Le maire de Champlan. |
Le rétropédalage est un sport
avant d’être un art. Le maire de Champlan porte sans conteste le maillot jaune
des enfoirés. Qu’il ait revêtu également l’étiquette divers droite n’en est que
plus affligeant pour ceux qui croient mieux dissimuler leur engagement
idéologique derrière pareille généralité. Ce Monsieur Leclerc puisque tel est
son nom, maire de cette commune de Champlan en Île de France, s’est distingué
en refusant, dans un premier
mouvement sincère donc authentique, d’inhumer dans le cimetière communal le
corps d’un nourrisson de deux mois et demi dont le seul crime est d’avoir eu
des parents Roms.
Il se trouve que ses parents
habitent dans un camp évidemment provisoire mais que cela ne les empêche pas
d’avoir scolarisé deux de leurs enfants dans la commune démontrant une réelle
volonté de les faire bénéficier du savoir de l’école publique française. Pour
refuser l’inhumation du bébé, l’édile de Champlan a tout d’abord invoqué le
fait que le cimetière était réservé aux gens qui paient leurs impôts dans sa commune.
Il faisait fi, ainsi, de l’application des textes légaux obligeant les maires à
accepter l’inhumation de quiconque trouve la mort sur le territoire de leur
cité.
Face à la levée de boucliers
qu’a suscité son comportement, le maire de Champlan a changé son fusil d’épaule
mettant en avant « une incompréhension administrative » alors même qu’il en rajoutait dans l'odieux dans un entretien accordé au Parisien
Libéré où il confirmait son refus initial. Le site Mediapart relate, ce jour,
une intervention publique et récente du maire de Champlan exprimant devant son
conseil municipal son rejet des membres de la communauté Rom à l’origine de
trop de problèmes…il aurait même évoqué un cas de tuberculose contagieuse totalement
fantaisiste.
L’attitude de ce maire est légitimement fustigée sur les réseaux sociaux. Elle a par ailleurs justifié une prise de position
de Jacques Toubon, défenseur des droits, diligentant une enquête pour connaître
précisément le rôle des protagonistes. Elle exprime évidemment une forme de
xénophobie fort répandue, trop répandue, dans notre pays. Il est d’ailleurs
remarquable que d’autres avant lui, Nicolas Sarkozy (nouveau président de
l’UMP) dans son discours de Grenoble notamment, aient montré un exemple à ne
pas suivre et encore moins quand on détient une part de la République, ce qui
est le cas des maires.
Le premier magistrat (UMP)
de Wissous a accepté sans discuter d’offrir une sépulture décente à ce
nourrisson décédé subitement. A l’UMP aussi, il existe diverses manières de se
comporter. Certaines nobles, d’autres qui le sont moins.
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