10 janvier 2015

Durant ces trois jours dramatiques, le comportement de François Hollande a été impeccable


François Hollande à Louviers en janvier 2013. (photo JCH)
Dans l’émission « C dans l’air », d’hier, les commentateurs spécialistes du « terrorisme » y allaient allègrement de leur couplet savant et émettaient des prophéties inévitablement hasardeuses. C’est le propre de cette émission de bavardages. Mais comme l’épilogue des prises d’otages venaient de prendre fin dans le sang, il fallait bien dépasser le stade des images en direct et tenter de comprendre les mobiles des terroristes et apprécier l’action des forces de l’ordre. Parmi eux, un expert du monde arabe, enseignant, et donc plus soumis à la rigueur de l’analyse, Jean-Pierre Filiu, demanda qu’on n’oublie pas, dans le déroulement des événements tragiques, de citer l’action de François Hollande, président de la République, en première ligne s’agissant des décisions à prendre impliquant des risques évidents pour les otages et les forces de l'ordre.
Je suis suffisamment critique à l’égard du pouvoir — des pouvoirs — pour rendre un hommage sincère à cet homme dont le comportement personnel, le contenu des allocutions télévisées, le courage aussi, furent pendant ces trois jours à la hauteur de l’émotion générale et du choc ressenti par chacun d'entre nous. C’est un François Hollande « droit dans ses bottes » que la France a découvert. Avec son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le gouvernement a su faire face à une situation dramatique et un enchaînement de drames face auxquels un exécutif fragile n’aurait pas résisté. L’attitude du pouvoir politique a également permis aux interventions des gendarmes et des policiers de se faire dans la clarté et si les terroristes sont morts, c’est bien parce qu’ils avaient fait le choix de mourir en « martyrs » et en fonction d’un dévoiement, soi-disant religieux, inacceptable.
La France n’a pas plié. Les Français ne plient pas. Et dimanche, à Paris et partout en France, des millions de manifestants de toutes origines, de toutes les couleurs, de toutes les religions, tous les athées et les agnostiques, défileront pour rendre hommage aux 17 morts, dessinateurs, employés et journalistes de Charlie-Hebdo, policiers nationaux ou municipaux, clients juifs (ou non) de l’épicerie cacher de Paris, et aux policiers blessés et personnes traumatisées. La présence des chefs d’états et de gouvernements étrangers rehaussent évidemment la portée des symboles recherchés : Prouver l’unité de la nation, défendre les valeurs démocratiques et républicaines communes à toute l’Europe, affirmer la nécessité, ici et maintenant, de lutter avec âpreté contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie.
Il sera temps, après cette étape de recueillement et de silence, de chercher les éventuelles failles de notre système de renseignement, de surveillance des individus dangereux pour la paix sociale et la tranquillité commune. Je souhaite que Manuel Valls, Premier ministre, et le Parlement, ne s’engagent pas dans une voie liberticide génératrice d’une société dans laquelle Big Brother serait notre maître. Soyons unis mais vigilants. A tous points de vue.

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