30 octobre 2013

Jean-Louis Borloo : il est franc comme un âne qui recule !


Une fillette de douze ans, présente avec ses parents sur le parcours de Christiane Taubira, ministre de la justice et garde des sceaux en visite dans une de nos belles villes de France l’a traitée de guenon et lui a jeté une banane. Voilà à quoi parviennent des parents haineux, évidemment fort actifs lors de la manif pour tous contre le mariage pour tous, fort à l’aise avec ces messages véhiculés habituellement par des adhérents du Front national.
Jean-François Copé ne devrait rien trouver à redire à cet exploit répugnant lui qui s’est fait le chantre de la droite décomplexée. Comme le dit fort justement Alain Juppé sur son blog, les électeurs de droite sont si décomplexés qu’ils votent maintenant pour le Front national. Autrement dit, des militants ou adhérents ou supporters de l’UMP, parti qui a succédé au RPR lui-même successeur de l’UDR, lui-même successeur du Parti de la France que fonda le général de Gaulle, accomplissent un geste insensé et aux antipodes des choix du général résistant, adversaire de Pétain et ennemi de Vichy.
Quelle éducation a donc reçu cette fillette ? Quelle vision de la vie et des autres inspire cette malheureuse collégienne ? En vérité, j’ai plutôt envie de blâmer les parents. Je suis même à peu près certain qu’ils auront l’occasion de confesser leurs péchés auprès du prêtre de leur paroisse, peut-être semblable à cet horrible curé en soutane à la tête du mouvement Civitas prêcheur de xénophobie, de fanatisme et de racisme.

Frigide Barjot va devoir quitter son logement social parisien de 173 m2. Avec son mari, ils ont eu la mauvaise idée de s’en servir comme siège de leur société d’édition ce que proscrit le bail signé avec la régie municipale du logement. Cette dernière a saisi un tribunal d’instance afin de mettre un terme à cette occupation. Les juges ont reconnu le bienfondé de la demande et ont donné quatre mois à Mme Barjot et son mari pour débarrasser le plancher.
J’ignore si le journal Le Parisien est bien renseigné mais s’il dit vrai, Mme Barjot ne devrait pas avoir beaucoup de mal à se reloger, elle qui posséderait deux appartements, des places de parkings, des garages, dans divers quartiers de la capitale et une résidence secondaire à Trouville-sur-mer.
Évidemment, Mme Barjot et son mari payent 2850 euros par mois, loin du prix du marché pour un logement dit social mais qui n’a de social ni la situation, ni les locataires. Mme Barjot a plaidé que le montant des revenus de son couple atteint 36 000 euros par an d’où ces besoins de logement aidé par la commune…L’animatrice de la manif pour tous trouvera refuge chez ses amis, forcément généreux et solidaires.

Paul Astégiani, ancien secrétaire général de la mairie de Louviers, qui servit avec bonheur Pierre Mendès France, Ernest Martin, Henri Fromentin, notamment, utilisait une expression que je trouve magnifique. Pour évoquer l’absence de sincérité d’un interlocuteur il disait de lui : il est aussi franc qu’un âne qui recule. Paul Astégiani, s’il était encore vivant, pourrait appliquer cette formule à Jean-Louis Borloo.
Pas parce qu’il est centriste, centriste de droite d’ailleurs, mais parce que dans l’affaire de l’Ecotaxe, il s’est montré particulièrement faux-cul. Rappelons que cette taxe a été inventée par lui-même et ses services et acceptée par Sarkozy. Rappelons que le partenariat « public-privé » a été signé par ces messieurs avec une société spécialisée créée pour l’occasion et qu’il va en coûter 230 millions d’euros par an pendant dix ans au budget de l’Etat. C’est ce qu’on appelle « bien gérer » les deniers publics.
Il a eu ce mot sublime, en apprenant que Jean-Marc-Ayrault décidait la suspension de l’ecotaxe : « On ne peut pas dire qu’il s’agit d’une reculade du gouvernement. » Avance Hercule !



