Séance de dépouillement des votes un soir d'élection à Louviers. (photo JCH) |
408 partis en France !
L’analyse de la publication du financement officiel des partis politiques et
parue au journal officiel indique que 408 partis existent dans notre pays. La diversité
et le nombre de ces partis sont-ils une indication sur le pluralisme des idées
ou sur la vitalité de la vie démocratique de notre hexagone ? Nenni. Ces
408 partis ne bénéficient pas tous de la manne publique puisqu’ils ne répondent
pas aux critères imposés par le législateur et la question se pose de savoir
pourquoi, en 25 ans, la France s’est dotée d’amicales trucmuches, de comités
machins, ou de cellules Théodule.
En matière criminelle, on
cherche le mobile. En politique, il faut suivre la même voie et elle est plus
facile à trouver que dans les romans policiers. Cette multitude de micro-partis
non représentatifs de quoi que ce soit sert uniquement de pompe à fric. Comme
la loi interdit aux partis de recevoir plus de 7 500 euros par an par citoyen, des
élus et militants de l’UMP, de l’UDI, du FN, ont donné naissance à
des structures informes leur permettant de recevoir 7 500 euros…le tout étant
reversé dans la caisse du parti principal. C’est ce qu’on appelle un tour de
passe-passe.
Même si l’opération est
couverte de légalité, elle dérange forcément les esprits les plus critiques
puisque si le législateur a limité à 7 500 euros par citoyen sa capacité de don,
c’est pour limiter également la réduction d’impôts d’un montant de 66% de la
somme versée, soit les deux tiers finalement remboursés par l’Etat. En versant
7 500 euros à l’UMP, par exemple, puis 7 500 euros aux amis d’Eric Ciotti et
encore 7 500 euros aux amis de Nicolas Sarkozy, un citoyen lambda versera 7 500
euros multiplié par trois soit 22 500 euros qui tomberont dans les caisses de l’UMP
soit 14 850 euros de réduction d’impôts assumées par les contribuables français. Ces derniers sont-ils là pour abonder tant et plus les finances des partis politiques déjà subventionnés par l'Etat ?
Mais la loi a prévu un
maximum : « Les déductions d'impôts
ne peuvent pas dépasser 20% du revenu imposable. En cas de dons supérieurs à ce
taux, il est possible de reporter l'excédent sur l'année d'après et ceci,
pendant cinq ans au maximum. » Et voilà, le tour est joué. Les titulaires
de grandes fortunes peuvent allègrement alimenter les grands partis puisqu’ils
ont la possibilité d’étaler l’éventuel excédent. J’invite le législateur qui
doit être, comme moi, conscient de cette énormité, à modifier la loi sur le
financement des partis. Un parti politique n’est pas une association comme une
autre. Il concourt à l’expression démocratique d'un pays et exprime une
vision du monde. Ces micro-partis doivent donc disparaître du paysage politique. Des critères de représentativité doivent être instaurés sinon, une fois de
plus, l’argent continuera d’aller à l’argent. Au mépris de l'intérêt général.
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