Il y a deux semaines, à
peine, des Français descendaient dans la rue pour protester contre les
agressions, les propos, les injures antisémites. Un événement chasse l’autre et
il faudra sans doute attendre la prochaine profanation de cimetières juifs ou l’agression
d’un porteur de kipa pour que les médias alertent à nouveau lecteurs et téléspectateurs
sur la peste qui gagne.
capture d'écran. |
Justement, les médias. Les
responsables éditoriaux devraient prendre garde à ne pas traiter à la légère
ceux et celles qui poussent au crime c’est-à-dire qui justifient les campagnes
de calomnies quand ils ne les provoquent pas eux-mêmes. Et pas seulement en
matière d’antisémitisme. Il existe des, j’hésite sur la manière de les nommer,
propagandistes (et je suis gentil) de la haine. Prenons un exemple au hasard.
Quand j’apprends que Guillaume Durand, directeur de l’antenne de Radio
Classique, demande à Éric Zemmour de tenir le crachoir, je m’interroge sur la
responsabilité des dirigeants de cette radio. Éric Zemmour contribue, paraît-il,
à la connaissance de l’histoire de notre pays vu avec une drôle de loupe. La
loupe d’un homme qui voit des musulmans partout et un déclinisme national
permanent qu’il alimente d’ailleurs par ses propos pessimistes autant qu’imprudents
parfois. N’a-t-il pas été condamné par la justice pour propos incitant à la
haine raciale ?
Heureusement, il existe des
journalistes résistants. Maurice Szafran est de ceux-là. Apprenant que Zemmour
arrivait dans un bureau où il officie depuis des années, l’ancien directeur de Marianne
a immédiatement fait savoir qu’il abandonnait l’antenne de Radio Classique, ne
pouvant aucunement cautionner les habituelles sorties de route verbales de
Zemmour, le suppôt tantôt de Marine Le Pen, tantôt de Laurent Wauquiez. Il est à
l’honneur de Maurice Szafran de conserver un comportement éthique dont la réalité
s’affirme quand les nazillons antisémites s’en prennent à ce journaliste
talentueux.
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