Je ne suis pas un fan de
Manuel Valls. Je connais le boulot d’un ministre de l’Intérieur, responsable de
la sécurité et du maintien de l’ordre. Il a les convictions pour accomplir sa tâche,
il a le soutien du président de la République, il assume. Cela ne m’empêche pas
d’avoir la plus sincère admiration pour Christiane Taubira dont j’apprécie les
valeurs, les nuances, le courage moral et physique. Christiane Taubira a sa
place au ministère de la justice et dans le débat sur la réforme pénale, j’incline
vers le programme qu’elle défend.
Pour autant, dans les
affaires marseillaises, la droite a bien tort de moquer ce que fait la gauche.
Valls n’a pas raison sur toute la ligne mais quand il met en cause Jean-Claude
Gaudin et son inaction, ainsi que celle de Sarkozy et de son gouvernement, il
ne fait que constater l’incurie de ces donneurs de leçons. Quand Gaudin se
plaint du manque d’effectifs au sein des forces de l’ordre alors que Valls les
a accrus de près de 250 unités, quand Gaudin déplore les assassinats ciblés
alors que les trafics de drogue durent depuis des années et que les quartiers
sont dominés par la caïds, que fait Valls ? Il nomme 25 inspecteurs
judiciaires supplémentaires pour que les enquêtes avancent et que les fauteurs
de troubles soient interpellés et jugés.
Le premier ministre n’est
pas dupe de la popularité de son ministre de l’intérieur. Qu’il décide de se
rendre à Marseille lui-même accompagné de cinq ministres, indique que lui aussi
veut tirer profit de l’action conduite dans le sud. Il n’empêche que François
Hollande va devoir tenir ses promesses et notamment celle concernant la
suppression des peines planchers. L’individualisation des peines est une garantie
de bonne justice. Elle est adaptée aux situations personnelles et singulières.
Elle rend les juges totalement responsables de leurs choix et de leurs décisions.
Elle place les justiciables devant leurs actes et ils doivent en assumer les
conséquences. Le gouvernement s’honorerait à ne pas différer la suppression des
peines planchers, une incongruité de notre code pénal totalement étrangère à
une démocratie adulte.
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