, du Département et de l’État pour accompagner le projet de la Ville.
Ces financements croisés permettent l’existence d’une programmation ouverte à tous : pour cette saison plus de 60 spectacles soit 120 levers de rideau.
Année après année, la Scène Nationale a œuvré à tisser une offre culturelle riche, variée, humaine dans tout le département.
Aujourd’hui, ce sont presque 40 années de travail qui sont menacées de disparition.
Le 10 décembre dernier, lors du comité réunissant les financeurs, les maires d’Évreux et Louviers ont annoncé, sans qu’elle soit encore votée, une baisse de leur subvention de 25% et demandé qu’un plan social soit proposé.

Le Maire d’Évreux a également affiché sa volonté de voir l’activité de la Scène Nationale déménager du Cadran-Palais des Congrès sans proposer d’alternative de lieu de programmation équivalent.
Face à une telle coupe budgétaire — et sans lieu pour programmer — nous, personnels de la Scène Nationale, avons jugé nécessaire de vous alerter sur la situation.
Concrètement, cette annonce nous a contraints à geler une partie des activités prévues en 2015 : le festival Ciné-Scènes qui a plus de 20 ans n’aura pas lieu, les journées cinéma non plus, les stages prévus autour des spectacles sont annulés et l’espace restauration mis à disposition du public sera fermé.
Si cette baisse de subvention est votée ce sont 25 % de spectacles qui ne seront plus à l’affiche, des stages et des ateliers en moins et progressivement des postes de salariés permanents qui seront supprimés.
Sans la salle du Cadran nous ne pourrons plus vous proposer des spectacles de grande ampleur qui nécessitent un vaste plateau : le ballet de "Cendrillon", les clowns de la "Famille Semianyki", le spectacle "Panorama" de Découfflé, le "Bourgeois Gentilhomme" ou encore May B de Maguy Marin etc. etc.
Le Conseil Municipal d’Évreux se réunit le 19 janvier prochain sur les orientations budgétaires 2015.

Pour assurer l’existence de la Scène nationale, signez la pétition : http://www.avaaz.org/fr/petition/Monsieur_LEFRAND_Maire_dEvreux_Monsieur_PRIOLLAUD_Maire_de_Louviers_Le_maintien_des_activites_de_la_Scene_Nationale/?tKKNxdb
(Communiqué)

Durant ces trois jours dramatiques, le comportement de François Hollande a été impeccable


François Hollande à Louviers en janvier 2013. (photo JCH)
Dans l’émission « C dans l’air », d’hier, les commentateurs spécialistes du « terrorisme » y allaient allègrement de leur couplet savant et émettaient des prophéties inévitablement hasardeuses. C’est le propre de cette émission de bavardages. Mais comme l’épilogue des prises d’otages venaient de prendre fin dans le sang, il fallait bien dépasser le stade des images en direct et tenter de comprendre les mobiles des terroristes et apprécier l’action des forces de l’ordre. Parmi eux, un expert du monde arabe, enseignant, et donc plus soumis à la rigueur de l’analyse, Jean-Pierre Filiu, demanda qu’on n’oublie pas, dans le déroulement des événements tragiques, de citer l’action de François Hollande, président de la République, en première ligne s’agissant des décisions à prendre impliquant des risques évidents pour les otages et les forces de l'ordre.
Je suis suffisamment critique à l’égard du pouvoir — des pouvoirs — pour rendre un hommage sincère à cet homme dont le comportement personnel, le contenu des allocutions télévisées, le courage aussi, furent pendant ces trois jours à la hauteur de l’émotion générale et du choc ressenti par chacun d'entre nous. C’est un François Hollande « droit dans ses bottes » que la France a découvert. Avec son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le gouvernement a su faire face à une situation dramatique et un enchaînement de drames face auxquels un exécutif fragile n’aurait pas résisté. L’attitude du pouvoir politique a également permis aux interventions des gendarmes et des policiers de se faire dans la clarté et si les terroristes sont morts, c’est bien parce qu’ils avaient fait le choix de mourir en « martyrs » et en fonction d’un dévoiement, soi-disant religieux, inacceptable.
La France n’a pas plié. Les Français ne plient pas. Et dimanche, à Paris et partout en France, des millions de manifestants de toutes origines, de toutes les couleurs, de toutes les religions, tous les athées et les agnostiques, défileront pour rendre hommage aux 17 morts, dessinateurs, employés et journalistes de Charlie-Hebdo, policiers nationaux ou municipaux, clients juifs (ou non) de l’épicerie cacher de Paris, et aux policiers blessés et personnes traumatisées. La présence des chefs d’états et de gouvernements étrangers rehaussent évidemment la portée des symboles recherchés : Prouver l’unité de la nation, défendre les valeurs démocratiques et républicaines communes à toute l’Europe, affirmer la nécessité, ici et maintenant, de lutter avec âpreté contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie.
Il sera temps, après cette étape de recueillement et de silence, de chercher les éventuelles failles de notre système de renseignement, de surveillance des individus dangereux pour la paix sociale et la tranquillité commune. Je souhaite que Manuel Valls, Premier ministre, et le Parlement, ne s’engagent pas dans une voie liberticide génératrice d’une société dans laquelle Big Brother serait notre maître. Soyons unis mais vigilants. A tous points de vue.

