2 mars 2019

L'accord signé entre la ville de Louviers et l'exploitant des cinémas Forum met un terme à l'ambiguité originelle


Quand Franck Martin a eu l’idée de construire une 5e salle consacrée au cinéma et au théâtre, notamment, j’ai écrit sur ce blog que la polyvalence d’utilisation et de gestion ne resterait pas durable dans le temps. Il est en effet naturel qu’un exploitant privé, Jean-Edouard Criquioche en l’occurrence, défende ses intérêts avec un maximum d’efficacité à la fois au nom de l’exploitation mais aussi des salariés qui dépendent de lui, et qu’une puissance publique protège avec un maximum de zèle les intérêts des contribuables.

Eden, cinéma Paradisio ?
Ce qui devait arriver est arrivé. François Xavier Priollaud, maire, et l’exploitant privé des salles municipales sont parvenus, après bien des chaos et quelques noms d’oiseaux jetés ici et là, à s’écouter d’abord et à s’entendre ensuite. Je me suis laissé dire que Jacky Bidault, adjoint, avait été un intercesseur avisé en proposant des solutions de bon sens. Quelles sont-elles ? M. Criquioche achète les salles 1,2,3 et 4 tandis que la ville devient définitivement propriétaire et exploitante de la salle 5 du complexe dit Forum, une salle de près de 500 places. Finalement, les sommes engagées, sans être mirobolantes, permettent à chacun de rentrer dans ses billes. 900 000 euros pour la ville d’un côté (salles 1,2,3,4) 390 000 euros pour M. Criquioche (les équipements de la salle 5) et enfin, accord essentiel : La ville vend un terrain mitoyen (pour 100 000 euros) permettant la construction d’une salle 6 offrant à M. Criquioche les moyens d’offrir un équipement technique moderne en accord avec les exigences d’aujourd’hui (1,4 million d’euros de travaux subventionnés).

Si tout va bien, si les chantiers sont entrepris dans les dates prévues, la fin de l’année 2019 devrait permettre d’y voir plus clair. Jacky Bidault a bien voulu nous commenter cet accord « public privé » intéressant pour les deux parties. Il met en effet un terme aux discussions empoisonnées aboutissant à des incompréhensions quand ce n’était pas des malentendus. Il permet à un exploitant privé de défendre un territoire en complémentarité des actions engagées à Gaillon et peut-être un jour à Vernon qui sait. Il est évident que cette puissance de feu devrait l’autoriser à varier les plaisirs et à programmer plus de films en VO ou en sorties originales. Je pense à « Comme un seul homme » l’histoire d’Eric Bellion sur le Vendée globe qu’on ne peut voir ni à Rouen, ni à Evreux, ni bien sûr à Louviers. Et c’est dommage.
Revenons à la salle 5, dorénavant municipale même s’il faudra attendre quelques mois pour l’officialiser. M. Bidault estime qu’elle permettra de varier les plaisirs en permettant la tenue de séminaires, de congrès, de diversifier les gens théâtraux puisque la programmation de la Scène nationale ou ce qui en tient lieu pourra être complétée de genres moins sérieux pour ne pas dire élitistes. La variété pourrait y tenir sa place, place que le Moulin n’offrait ni en volume ni en prestations techniques (éclairages, scène, sonorisation).

En un mot l’accord entre la ville de Louviers et M. Criquioche met un terme à l’ambiguité originelle sujette à conflits et permet à la ville de Louviers de récupérer une salle de spectacles qui, pour le coup, remplira enfin pleinement son office.

1 mars 2019

L'arrivée d'Eric Zemmour sur Radio Classique provoque le départ de Maurice Szafran


Il y a deux semaines, à peine, des Français descendaient dans la rue pour protester contre les agressions, les propos, les injures antisémites. Un événement chasse l’autre et il faudra sans doute attendre la prochaine profanation de cimetières juifs ou l’agression d’un porteur de kipa pour que les médias alertent à nouveau lecteurs et téléspectateurs sur la peste qui gagne.

