20 avril 2008

Les langues se délient à la CASE : ce sera la distribution des prix

48 heures après le triomphe de Franck Martin élu président de la CASE avec 72 voix sur 83 votants, les langues se délient. Ceux qui n'y voyaient que magouille de dernière minute et arrangements in fine se trompaient. Le président sortant de la CASE a tout simplement fait une campagne de longue haleine qui a débuté au lendemain de sa victoire aux élections municipales et de sa défaite aux élections cantonales.
Cette campagne a été construite sur un relationnel attentif, suivi, permanent. Avec des arguments de poids puisqu'il s'agissait d'abord d'écouter les maires, ensuite d'analyser leurs besoins et enfin de trouver des solutions à leurs problèmes financiers avec des promesses bien fermes. Quand on s'appelle Franck Martin et qu'on a l'expérience de la politique et des hommes qu'il a, c'est jeu d'enfant que de se mettre dans la poche des élus (souvent nouveaux) bien plus intéressés par l'avenir de leur commune et la défense de leurs intérêts collectifs locaux que par les grands discours sur un territoire homogène qui ne formerait qu'un tout conduisant chacun à défendre l'intérêt communautaire contre l'intérêt local. La discussion close avant d'être entamée sur la Communauté urbaine de Rouen illustre ce que nombre de politologues et de politiques dénoncent dans la décentralisation : la création de fiefs électoraux défendus becs et ongles par de nouveaux seigneurs et il n'est pas innocent que Franck Martin ait utilisé le mot de « duc » pour contester, selon lui, à Laurent Fabius sa volonté d'en faire un vassal.
La victoire numérique de Franck Martin signe, également, la défaite de son ancien projet qui consistait à répéter à satiété : agissez local mais pensez global. Cette victoire a été chèrement acquise et on bien compris que derrière le discours apprêté de Bernard Leroy sur la redistribution des richesses de l'agglomération au communes (la cagnotte !) se cachait une nouvelle stratégie consistant à entrer non plus dans une logique de projets mais bel et bien une logique de guichets. Chacun demandera sa part, chacun exigera son dû. L'agglomération Seine-Eure, sous l'effet mécanique des résultats électoraux et des nouveaux rapports de forces qu'a très bien compris le président de la CASE, va donc évoluer et changer. Les trois semaines qui ont précédé l'élection du président ont conduit le président, parait-il, à réfléchir à ce qu'il doit modifier dans le fonctionnement d'un outil assez lourd avec des réunions de bureau, de commissions, de commissions plénières, des études à étudier…pour rechercher plus d'efficacité et plus de résultats concrets pour les habitants. Armons-nous de patience. La distribution des prix ne devrait pas tarder.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Samedi Libération titrait à la Une "Ouf ! les Français rient encore" et en page intérieure : "le rire ne connaît pas la crise".
Rions donc au spectacle donné vendredi soir à la Case, que vous analysez fort bien, car "on peut rire de tout", mais, comme ajoutait Pierre Desproges "pas avec n'importe qui".
Laetitia