24 mai 2009

Européennes : les grosses ficelles de l'UMP et de Nicolas Sarkozy

Le 7 juin approche à grands pas. Il reste donc deux semaines de campagne pour convaincre les électeurs français d'aller voter, d'abord, et ensuite de faire le bon choix. Comme la campagne s'accélère (enfin…) Nicolas Sarkozy a réuni ses stratèges pour définir une ligne avec plusieurs objectifs : continuer de siphonner le Front national, marcher sur les brisées de la Gauche, réactiver les thèmes qui ont fait le succès de la Droite aux élections présidentielles : sécurité et immigration.
Il ajoute un argument bien spécial et bien spécieux : l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne. Là-dessus, depuis deux semaines, l'Etat-major UMP martèle son opposition à l'entrée de la Turquie alors même que Nicolas Sarkozy, président du conseil européen, a ouvert deux chapitres supplémentaires de la négociation (qui en comporte une trentaine). C'est ce qu'on appelle le double langage. Et c'est particulièrement honteux de la part de la Droite.

Sur la sécurité et l'immigration (le premier sujet n'entre pas dans le cadre des directives européennes sauf à la marge) la Droite est gonflée. Elle est au pouvoir depuis 2002. Cela fait donc sept ans qu'elle conduit SA politique. Sarkozy a été ministre de l'Intérieur pendant cinq ans. Mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. On nous affirme que la délinquance globale a diminué mais que les violences aux personnes ont sensiblement augmenté sans insister sur les violences urbaines qui connaissent des rebonds spectaculaires. On nous avait promis monts et merveilles. En fait, Darcos propose des portiques aux entrées des établissements scolaires, il suggère de créer un GIGN de l'éducation nationale. On arrête des enfants de 6 et 10 ans aux portes des écoles. Des enseignants sont quotidiennement agressés. Le bilan de la Droite est calamiteux.

Depuis qu'il est Président de la République, Nicolas Sarkozy instrumentalise régulièrement ce thème de l'insécurité pour droitiser les campagnes et susciter la peur. Quant à l'immigration, il a eu le «bonheur» de trouver un ancien socialiste devenu secrétaire général adjoint de l'UMP qui applique avec empressement la politique symbolisée par Brice Hortefeux : toujours plus de reconduites à la frontière…

L'élection du Parlement européen c'est autre chose. Il s'agit d'élire 72 (74 si le traité de Lisbonne est ratifié) député(e)s français(e)s dont les pouvoirs au sein des institutions européennes, n'ont cessé d'augmenter. Aujourd'hui, le Parlement européen s'impose comme un co-législateur, dispose d'un pouvoir budgétaire et joue un rôle de contrôle démocratique sur toutes les instances européennes. C'est de cela qu'il s'agit. Il ne s'agit ni de l'entrée de la Turquie dans l'UE ni de la manière de faire la police aux portes des écoles.

Les grosses ficelles de l'UMP et de Nicolas Sarkozy vont-elles tromper les électeurs ? On apprend ce matin que, dans les sondages d'intentions de vote, l'UMP perd deux points (26 %) et le PS, un (21 %). Le MODEM passe à 14 % ! L'homme de « l'Abus de pouvoir » trace son sillon pour 2012. Il a compris que l'élection présidentielle se jouait sur la personnalité d'un homme (ou d'une femme) charismatique, s'appuyant sur des valeurs et un programme. Être le meilleur opposant à Sarkozy ne fait pas un projet.

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