Un camp d'irréductibles. |
Le référendum local proposé
par le Président de la République sur l’avenir de l’aéroport de
Notre-Dame-des-Landes est peut-être une fausse bonne idée. Des démocrates sincères
affirmeront que donner la parole au peuple, c’est rendre légitime la décision
majoritaire future, que la réponse soit positive ou négative.
D’autres regretteront que
les élus désignés par ce même peuple pour prendre les décisions se déchargent
de leurs responsabilités et ne remplissent pas leurs obligations surtout quand
un dossier aussi lourd est lancé depuis bien des années.
Il est évident que les écologistes
rentrés cette semaine au gouvernement ont exigé (le mot est peut-être exagéré) du
Président de la République un engagement fort permettant aux uns et aux autres
de sortir de ce qu’il faut bien appeler un vrai « merdier ». Ségolène Royal le dit
depuis des semaines et ne comprendrait pas qu’on usât de la force pour expulser
les récalcitrants. Les agriculteurs, les habitants de la ZAD et nombre de défenseurs
de l’environnement (locaux ou internationaux) se sont démenés tant et bien pour
empêcher la concrétisation d’un projet pharaonique dont les objectifs
paraissent démesurés. Est-ce vraiment le cas ?
La construction d’un nouvel
aéroport doit répondre à bien des considérations : utilité économique du projet
en lien avec les contraintes écologiques, financières et géographiques du site
retenu et des besoins de la région. Le référendum — pour être significatif —
doit lui aussi répondre positivement à plusieurs critères : une
information complète des citoyens-électeurs, un périmètre géographique large, une
organisation sans faille et donc incontestable, et enfin la certitude que la
voix du peuple sera entendue par les parties en cause. A lire ce que je
lis aujourd’hui, tout cela est loin d’être accepté unanimement.
Valls parle d’un référendum
avant l’été, Retailleau (président de la Région) intime l’ordre à l’Etat de ne
pas revenir sur un projet approuvé, certains zadistes refusent de participer à
la consultation…autrement dit, même si c’est une porte de sortie sans doute
acceptable pour le pouvoir central, le référendum n’est pas acquis.
François Hollande, pour
justifier le référendum local, a pris l’exemple allemand de la gare de
Stuttgart. Les élus locaux sont sortis de leur guêpier après une consultation
populaire dont le résultat (négatif) a été entériné par l’ensemble des
protagonistes. Le sens de la discipline Outre-Rhin serait-il plus développé qu’en
France ou la démocratie y serait-elle mieux servie ?
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