François Baroin restera dans les annales de la République. N'a-t-il pas déclaré que la Gauche a pris le pouvoir par effraction en 1997 ! Rien que cela. Après la dissolution de l'Assemblée nationale par Jacques Chirac et les élections législatives suivantes, la gauche a gagné et Lionel Jospin est devenu Premier ministre. Une élection au suffrage universel en France se résume, pour M. Baroin, à une effraction, un vol, un faits divers. Certains ont dit que ce mot avait dépassé sa pensée. Je ne le crois pas. Baroin a tout simplement affirmé le fond de sa pensée bien à droite. Pour lui et pour tant d'autres à droite, la gauche est illégitime intrinsèquement, elle ne mérite pas de gouverner, elle est tout juste bonne à faire de l'opposition. Et encore…
Ce matin, dans un registre identique, Baroin ressert les plats. Interrogé sur le boycottage de François Hollande par les Monti, Rajoy, Cameron, Merkel…chefs des gouvernements conservateurs d'Italie, d'Espagne, de Grande Bretagne et d'Allemagne, Baroin affirme : c'est normal puisque « François Hollande n'a pas l'autorité nécessaire pour discuter avec des chefs d'état. »
Au-delà du mépris pour la personne, au-delà du procès en incompétence intenté depuis toujours à la gauche, Baroin se rend-il compte qu'il n'insulte pas seulement François Hollande mais tous ceux et toutes celles qui s'apprêtent à voter pour lui. Quand on est un ministre de la République, la moindre des choses est de manifester du respect pour ses adversaires et pour leurs supporters.
Baroin doit être conscient que la stratégie élaborée par la droite ne porte aucun de ses fruits. En attaquant François Hollande sur sa soi-disant inexpérience, la droite s'est trompée. En l'accusant de manquer d'autorité, la droite s'est trompée. En faisant au candidat PS le procès du manque de cohérence et de l'improvisation, la droite s'est pris le boomerang dans la tête.
Cette campagne présidentielle de la droite ne prend pas. Sarkozy est rejeté. Ses thèmes sont rejetés par le peuple français. Ce dernier a compris que le président des riches n'était pas la candidat des pauvres. Enfin, on voit la droite telle qu'en elle-même. Pleine de morgue, de suffisance autant que d'insuffisance, comme aurait dit François Mitterrand.
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