29 octobre 2013

Lettre du NPA aux membres de la section du Parti socialiste de Louviers…et réaction d'un militant de base


Le comité Seine-Eure du NPA s'adresse aux membres de la section du Parti socialiste de Louviers : « Nous avons pris acte du ralliement PS à la liste de F. Martin pour les municipales. Nous ne pouvons croire que nous en soyons l'origine, ainsi que le laisse entendre votre secrétaire départemental. Comme nous l'avions exposé lors de la rencontre avec votre délégation en mars dernier, il est impossible pour nous de nous allier avec celles et ceux qui soutiennent la politique du gouvernement Hollande-Ayrault que nous combattons  sur les terrains politique, syndical, social et écologique.
Nous sommes bien conscients que seule une liste unitaire des opposants à Martin aurait pu gagner mais nous ne sommes pas responsables si les conditions indispensables à cette union ont été gâchées.
Ce n'est pas nous qui portons la responsabilité de la politique menée par ce gouvernement qui ne fait rien de moins que de poursuivre celle menée par son prédécesseur. Nous ne pouvons accepter de Hollande aujourd'hui ce que nous refusions hier de Sarkozy. Nous sommes cohérents avec nos idées.
Nous nous adressons à toutes celles et tous ceux qui ne se satisfont pas de ce ralliement de circonstance, qui ne confondent pas la lutte des classes avec la lutte des places, qui veulent continuer à défendre les idées qui nous ont réunis ces cinq dernières années dans un combat commun contre la vidéosurveillance, contre le gaspillage budgétaire de Martin, contre la délégation de service public de l'eau et l'assainissement à Véolia.
Nous nous adressons à eux, à vous, pour constituer LA liste d'opposition à cette majorité de circonstance. Des discussions en ce sens sont déjà engagées avec le PCF de Louviers qui nous a dit son accord pour affirmer que :
     — Ce gouvernement fait la politique qu'attendent les patrons.
     — C'est la déception et la colère qui font les affaires de l'héritière Le Pen.
    -— Martin doit avoir une opposition à sa gauche qui dénonce pied à pied sa folie des grandeurs et qui défendra les intérêts des classes populaires. Nous sommes ouverts pour en discuter avec qui le souhaitera. »
Cordiales salutations
Le comité Seine-Eure du NPA