9 janvier 2015

Tous à Paris dimanche prochain 11 janvier pour défendre les valeurs républicaines



« Aucun mot, aucune formule ne peuvent traduire notre peine : nous pleurons la mort de ceux et celles qui n’avaient qu’un crayon pour toute arme, et de ceux qui les protégeaient contre ce que nous pensions impossible. Les individus qui ont ainsi entonné un abominable hymne à la mort ont touché juste car c’est tout ce que nous aimons qu’ils ont assassiné : l’impertinence, le rire, l’inventivité, la joie de vivre, la liberté de penser, sans laquelle il n’est pas d’humanité. Et nous avons besoin que cette peine soit partagée entre tous, ici en France comme partout dans le monde. Ce monde qui a ressenti que cet événement n’était pas hexagonal mais notre histoire commune.
Bien sûr, il faudra enquêter, juger et sanctionner. Aucune démocratie ne peut accepter de plier face au fanatisme, à la violence, encore moins quand elle est dirigée contre un de ses piliers, la liberté d’expression. Bien sûr, c’est dans le cadre de l’Etat de droit que doivent agir les forces de l’ordre. C’est aussi sans stigmatisation des personnes se réclamant de l’islam que nous devons exprimer notre rejet de cette barbarie, si nous ne voulons pas entretenir des solidarités malsaines.
L’émotion ne suffit pas. Des voix s’élèvent pour appeler au rassemblement au nom des principes de la République. Mais de quelle République s’agit-il ? Il n’est pas certain que le mot suffise, en effet, à partager les mêmes principes ni les mêmes valeurs.
Le constat est terrible : sur fond de crise sociale permanente, la cohésion de notre pays a éclaté. Racisme et antisémitisme, stigmatisation d’une partie de la population, retour de la vieille antienne du bouc émissaire dont on ne retient que l’origine, relégation dans des ghettos territoriaux et scolaires, replis identitaires, ignorance de notre histoire, qu’elle concerne l’esclavage, la collaboration ou le colonialisme, et ces mots d’exclusion devenus si quotidiens au nom d’une conception dévoyée de la liberté d’expression. Pire, certains détenteurs de la parole publique n’ont pas su, et parfois pas voulu, respecter les symboles de l’égalité républicaine.
Ne le dissimulons pas, nous sommes tous responsables de cette situation. Cet échec nous est commun et nous ne saurions nous dispenser d’un regard critique sur nos propres actions.
Lorsque les principes mêmes de la République sont contredits par la réalité, chacun interpelle celle-ci dans une sorte de sauve-qui-peut généralisé en lui délivrant injonction d’agir pour son propre sort sans référence à l’intérêt commun.
S’il est bien que les partis politiques, acteurs essentiels de la vie démocratique, s’emparent de ce débat, c’est d’abord au citoyen de le mener. Avant même de rassembler les institutions et les organisations, c’est d’abord les hommes et les femmes de ce pays qu’il faut rassembler autour non d’une incantation, mais d’une République effective pour tous.
Parce que nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discriminations, quelles que soient nos origines, parce que la laïcité sans adjectif, celle qui accueille sans exclure, est la garantie de la paix civile, parce que nous sommes attachés à chacun des termes fondateurs de la République – Liberté, Egalité et Fraternité –, nous avons décidé de le dire dans la rue dimanche 11 janvier, sans slogans ni bannières, simplement pour dire ensemble notre peine mais aussi notre adhésion à une République dans laquelle chacun peut, sans distinctions, se retrouver. Tel est le sens de notre appel. »


