Henri Weber (à g) avec Marc-Antoine Jamet et Philippe Bove. ©JCH |
Timour Veyri, premier secrétaire de la fédération de l'Eure du Parti socialiste s'exprime après le décès d'Henri Weber, une personnalité marquante et engagée.
« C'est avec une immense tristesse que
j'apprends ce matin la disparition d’Henri Weber. Ancien sénateur de la
Seine-Maritime, sa fidélité pour Laurent Fabius l'avait fait poser ses valises
en Normandie. Il avait également été au nombre des enfants juifs accueillis aux
Andelys dans l'Eure à la colonie de vacances organisée par le Foyer ouvrier
juif. Mais la vérité est qu’il aurait prêché le socialisme dans n’importe quel
département, dans n'importe quelle région, dans n’importe quel pays et devant
n’importe quelle audience. Parce que c'était sa vie. Une vie d'engagement.
Devenu sénateur et député européen, Henri
Weber était resté un vrai militant. Un indécrottable militant. Chaque voix
comptait. Et chaque convaincu.e de plus pour le socialisme nous rapprochait
d’un monde meilleur. Alors il fallait se retrousser les manches ! Une année,
avec Philippe Blanchot, nous lui avions proposé de venir évoquer à notre
conférence à Sciences-Po le fonctionnement des partis politiques. Il avait
fondé la LCR. C'était intéressant. La réponse n’avait pas tardé : « Bien sûr,
je viens ! » J’en étais heureux. Puis, nous avions précisé les choses, au cas
où « Tu sais, c’est un cadre académique.
Il faut rester un peu neutre. ». Lui « Oui, oui, j'ai compris ». C’était
raté ! S’en est suivi une heure trente d’anecdotes sur la Révolution russe,
Troski, Mai 68, l’histoire du mouvement ouvrier et de la social-démocratie. Sur
le moment, j’en ai été un peu gêné. Rétrospectivement, j’en suis si fier.
Marc-Antoine Jamet me raconta souvent cette anecdote : après des heures de
routes sinueuses pour rejoindre une section qui l’invitait lors d'un Congrès,
Henri Weber dans le couloir, demande au secrétaire de section qui l’accompagne
: « Ils sont combien les camarades ? »
Le secrétaire de section, bien embêté, lui répond, la voix basse, « dans la salle et s’exclame avec sa voix
grave : « parfait, on va avoir le temps
de parler du socialisme ! » Avant de s’engouffrer dans la réunion et d'y
parler comme s’il s’exprimait devant 5000 camarades. Désormais, il va falloir
imaginer les Congrès de notre parti et les universités de La Rochelle sans lui.
Et notre tristesse est immense.
Notre parti perd l’une de ses grandes voix et
les militants, un vrai camarade. Tu nous manqueras Henri. A Clémence, à son épouse Fabienne et à sa
famille, je veux dire au nom des socialistes de l’Eure mes plus sincères
condoléances. »
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