Ma réponse à la lettre du NPA
Chers camarades du NPA, c’est très gentil de votre part de vous soucier de la vie et de l’avenir des membres de la section socialiste de Louviers. Notamment au plan municipal. J’y vois là, une part d’affectivité pour ne pas dire d’affection. Mais les sentiments sont souvent de mauvais conseillers car ils obscurcissent la raison et le raisonnement. Permettez-moi tout de même, de saluer votre geste généreux dont j’ignore s’il aura des retombées positives pour votre liste.
Votre texte fleure pourtant bon la contradiction. Vous affirmez impossible de vous allier avec ceux qui soutiennent Hollande et son gouvernement tout en proposant à des socialistes lovériens de mener campagne à vos côtés. Y aurait-il des bons et des mauvais socialistes ? Ceux qui face aux difficultés, abandonnent le navire dans la tempête et rejoignent le radeau de la Méduse et ceux qui, ayant voté Hollande conscients des difficultés et de la dramatique situation économique actuelle, continuent de croire qu’il faut du temps pour se remettre d’une grave maladie. On pourra toujours discuter des remèdes.
Vous n’ignorez pas, non plus, que le centralisme démocratique n’avait pas cours au PS mais au sein du PCF ancienne formule. Aujourd’hui, ils sont nombreux ceux qui dénoncent chez Mélenchon (et le PG) son systématisme et ses agressions permanentes contre les journalistes, les socialistes et certains responsables du Parti communiste et non des moindres. Membre pendant trente ans du PS, Mélenchon en connaît tous les défauts et toutes les qualités. Les 2500 adhérents de votre parti sont certainement favorables à la même pratique politique conformément aux décisions venues d’en haut et qu’on applique en bas. Face à la complexité, il vaut mieux être peu nombreux. C’est plus facile pour se mettre d’accord.
Parmi les qualités requises au PS il en est une qui compte plus que tout : la liberté de conscience et le droit d’avoir des opinions différentes sur des sujets divers. Vous savez que des députés socialistes ont voté contre la loi sur les retraites, que d’autres se sont abstenus sur l’ANI, que d’autres encore font part de leur désaccord sur la fiscalité. Il n’y a pas les socialistes mais des socialistes, c’est tout le charme et toute la contradiction de ce parti. Ce qui est possible à l’Assemblée nationale l’est évidemment à la base.
A Louviers, donc, des différences existent au sein de la section et les votes les plus récents plaident pour une approche à la carte. Certains étaient prêts à travailler avec le NPA, d’autres non. En cas de vote sur le sujet, qui l’aurait emporté ? Vous n’avez pas souhaité courir le risque. C’est votre choix et je le respecte. Mais il me semble bien difficile ensuite pour vous de vouloir débaucher des militants étiquetés socialistes quand la majorité d’entre eux a décidé de faire l’union avec Martin. L’appartenance à un parti nécessite une forme de loyauté, sinon, autant le quitter.
Peut-être serez-vous entendus par certains membres du PS, inquiets, anxieux, déboussolés par l’exécutif et ses reculades et prêts au compromis ? Peut-être serez-vous également entendus par certains électeurs lovériens peu suspects de sympathie pour ce que vous appelez avec une certaine emphase les « magouilles » ? L’accord avec le maire n'est pas une preuve de malhonnêteté. Il est en tout état de cause le résultat d’une analyse et d’un vote. Chaque militant responsable doit s’y conformer. C’est le prix à payer pour un fonctionnement démocratique. Je m’y plierai quoi qu'il m'en coûte.

27 octobre 2013

Les Français n'aime pas Jean-François Copé et il y a bien des raisons pour cela


Il existe quelqu’un de plus impopulaire que François Hollande. C’est Jean-François Copé. Les Français, qu’ils soient de gauche (c’est normal) ou de droite (cela l’est moins) le jugent très sévèrement. On peut même dire que son image est catastrophique. Mérite-t-il un tel discrédit ? Assurément oui.
Essayons de savoir pourquoi. Il est évident que la prise de la présidence de l’UMP après tricheries et combines ne lui a pas fait de bien. Ses prises de position iconoclastes sur l’immigration et l’identité nationale auraient dû renforcer son crédit auprès d’une droite devenue plus xénophobe que jamais et son attitude pendant le débat sur le mariage pour tous aurait également dû affirmer son positionnement à droite. Sa saillie sur le pain au chocolat (qu’un jeune musulman interdirait de manger pendant le Ramadan à un Français bien catholique) a fait rire dans les chaumières tant cela paraissait inventé par un communicant en mal de métaphore.
Le problème de Copé s’est aggravé depuis qu’on connaît ses relations avec l’entourage friqué de Sarkozy. Les Gaubert, Bazire, Hortefeux, Takiedine, tous cités dans différents dossiers judiciaires, les photos de M. Copé dans la piscine de Takiedine, tous ces éléments ont contribué à en faire surtout un homme d’affaires. 

Enfin et surtout, Copé n’apparaît pas comme sincère. En fait, il joue et surjoue son rôle politique. On ne sent pas chez lui la conviction ni l’engagement qu’attendent les citoyens de la part de ceux qui les représentent. Copé illustre parfaitement la formule de Lincoln : « Vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps. » Ses propositions sur les modifications de la loi sur le droit du sol sont jugées majoritairement comme purement électoralistes. C’est dire.

Le sondage paru ce dimanche situe Copé dans les profondeurs du classement des personnalités politiques de droite qui auraient de l’avenir. Loin de Sarkozy (largement en tête) de Fillon, de Juppé et des seconds couteaux. Il a raison de ne pas penser à 2017. Ni à 2022 !