Alain Jakubowicz, président de la Licra, Pierre Mairat, co-président du Mrap, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Pierre Tartakowsky, président de la LDH
 

1500 lovériens rassemblés en silence pour crier leur compassion avec les victimes de « Charlie Hebdo »


Depuis quelques décennies, je suis un fidèle des manifestations à Louviers. Il y a belle lurette que je n’avais vu (depuis mai 1968 en réalité) une foule aussi dense, aussi recueillie, aussi silencieuse que celle rassemblée, hier soir, dans les jardins de l’Hôtel de ville. A l’appel de tous les partis républicains, des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des catholiques, des juifs, des musulmans, des athées, se sont rassemblés pour exprimer leur émotion, d’abord, et leur volonté, ensuite, de défendre les valeurs de notre République suite à l’assassinat de l’équipe de Charlie Hebdo, morte au champ d’honneur de la bataille pour défendre la liberté d’expression.
Nous sommes nombreux à avoir lu Hara-kiri, le journal « bête et méchant ». Nous sommes encore plus nombreux à avoir attendu avec impatience la une de Charlie-Hebdo. Car ce journal est dans les gènes d’une gauche sans tabou, d’une gauche libertaire, d’une gauche nécessaire et c’est cette gauche-là, cet état d’esprit là, que les djihadistes fous ont voulu éliminer.
Charb, Wolinski, tignous, Riss, Honoré, Cabu…autant de talents de caricaturistes exceptionnels rayés du monde des vivants au nom du prophète ! Leur exécution brutale est un choc, elle suscite une émotion prégnante voire planétaire. Là où ils sont, eux dont l’athéisme était un  dogme, doivent bien rire de toutes ces manifestations, ces bougies, ces roses, ces cortèges, jusqu’au glas de Notre-Dame et au message du pape François…mais à nous qui ne croyons pas au ciel, que nous reste-t-il de leur génie, de leur capacité d’indignation, de leur invention permanente, de leur insolence jamais humiliante ? Et de Bernard Maris, « économiste » antilibéral, que retiendrons-nous sinon sa critique acerbe du capitalisme triomphant ?
Hier soir, nombre d’élus de Louviers et de la CASE avaient revêtu leur écharpe tricolore pour signifier l’engagement des symboles de la République dans la protestation paisible contre cet acte morbide. 1500 personnes murmuraient, échangeaient au sein de groupes formés ici et là, de gauche et de droite, convaincus de la nécessité de rassembler les gens de bonne volonté en un élan dont on espère qu’il durera plus qu’un soir et saura se situer au-dessus des clichés et des amalgames faciles.
Les affichettes « Je suis Charlie », les bougies aux flammes tremblantes, les regards embués…il s’est passé quelque chose de très fort à Louviers et dans la France entière après cette exceptionnelle tragédie dont les conséquences sur notre vivre ensemble demeurent aujourd’hui incalculables. 
François-Xavier Priollaud, maire, Leslie Cléret, Guy Auzoux, conseillers généraux, ont déposé des roses…


8 janvier 2015

Jean-Louis Destans annule la cérémonie des vœux du conseil général


Dès hier, Jean-Louis Destans pressentait l'émotion des Français.
« Le Président de la République a décidé d’une journée de deuil national au soir du terrible attentat contre la rédaction de Charlie-Hebdo et du lâche assassinat de 10 de ses journalistes ou collaborateurs et des policiers qui les protégeaient. Cet événement a saisi l’ensemble des français. Il touche, chacun le sent, une dimension fondamentale de la construction de notre Pays, auquel nos concitoyens sont profondément attachés : la liberté d’expression et d’opinion, la tolérance à l’égard de l’autre dans un esprit de respect des convictions et de laïcité, la démocratie, la fraternité entre tous les Français, ces valeurs qui font la République et qui font l’unité de notre Peuple et de notre Pays.
Aujourd’hui, l’heure est au recueillement des français, quelles que soient leurs origines, quelles que soient leurs confessions, un recueillement pour dire notre reconnaissance à ceux dont la vie a été brutalement ôtée et dire notre force et notre volonté commune de paix et de progrès. 
En cette journée de deuil national et en ces circonstances exceptionnelles, j’ai décidé de ne pas maintenir les traditionnelles cérémonies des vœux du Conseil général. »

