François Hollande à 24 % d’opinions
favorables, quatre Français sur cinq d’accord pour un gouvernement d’union
nationale, François Bayrou plébiscité pour être ministre…décidément les Français
n’ont pas compris grand-chose au film dont ils sont pourtant les principaux spectateurs.
Rappelons que le scénario de la crise a été écrit par Sarkozy et les banques.
Que les Français ont dû faire face aux mensonges répétés des dirigeants de l’UMP
et de ses alliés, que la dette s’est creusé comme jamais, tout comme les déficits
et que, depuis des mois et des mois, le chômage a connu une croissance exponentielle
fruit des plans sociaux retardés pour cause électorale et soutien du MEDEF à la
droite alors au pouvoir.
Dix mois de présidence Hollande
face à dix années de droite et on voudrait que tous les problèmes soient réglés,
que la croissance soit au rendez-vous, que les déficits soient résorbés et que
l’âge de la retraite soit abaissé à 58 ans ! Quand je dis que les Français
n’ont pas compris grand ‘chose au film, je veux dire qu’ils se laissent
intoxiquer chaque jour un peu plus par les discours morbides et les agressions
tous azimuts contre la personne Hollande et sa soi-disant faiblesse ou indécision.
Dans un entretien récent, le président de la République récuse cette critique :
« On peut ne pas aimer mes choix mais on
ne peut pas dire que je n’en ai pas faits. Je serai jugé après cinq ans de
mandat pas après dix mois de pouvoir. Une politique se juge sur la durée. »
L’impatience de ceux qui n’ont pas
de travail, de ceux qui souffrent, de ceux que l’angoisse étreint est pourtant
légitime.
Pourtant pourquoi ne s’intéressent-ils
pas plus à Sarkozy, le vrai responsable des malheurs de la France. Pourquoi
ont-ils si rapidement oublié l’héritage qu’il a laissé à ses successeurs,
excepté les documents détruits et passés à la broyeuse comme dans l’affaire des
sondages de l’Elysée.
Parlons un peu de la
situation de Sarkozy. Les électeurs de droite, orphelins de chef, souhaitent qu’il
revienne dans le jeu politique. Mais l’homme aime l’argent et le luxe. A 200
000 euros la conférence (!!) pourquoi se priverait-il de créer un fonds d’investissement
de 500 millions d’euros avec le Qatar, un pays qu’il adore sans doute comme
exemple de pays démocratique et ouvert. N’oublions pas les affaires judiciaires
dans lesquelles Sarkozy trempe de près ou de loin : Le financement des
campagnes électorales de Balladur et de 2007, les soupçons d’aide matérielle
des Libyens à sa campagne, l’affaire Bettencourt, l’affaire Karachi, l’affaire
Tapie que Sarkozy a rencontré maintes fois à l’Elysée en un moment sensible, l’affaire
des sondages passés sans appel d’offres… Sarkozy n’est pas un chevalier blanc.
Rien ne prouve, toutefois, qu’il sera jugé et encore moins condamné. Comment
prouver une remise éventuelle d’enveloppe sans témoin ? Les Français ne
doivent pas avoir la mémoire courte. Le passé et le passif de Sarkozy obèrent
gravement les marges de manœuvre du gouvernement et de la majorité de gauche. Que
le gouvernement communique mal, soit. Qu’il y ait des couacs, soit. Que Claude
Bartolone règle de vieux comptes, pourquoi pas. L’essentiel est ailleurs et
tient en une seule question : la stratégie de François Hollande est-elle
la bonne ? Au fond, à Paris et à Louviers, la priorité devrait être la même :
diminuer l’endettement pour retrouver des marges de manœuvre et donner du grain
à moudre à ceux qui ont faim.
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