S’il faut défendre le
Syndicat de la magistrature, je le défendrai jusqu’au bout. Ce mur des cons était
une déconnade, une connerie si vous préférez, mais c’était un événement d’ordre
privé dans des locaux privés. Et chez soi, on est libre d’afficher toutes les
photos qu’on veut et de les légender comme on veut. Il ferait beau voir qu’une
police ait la possibilité de pénétrer dans mon domicile pour rendre publiques des
photos, des affiches, des peintures ou autres créations bizarres qu’il me
plairait d’apposer sur mes murs ou dans mes toilettes ! La France n’est
pas l’Allemagne de l’Est ancienne manière et il n’y a guère que la STASI ou son
équivalent pour avoir osé pénétrer si longtemps dans l’intimité de tout un chacun.
Le journaliste de France 3, sans
doute auteur de la livraison au site Atlantico du désormais fameux mur des
cons, a tout simplement trahi la charte des journalistes. Cette charte actualisée
en 2011 indique que « Le journaliste
accomplit tous les actes de sa profession (enquête, investigations, prise d’images
et de sons, etc…) librement, a accès à toutes les sources d’information
concernant les faits qui conditionnent la vie publique et voit la protection du
secret de ses sources garantie. » Qui
conditionnent la vie publique ! Telle sont l’expression et la
condition requises.
Pénétrer dans des locaux
syndicaux, habituellement réservés aux membres du syndicat ou à ses invités, ne
répond pas à cette notion de vie publique. Je peux comprendre la hâte d’un
journaliste de droite, engagé, prompt à profiter de l’occasion pour dénoncer un
syndicat qui se veut à gauche, mais filmer ce mur et l’utiliser sur un site
notoirement de droite est tout simplement une trahison de l’esprit du métier et
des conditions de son exercice. D’ailleurs, le journaliste, éditorialiste à
France 3, nie et continue de nier toute responsabilité dans cette affaire,
conscient de la gravité du geste anti-professionnel et particulièrement déloyal.
La direction de France 3
ouvre une enquête interne, c’est donc bien qu’elle considère que, contrairement
à ce que qu’affirme Atlantico (un juge apolitique et non syndiqué passait par là…mon
œil) une équipe de FR3 s’est rendue dans les locaux du SM le 5 avril et qu’un
de ses membres a certainement fait ce qu’il ne devait pas faire. S’il s’était senti
dans la légalité pourquoi n’en aurait-il pas fait profiter sa chaîne en priorité ?
Dans le journalisme comme dans d’autres professions, on n’a pas le droit de
tout faire.
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