Jean-Louis Destans, député et
Président du Conseil général de l'Eure

Robert Badinter : « gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides »

Robert Badinter au Sénat
Parmi les nombreux hommages rendus aux morts et aux blessés suite à l'attentat perpétré au siège de Charlie Hebdo, j'ai retenu ce texte de Robert Badinter, un homme admirable. Il dit à la fois la tristesse et la révolte que nous inspirent ces assassinats barbares et le danger de l'amalgame dans lequel il ne faut impérativement pas sombrer :


«Devant un tel crime, préparé et exécuté de sang-froid, c’est d’abord aux victimes que pense chacun d’entre nous. Policiers assumant le risque quotidien auquel les expose leur devoir, journalistes réunis pour accomplir leur mission d’information, sans laquelle la démocratie serait étouffée. Ces journalistes-là sont morts pour nous, pour nos libertés qu’ils ont toujours défendues. Sachons nous en souvenir. L’émotion nous saisit aussi à la pensée de leurs familles, de leurs proches, que le crime frappe au cœur par ricochet et qui vivront désormais comme des invalides, amputés de l’être humain qui était une part d’eux-mêmes.
…Au-delà du chagrin et de la pitié s’inscrit le devoir de justice. Nous sommes assurés que les pouvoirs publics mettront tout en œuvre pour identifier et arrêter les auteurs de ces crimes. A la justice de décider de leur sort, en toute indépendance et dans le respect de l’Etat de Droit. Ce n’est pas par des lois et des juridictions d’exception qu’on défend la liberté contre ses ennemis. Ce serait là un piège que l’histoire a déjà tendu aux démocraties. Celles qui y ont cédé n’ont rien gagné en efficacité répressive, mais elles ont beaucoup perdu en termes de liberté et parfois d’honneur.
…Enfin, pensons aussi en cette heure d’épreuve au piège politique que nous tendent les terroristes. Ceux qui crient "allahou akbar" au moment de tuer d’autres hommes, ceux-là trahissent par fanatisme l’idéal religieux dont ils se réclament. Ils espèrent aussi que la colère et l’indignation qui emportent la nation trouvera chez certains son expression dans un rejet et une hostilité à l’égard de tous les musulmans de France. Ainsi se creuserait le fossé qu’ils rêvent d’ouvrir entre les musulmans et les autres citoyens. Allumer la haine entre les Français, susciter par le crime la violence intercommunautaire, voilà leur dessein, au-delà de la pulsion de mort qui entraîne ces fanatiques qui tuent en invoquant Dieu. Refusons ce qui serait leur victoire. Et gardons-nous des amalgames injustes et des passions fratricides. »

Myriam El Khomri en visite à Val-de-Reuil hier malgré les événements dramatiques survenus dans les locaux de Charlie-Hebdo


L'accueil républicain de Myriam El Khomri devant la mairie de Val-de-Reuil. (photo Jean-Charles Houel)
« Je veux vous remercier, dans cette journée, où des événements dramatiques nous saisissaient, d'avoir pris le temps, pour Val-de-Reuil, de participer à l'accueil républicain de la secrétaire d'Etat à la politique de la Ville. Chacun n'a pu se manifester personnellement et je le regrette, mais votre présence forte, utile, solidaire a témoigné de l'importance et de la priorité de notre dossier de renouvellement urbain. Elle était en ce sens décisive. Je vous en suis très reconnaissant. »

Nous avons reçu ce texte ce matin signé de Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, après la visite réussie de Myriam El Khomri, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville. Car pami le millier de communes et de quartiers qui avaient fait acte de candidature, Val-de-Reuil a été retenue à la mi-décembre — tel que le Président de la République a pu l’annoncer à l’occasion d’un déplacement officiel à Boulogne-sur-Mer (62) — parmi les 200 sites à « enjeu national » qui vont bénéficier du Nouveau Plan National de Rénovation Urbaine.

Parmi ses premiers déplacements organisés dans cette perspective, Mme Myriam El Khomri, était donc présente, hier, dans l’Eure à Evreux d’abord et ensuite à Val-de-Reuil pour rendre visite à la plus jeune commune de France afin d’y constater les progrès accomplis lors des deux premières opérations de rénovation urbaine (ORU, puis ANRU), dont, pour un peu plus de 100 millions d’euros, a bénéficié la « cité contemporaine ».