capture d'écran.
Justement, les médias. Les responsables éditoriaux devraient prendre garde à ne pas traiter à la légère ceux et celles qui poussent au crime c’est-à-dire qui justifient les campagnes de calomnies quand ils ne les provoquent pas eux-mêmes. Et pas seulement en matière d’antisémitisme. Il existe des, j’hésite sur la manière de les nommer, propagandistes (et je suis gentil) de la haine. Prenons un exemple au hasard. Quand j’apprends que Guillaume Durand, directeur de l’antenne de Radio Classique, demande à Éric Zemmour de tenir le crachoir, je m’interroge sur la responsabilité des dirigeants de cette radio. Éric Zemmour contribue, paraît-il, à la connaissance de l’histoire de notre pays vu avec une drôle de loupe. La loupe d’un homme qui voit des musulmans partout et un déclinisme national permanent qu’il alimente d’ailleurs par ses propos pessimistes autant qu’imprudents parfois. N’a-t-il pas été condamné par la justice pour propos incitant à la haine raciale ?

Heureusement, il existe des journalistes résistants. Maurice Szafran est de ceux-là. Apprenant que Zemmour arrivait dans un bureau où il officie depuis des années, l’ancien directeur de Marianne a immédiatement fait savoir qu’il abandonnait l’antenne de Radio Classique, ne pouvant aucunement cautionner les habituelles sorties de route verbales de Zemmour, le suppôt tantôt de Marine Le Pen, tantôt de Laurent Wauquiez. Il est à l’honneur de Maurice Szafran de conserver un comportement éthique dont la réalité s’affirme quand les nazillons antisémites s’en prennent à ce journaliste talentueux.

27 février 2019

Les faits alternatifs et les contre-vérités de Marine Le Pen ne peuvent tenir lieu de programme politique


Ne croyez pas qu’il s’agit chez moi d’une obsession. Mais le Rassemblement national qui n’a de rassemblement que le nom (puisqu’il exclut et maudit tous ceux qui ne pensent pas comme la chef, Marine Le Pen) ne prend pas beaucoup de gants avec la vérité des faits et il faut sans cesse le dénoncer. Imitant Donald Trump dont le New York Times recense plus de 10 mensonges par jour, la fille de son père, célébrissime débatteur bateleur, Marine Le Pen donc, ne s’embarrasse pas. Elle vient ainsi de décréter que « les réfugiés arrivés en France touchaient plus d’argent que certains retraités nationaux. » Fidèle à sa ligne maladive anti-immigration, elle s'obstine à tordre la vérité.
Ce blog ne peut pas devenir un décodeur ou un chasseur de fausses nouvelles. Tout de même, quand on aspire aux plus hautes fonctions, à moins d’être une démagogue patentée, on prête attention aux formules qu’on emploie surtout quand elles sont écrites et lues et donc disponibles aux corrections ou vérifications.
Sans entrer dans les détails, sachez que cette affirmation de Marine Le Pen est fausse. Grossièrement fausse. Un réfugié peut, je dis bien peut, toucher jusqu’à 400 euros mensuels et quelques…pour se loger, pour s’habiller, pour se nourrir. Un retraité désavantagé par le sort ou l’histoire touche le double de cette somme, fruit de la solidarité nationale. Que certains, gilets jaunes ou non, souhaitent le relèvement de ces minima sociaux est bien compréhensible. Comment vivre, ou survivre plutôt avec des sommes aussi modestes. Mais il s’agit là d’un autre débat. Il dépasse le cadre strict de notre propos qui vise à dénoncer les contre-vérités d’une responsable d’un parti dont on dit qu’il pourrait recueillir 20 % des suffrages lors des prochaines élections européennes. Qui vole un œuf vole un bœuf. Qui ment une fois mentira toujours.
C’est d’autant plus étonnant que Marine Le Pen doit bien se douter que tous ses discours et affirmations sont passés au crible des observateurs et des journalistes dont le métier consiste aussi à vérifier les réalités factuelles. Comme Trump, Marine Le Pen pense que ses électeurs — sa base comme on dit — doivent entendre ce qu’ils veulent entendre au prix du mensonge et de la contre-vérité. Il est vrai que cette base demeure imperméable à toute critique ou toute remise en cause de la ligne fixée en haut. Ainsi, ils resteront longtemps en bas.