9 septembre 2021

Pour Marc-Antoine Jamet, les commentaires de Marine Le Pen sur des incidents récents à Val-de-Reuil « sont infantiles et irresponsables »

Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil et conseiller départemental du canton du même nom, réagit à la suite des incidents motivant la présence dans la ville de forces de police importantes. Si le maire se félicite du soutien des autorités nationales et euroises, il ne peut que déplorer la lamentable intervention médiatique de Marine Le Pen toujours prompte à jeter de l’huile sur le feu. La responsable du Rassemblement national a commenté des faits qu’elle connaît peu, affirmé maintes contre-vérités et M. Jamet ne se prive pas pour dénoncer le caractère purement électoraliste de l’intervention de la candidate (ex-FN) à l’élection présidentielle de 2022.

 

« Depuis dimanche, à la suite d’une querelle entre enfants qui aurait dégénéré, la Ville de Val-de-Reuil connaît des troubles importants et disproportionnés. Ils sont inadmissibles. Loin d’être « communautaires », ce que propage une rumeur imbécile, ces événements ont concerné cent à deux cents jeunes, de toute origine, amis ou proches des protagonistes. Cela n’en est que plus préoccupant. Il m’appartient d’y faire face. C’est ma responsabilité personnelle et politique. 90% des électeurs m’ont désigné pour cela. Je m’y consacre sans relâche avec l’aide des forces de police que je remercie, qu’elles soient nationales - je pense non seulement aux effectifs, insuffisants, de notre commissariat et aux hommes de la CRS 8 vers qui va ma reconnaissance - ou municipales, avec le soutien constant du Préfet de l’Eure et du directeur de la sécurité publique avec qui je forme équipe, avec l’appui ferme du Ministre de l’Intérieur qui me l’a exprimé directement et clairement, ce dont je le remercie.

Ces événements, grâce à nos efforts, paraissent sous contrôle. Il n’y a eu ni déprédation ni affrontement depuis 48 heures. Ils ont été difficiles à gérer. Le problème est qu’ils ont été accompagnés de plusieurs manœuvres politiques et de comportements inadmissibles, déconnectés des faits et extérieurs à la Ville. Ces agissements sont de nature à fragiliser les habitants de ma commune qui supporte déjà son lot de difficultés sociales et économiques, à ébranler la confiance de nos partenaires publics ou privés, à compromettre les projets que nous avons engagés. Je pense notamment à ceux de l’ANRU. L’addition des actes intolérables et des réactions pernicieuses qui les ont suivis porte un préjudice considérable à l’immense majorité de la population rolivaloise qui constatait, avec satisfaction, que la réputation et la situation de notre Ville avaient connu une amélioration sensible. C’est donc, à mes yeux, un recul de 20 ans que nous avons collectivement subi par la faute initiale de ceux qui se sont battus et l’exploitation médiatique qu’en ont fait par la suite quelques agitateurs professionnels. Il faut les condamner.
 

1)    Il s’agit, en premier lieu, du communiqué irresponsable et infantile de la dirigeante du Rassemblement National qui, sur les réseaux sociaux, multipliant inexactitudes et mensonges, mélangeant fautes d’orthographe et méconnaissance des réalités locales, a tenté de faire d’un incident, dont elle n’a en réalité que faire, la rampe de lancement d’une campagne présidentielle qu’elle peine à animer et que, comme son père, avant elle, mais avec moins d’habileté, elle va perdre faute de travail et de talent. Massivement rejeté dans les urnes aux dernières élections municipales et départementales, où son représentant n’a jamais enregistré score aussi bas, son message d’intolérance et de rejet n’a trouvé ici de relais que dans la fachosphère. Elle veut donc la raviver. C’était son but. Elle confirme, s’il fallait en douter, son absence de sérieux, sa pyromanie maladive et son incapacité à gouverner. Je l’invite à s’occuper de ses affaires, à garder ses leçons pour elle-même qui n’a jamais cessé, depuis son château de Saint-Cloud, de montrer dédain et mépris pour les classes populaires. Son attitude indigne devrait la faire renoncer à prétendre aux fonctions auxquelles elle aspire.

2)   2)  Il me faut également dénoncer une manifestation improvisée sans la moindre autorisation, hier soir, sur la partie piétonne de la Ville, et pilotée, depuis Paris d’où venaient nombre de ses participants, par une organisation politique étrangère reconnue ni par notre pays, ni par l’essentiel de la communauté internationale. Agrégeant, pour l’occasion, des militants, à 99% masculins, venus d’autres communes, d’autres départements, d’autres régions et pour certains même d’autres pays que le nôtre, poursuivant des objectifs parfois contraires à nos valeurs, cette organisation n’avait rien à faire dans notre commune. Il s’agissait pour elle d’exploiter un fait divers pour le transformer en des arguments qui paraitraient plus utilement dirigés vers la Turquie, l’Iran, l’Irak ou la Syrie que vers la Normandie qui a pu soutenir cette cause et accueillir ses enfants. Nous sommes bien mal payés de retour. Leur indifférence et leur violence sont confondantes d’ingratitude et d’égoïsme. En France, ils trouveront toujours républicains et démocrates pour s’opposer à leurs tentatives de récupération et de déstabilisation à des fins exclusivement communautaires.

3)   )   Le plus grave réside enfin dans les mots et les slogans qui entouraient ce rassemblement illégal. Il faut les appeler par leur nom. Ce sont des insultes. Ce sont des injures. Ce sont des menaces. Il s’agissait purement et simplement de provocations racistes. Ces discours de haine et de bêtise n’ont pas leur place à Val-de-Reuil. Ils doivent immédiatement cesser. Il faut qu’ils soient sévèrement punis. S’ils venaient à perdurer, mon attitude à l’égard de leurs auteurs serait bien différente de l’esprit de concorde que je m’évertue à instiller dans notre Ville, du Vivre Ensemble que veulent ses habitants. Les racistes sont mes ennemis. Je considérerais ceux qui le prônent dans ma commune comme tels et j’agirai en conséquence avec la plus grande fermeté ! C’est un avertissement. Garant des intérêts de la Ville, je me réserve la possibilité, dans le cas où cette situation subversive viendrait à se prolonger, de prendre des mesures d’autorité avec pour seul et unique objectif le rétablissement de la tranquillité publique et la préservation des biens, des personnes et du travail collectif accompli depuis 20 ans pour améliorer la situation économique, financière et sociale de notre commune. Je ferai tout, comme je le fais depuis 72 heures, pour maintenir l’ordre républicain et ramener durablement le calme dans notre Ville. J’ajoute que tous ses enfants sont égaux et que mon devoir est de tous les protéger.
Je sais l’approbation forte, durable, profonde, qui entoure mes actes et mes orientations de la part de l’immense majorité de mes concitoyens, de nos voisins, des élus républicains de tout bord et de toute sensibilité. Leurs témoignages amicaux et le rôle actif joué par beaucoup pour apaiser les tensions et rappeler leur attachement à ce qui concourt à l’identité de la Ville, la tolérance et le respect dû à chacun, me vont droit au cœur. Cette solidarité est le vrai visage de Val-de-Reuil. Je souhaite, enfin, redire ma croyance et ma confiance dans la communauté, une et indivisible, que forment les Rolivalois. Elle est forte. Elle est solide. Je suis certain, au-delà de ces évènements récents, de notre capacité collective à rester unis et rassemblés.