Le programme de travail, dont cette visite devrait marquer la première étape, était également tourné vers l’avenir. Il devait jeter les bases des quatre étapes essentielles au démarrage rapide de l’opération rolivaloise : 1) désigner une équipe de maîtrise d’ouvrage et un comité de pilotage. 2) envisager ce que pourra être l’enveloppe dévolue à Val-de-Reuil, enveloppe qui avait été estimée entre 35 et 50 millions d’euros. 3) interroger les partenaires publics (Caisse des Dépôts, CAF, etc.), les collectivités locales (Agglomération, Département, Région) et bailleurs sociaux sur ce que pourra être la répartition du budget nécessaire et leur niveau d’engagement. 4) définir une liste d’opérations prioritaires. Jean-Louis Destans, président de l’actuel conseil général de l’Eure et Bernard Leroy, président de l’agglomération Seine-Eure, étaient également  présents pour accueillir la ministre.

La municipalité rolivaloise souhaite naturellement inclure dans l’opération à venir les 150 logements du Quartier du Mail, dont la rénovation a été évaluée à une dizaine de millions d’euros et qui auraient dû figurer parmi les deux premières vagues de réhabilitation entamées dès 2001. Malheureusement ils étaient hors des limites administratives d’intervention de l’ANRU. Il faudrait par ailleurs ajouter la copropriété dégradée de la Garancière sur la Grosse Borne, la Maison des services publics actuellement étudiée en collaboration avec la Préfecture de L’Eure ainsi que Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, s’y était engagé, le centre commercial de l’îlot 14, entre Avenue des Falaises et Route de la Voie Blanche, pour lequel les deux équipes finalistes présenteront en mairie le lundi 12 janvier un projet déjà aidé par la baisse de la TVA à 5,5% sur les constructions de la Ville Nouvelle, son intégration dans le contrat d’agglomération Seine-Eure et son classement en zone B2 au titre de la Loi Duflot.

Mme Myriam El Khomri a été accueillie de manière républicaine à la mairie en présence d’une foule nombreuse avant de se rendre sur plusieurs lieux où la rénovation a déjà été engagée et là où elle devrait l’être dans les prochains mois.

Un appel des associations anti-racistes « juste pour être ensemble »


« La LDH, la Licra, le Mrap et SOS Racisme appellent tous les citoyens à sortir de chez eux partout en France le dimanche 11 janvier 2015 à 14h30 en hommage aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo. Parce que nous n'acceptons pas le fanatisme et la violence, parce que nous sommes attachés à la démocratie et l'Etat de droit, parce que la liberté de la presse est un des biens les plus précieux que nous avons acquis,nous voulons vivre ensemble, sans racisme et sans discrimination, en paix et en harmonie quelles que soient nos origines, nous appelons les femmes et les hommes vivant en France, les organisations syndicales et politiques, les associations et tous ceux et toutes celles qui sont attachés à cet idéal de se joindre à nous, sans mot d'ordre ni slogan, sans banderole ni bannière. Juste pour être ensemble. »

7 janvier 2015

La presse française s'honorerait en publiant les dessins iconoclastes de Charlie-Hebdo


Cabu et Wolinski au congrès PS de Bourg-en-Bresse. (photo Claude Bellevin)
Je ne vais pas faire le malin ou jouer les originaux. Nous sommes tous catastrophés par l’attentat commis contre les dessinateurs et chroniqueurs de Charlie-Hebdo. 12 morts, huit blessés, une rédaction décimée, une France remuée. Quel que soit les partis auxquels ils appartiennent et aussi et surtout s’ils n’appartiennent à aucun d’entre eux, les citoyens de notre pays sont consternés par la barbarie des auteurs d’assassinats programmés et revendiqués par Al Qaïda. Consternés mais unis.
Les tueurs ont voulu venger le prophète mais en réalité ils n’ont rien vengé du tout. Ils ont seulement fait preuve d’une immense provocation et d’une ignorance crasse. Charb, Cabu, Tignous, Wolinski, Bernard Maris et les autres morts de la rédaction figuraient parmi les meilleurs esprits d’une presse libre, indépendante, ouverte au monde et iconoclaste avec toutes les sectes, tous les fanatismes et toutes les dictatures de la pensée.
Charlie Hebdo est un monument national. Une bouffée d’air frais dans un univers de plus en plus pollué et pas seulement par les particules fines. Les journalistes de ce journal satyrique affichent ouvertement leur esprit libertaire. Leurs dessins en disent beaucoup plus que de nombreux articles. Il doit vivre. Toute la presse française s’honorerait en publiant les dessins dont la publication dans Charlie a suscité la colère de ces fous de Dieu.

