François Hollande à Louviers en janvier 2013. (photo JCH) |
Dans l’émission « C dans l’air
», d’hier, les commentateurs spécialistes du « terrorisme » y allaient allègrement
de leur couplet savant et émettaient des prophéties inévitablement hasardeuses.
C’est le propre de cette émission de bavardages. Mais comme l’épilogue des
prises d’otages venaient de prendre fin dans le sang, il fallait bien dépasser
le stade des images en direct et tenter de comprendre les mobiles des
terroristes et apprécier l’action des forces de l’ordre. Parmi eux, un expert
du monde arabe, enseignant, et donc plus soumis à la rigueur de l’analyse,
Jean-Pierre Filiu, demanda qu’on n’oublie pas, dans le déroulement des événements tragiques, de
citer l’action de François Hollande, président de la République, en première
ligne s’agissant des décisions à prendre impliquant des risques évidents pour les otages et les forces de l'ordre.
Je suis suffisamment
critique à l’égard du pouvoir — des pouvoirs — pour rendre un hommage sincère à
cet homme dont le comportement personnel, le contenu des allocutions télévisées,
le courage aussi, furent pendant ces trois jours à la hauteur de l’émotion générale et
du choc ressenti par chacun d'entre nous. C’est un François Hollande « droit dans ses bottes » que la France a découvert. Avec
son ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, le gouvernement a su faire
face à une situation dramatique et un enchaînement de drames face auxquels un
exécutif fragile n’aurait pas résisté. L’attitude du pouvoir politique a également
permis aux interventions des gendarmes et des policiers de se faire dans la
clarté et si les terroristes sont morts, c’est bien parce qu’ils avaient fait le
choix de mourir en « martyrs » et en fonction d’un dévoiement, soi-disant
religieux, inacceptable.
La France n’a pas plié. Les
Français ne plient pas. Et dimanche, à Paris et partout en France, des millions
de manifestants de toutes origines, de toutes les couleurs, de toutes les
religions, tous les athées et les agnostiques, défileront pour rendre hommage
aux 17 morts, dessinateurs, employés et journalistes de Charlie-Hebdo,
policiers nationaux ou municipaux, clients juifs (ou non) de l’épicerie cacher
de Paris, et aux policiers blessés et personnes traumatisées. La présence des
chefs d’états et de gouvernements étrangers rehaussent évidemment la portée des
symboles recherchés : Prouver l’unité de la nation, défendre les valeurs démocratiques
et républicaines communes à toute l’Europe, affirmer la nécessité, ici et
maintenant, de lutter avec âpreté contre le racisme, l’antisémitisme, l’islamophobie.
Il sera temps, après cette étape
de recueillement et de silence, de chercher les éventuelles failles de notre
système de renseignement, de surveillance des individus dangereux pour la paix
sociale et la tranquillité commune. Je souhaite que Manuel Valls, Premier
ministre, et le Parlement, ne s’engagent pas dans une voie liberticide génératrice
d’une société dans laquelle Big Brother serait notre maître. Soyons unis mais
vigilants. A tous points de vue.
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