6 janvier 2015

Le maire de Champlan est un enfoiré…il n'est pourtant pas membre des Restos du cœur


Le maire de Champlan.
Le rétropédalage est un sport avant d’être un art. Le maire de Champlan porte sans conteste le maillot jaune des enfoirés. Qu’il ait revêtu également l’étiquette divers droite n’en est que plus affligeant pour ceux qui croient mieux dissimuler leur engagement idéologique derrière pareille généralité. Ce Monsieur Leclerc puisque tel est son nom, maire de cette commune de Champlan en Île de France, s’est distingué en refusant, dans un  premier mouvement sincère donc authentique, d’inhumer dans le cimetière communal le corps d’un nourrisson de deux mois et demi dont le seul crime est d’avoir eu des parents Roms.
Il se trouve que ses parents habitent dans un camp évidemment provisoire mais que cela ne les empêche pas d’avoir scolarisé deux de leurs enfants dans la commune démontrant une réelle volonté de les faire bénéficier du savoir de l’école publique française. Pour refuser l’inhumation du bébé, l’édile de Champlan a tout d’abord invoqué le fait que le cimetière était réservé aux gens qui paient leurs impôts dans sa commune. Il faisait fi, ainsi, de l’application des textes légaux obligeant les maires à accepter l’inhumation de quiconque trouve la mort sur le territoire de leur cité.
Face à la levée de boucliers qu’a suscité son comportement, le maire de Champlan a changé son fusil d’épaule mettant en avant « une incompréhension administrative » alors même qu’il en rajoutait dans l'odieux dans un entretien accordé au Parisien Libéré où il confirmait son refus initial. Le site Mediapart relate, ce jour, une intervention publique et récente du maire de Champlan exprimant devant son conseil municipal son rejet des membres de la communauté Rom à l’origine de trop de problèmes…il aurait même évoqué un cas de tuberculose contagieuse totalement fantaisiste.
L’attitude de ce maire est légitimement fustigée sur les réseaux sociaux. Elle a par ailleurs justifié une prise de position de Jacques Toubon, défenseur des droits, diligentant une enquête pour connaître précisément le rôle des protagonistes. Elle exprime évidemment une forme de xénophobie fort répandue, trop répandue, dans notre pays. Il est d’ailleurs remarquable que d’autres avant lui, Nicolas Sarkozy (nouveau président de l’UMP) dans son discours de Grenoble notamment, aient montré un exemple à ne pas suivre et encore moins quand on détient une part de la République, ce qui est le cas des maires.
Le premier magistrat (UMP) de Wissous a accepté sans discuter d’offrir une sépulture décente à ce nourrisson décédé subitement. A l’UMP aussi, il existe diverses manières de se comporter. Certaines nobles, d’autres qui le sont moins.

5 janvier 2015

« Dérives »… ou quand extrême gauche devient un gros mot (1)


« Qui, en 1972, aurait-eu l’idée de qualifier le Programme commun porté par le Parti socialiste, le Parti communiste et le Parti radical de gauche, de programme d’extrême gauche ? Quel journaliste ou homme politique conséquent se serait aventuré à déclarer, en 1981, que les 110 propositions du candidat à la présidence de la République François Mitterrand étaient des mesures populistes ?

Pourquoi alors, aujourd’hui, les mouvements et partis de gauche européens tels que Syrisa en Grèce, Podemos en Espagne, le Parti de Gauche en France, affichant des revendications clairement de gauche, mais certainement pas davantage radicales que ne l’étaient à l’époque celles du Programme commun ou des 110 propositions sont-ils qualifiés par les médias et jusqu’à sur ce blog – il ne peut s’agir que d’une maladresse - de partis d’extrême gauche ? (Voir les articles du Monde du 26 décembre 2014 intitulé « Grèce, Espagne : l’envolée de la gauche radicale affole l’Europe » et sur ce blog, l’article du 29 décembre intitulé : « Le Mouvement Syrisa fait peur aux capitalistes et à la bourse d’Athènes » )

Car, ne nous y trompons pas, si le titre de l’article du Monde procède d’une certaine modération, il en va tout autrement de son contenu. À plusieurs reprises, l’expression « extrême-gauche » y est utilisée pour qualifier ces partis et leurs idées qui sont le plus souvent affublées du qualificatif « populistes ».

Dans une remarquable analyse critique parue sur son blog, Antoine Léaument, du Parti de Gauche, dénonce la prétendue neutralité du Monde et décortique la rhétorique employée ayant pour objectif de discréditer ces partis. En les diabolisant par l’emploi des termes d’extrême-gauche, de populiste, voire en leur prêtant des pensées à la limite de la xénophobie. En ridiculisant leurs électeurs à qui l’on prête un épuisement intellectuel et dont on souligne la ringardise de leurs idées. En renvoyant dos à dos, grâce à l’emploi du qualificatif populiste, et comme si elles étaient équivalentes, la gauche radicale et l’extrême-droite. Enfin, et pour conforter le contenu de l’article, à qui fait-on appel en tant qu’experts pour livrer leurs analyses sur la question ? À Dominique Reynié et sa Fondapol, ultralibéral bon teint, à Yves Bertoncini, de Notre Europe, européiste béat et à Yves Camus, un spécialiste nous dit-on de l’Extrême droite…

Cet article du Monde ne relève donc pas de l’information mais bien de la propagande.

Quand un président de la République reniant ses promesses électorales et un gouvernement, prétendument de gauche, adoptent le même discours que la Droite sur la plupart des sujets : l’allongement du temps de travail pour bénéficier de la retraite à taux plein, la banalisation du travail du dimanche, la nécessité de baisser les « charges » de toutes les entreprises sans discernement en leur consentant des cadeaux sans contrepartie, le renforçant du contrôle social sur les chômeurs dans le même temps où l’on ferme les yeux sur l’évasion fiscale opérée par la plupart des entreprises transnationales opérant sur le territoire français, etc., comment s’étonner après cela que les valeurs qui ont fondé la Gauche : l’égalité des chances, la solidarité, le progrès social, la redistribution équitable des richesses, la participation de chacun à l’impôt selon ses moyens, l’émancipation des peuples par l’éducation, apparaissent aujourd’hui comme révolutionnaires ?

Et que cette dérive droitière assumée, ne cherche à se justifier en faisant passer pour extrémistes, toutes celles et ceux qui défendent encore ces valeurs universelles et intemporelles du socialisme telles que les exprimait en son temps le grand Jaurès. »

Reynald Harlaut

(1) le titre est du titulaire de ce blog.

408 partis en France dont beaucoup de pompes à fric…


Séance de dépouillement des votes un soir d'élection à Louviers. (photo JCH)
408 partis en France ! L’analyse de la publication du financement officiel des partis politiques et parue au journal officiel indique que 408 partis existent dans notre pays. La diversité et le nombre de ces partis sont-ils une indication sur le pluralisme des idées ou sur la vitalité de la vie démocratique de notre hexagone ? Nenni. Ces 408 partis ne bénéficient pas tous de la manne publique puisqu’ils ne répondent pas aux critères imposés par le législateur et la question se pose de savoir pourquoi, en 25 ans, la France s’est dotée d’amicales trucmuches, de comités machins, ou de cellules Théodule.
En matière criminelle, on cherche le mobile. En politique, il faut suivre la même voie et elle est plus facile à trouver que dans les romans policiers. Cette multitude de micro-partis non représentatifs de quoi que ce soit sert uniquement de pompe à fric. Comme la loi interdit aux partis de recevoir plus de 7 500 euros par an par citoyen, des élus et militants de l’UMP, de l’UDI, du FN, ont donné naissance à des structures informes leur permettant de recevoir 7 500 euros…le tout étant reversé dans la caisse du parti principal. C’est ce qu’on appelle un tour de passe-passe.
Même si l’opération est couverte de légalité, elle dérange forcément les esprits les plus critiques puisque si le législateur a limité à 7 500 euros par citoyen sa capacité de don, c’est pour limiter également la réduction d’impôts d’un montant de 66% de la somme versée, soit les deux tiers finalement remboursés par l’Etat. En versant 7 500 euros à l’UMP, par exemple, puis 7 500 euros aux amis d’Eric Ciotti et encore 7 500 euros aux amis de Nicolas Sarkozy, un citoyen lambda versera 7 500 euros multiplié par trois soit 22 500 euros qui tomberont dans les caisses de l’UMP soit 14 850 euros de réduction d’impôts assumées par les contribuables français. Ces derniers sont-ils là pour abonder tant et plus les finances des partis politiques déjà subventionnés par l'Etat ?
Mais la loi a prévu un maximum : « Les déductions d'impôts ne peuvent pas dépasser 20% du revenu imposable. En cas de dons supérieurs à ce taux, il est possible de reporter l'excédent sur l'année d'après et ceci, pendant cinq ans au maximum. » Et voilà, le tour est joué. Les titulaires de grandes fortunes peuvent allègrement alimenter les grands partis puisqu’ils ont la possibilité d’étaler l’éventuel excédent. J’invite le législateur qui doit être, comme moi, conscient de cette énormité, à modifier la loi sur le financement des partis. Un parti politique n’est pas une association comme une autre. Il concourt à l’expression démocratique d'un pays et exprime une vision du monde. Ces micro-partis doivent donc disparaître du paysage politique. Des critères de représentativité doivent être instaurés sinon, une fois de plus, l’argent continuera d’aller à l’argent. Au mépris de l'intérêt général.

4 janvier 2015

Des jeunes de l'UMP et du FN font la fête ensemble avec la bénédiction de Florian Philippot


Le repas de « fête » entre jeunes membres de l’UMP et du FN est maintenant présenté comme une anecdote. Des connaissances communes et estudiantines auraient conduit quelques amateurs de rigolade un soir de réveillon, au-delà de toute étiquette politique, à lever leur verre à la santé des uns et des autres. Que l’organisatrice de la soirée soit une membre active du Front de la jeunesse…du Front national, que l’un des autres invités soit un responsable des jeunes de l’UMP de Paris, tout cela serait sans aucune importance…si ce n’est qu’il existe des tweeters qui leur voudraient du mal. Voilà comment l’histoire se raconte.
Il se trouve que les preuves photographiques de cette rencontre du 3e type ont été mises en ligne par l’organisatrice de la soirée. Elle tenait donc à ce que l’on sache que des jeunes FN et UMP partageaient plus qu’une galette des rois. C’est tellement vrai que le selfie de la jeune frontiste avec Flo-Flo (lire Florent Philippot) passé dire bonsoir et boire un coup avec la petite troupe ne devait rien au hasard.
Une fois posé le décor, analysons le contenu de la pièce théâtrale. Il est évident que les jeunes du FN et de l’UMP, des dirigeants du FN et de l’UMP, ont bien des points communs et des objectifs partagés. Cette porosité entre les électorats des deux partis a même fait l’objet d’une analyse détaillée à la demande de la Fondation Jean Jaurès. L’électorat populaire du FN et de l’UMP est d’accord sur presque tout : immigration, insécurité, économie…et l’un n’est pas dérangé par l’autre. Cette porosité est due aux choix politiques et polémiques de Nicolas Sarkozy qui a beau jeu, aujourd’hui, d’affirmer qu’il n’y aura pas d’accord entre les membres de l’UMP et du FN.
S’il s’intéressait plus aux autres qu’à lui-même, il saurait que cet accord est déjà réalisé à la base entre les jeunes (lire plus haut) et entre les couches populaires et qu’une majorité d’électeurs de l’UMP souhaitent intégrer le FN dans le processus gouvernemental. Voilà où on en est arrivé avec Sarkozy. Voilà où les théories de Patrick Buisson ont conduit un parti républicain à se dévoyer auprès de la frange la plus extrême et favorable aux théories les plus viles.
J’ai lu quelques commentaires de responsables de l’UMP concernant cette soirée de fête entre jeunes FN et jeunes UMP. Ils n’ont qu’un objectif : minimiser son sens politique pourtant flagrant. De la même façon qu’on ne dine pas avec n’importe qui, on ne fait pas la fête avec des gens favorables à la sortie de l’euro, à la sortie de l’Europe, à la peine de mort, à la préférence nationale surtout en matière de soins médicaux, des gens qui construisent l’histoire de notre pays par l’exclusion et le rejet.