Le poste de président d’honneur
du Front national a été supprimé après une décision du bureau national du FN.
Autrement dit, en attendant une éventuelle exclusion du parti qu’il fonda,
Jean-Marie Le Pen ne peut plus prendre la parole au nom d’un groupuscule devenu
populaire au fil du temps. Ou plutôt populiste eu égard aux thèmes et théories
défendues âprement par les membres de ce parti. Pourquoi tant de haine à l’égard
de JMLP ? Il commençait à trop vieillir et à radoter. A 87 ans, Marine, sa
fille, a décidé que le moment était venu de passer la main et son tour.
Pourtant, le député européen
Jean-Marie Le Pen va continuer de siéger au parlement de Strasbourg ; Il
pourra continuer d’y être souvent absent et de siéger non plus à côté de sa
fille mais sur un autre banc, celle-ci ayant réussi à créer un groupe (composé
de membres de 7 nationalités différentes) sans la présence de son père persona
non grata. Ce groupe touchera même de l’ordre de 30 millions d’euros pour son
fonctionnement. Autrement dit, les impôts des citoyens des pays membres de l’Union
européenne vont alimenter les caisses d’un groupe xénophobe dont le principal
point de programme est de sortir de l’Europe, laquelle le nourrit. Quelle
ingratitude !
Si Jean-Marie Le Pen sort
peu à peu du champ politique, il en d’autres qui l’envahissent de leurs idées
aux vapeurs méphitiques. Ainsi, Nicolas Sarkozy, auteur du changement de nom de
son parti devenu Les Républicains, s’empresse de porter atteinte à ce qui fait
la République et repose sur ses symboles. Quelle mouche l’a piqué pour qu’il
trouve opportun de remettre en cause le droit du sol, l’une des caractéristiques
essentielles de la citoyenneté à la française. La question se pose,
assure-t-il, de savoir si le droit du sang ne conviendrait pas mieux à notre
société ?
Cette proposition, le Front
national la met en avant depuis quarante ans et aucun gouvernement de droite ou
de gauche n’a eu l’audace dommageable de mettre cette question sur le tapis. C’est
si vrai que les Fillon, Juppé et autres NKM considèrent que Sarkozy demeure le
provocateur-né qu’il a toujours été. D’ailleurs n’avait-il pas lui-même déclaré,
il y a longtemps il est vrai, que pour les fanatiques du droit du sang,
celui-ci ne serait jamais assez pur. C’était au temps où Sarkozy n’était pas en
campagne électorale et n’aspirait pas (pas encore) à la présidence de la République.
Autres temps, autres mœurs.
Notre président a rendu
visite à Abdelaziz Bouteflika, le président algérien. Ou plutôt à ce corps qui
bouge encore mais n’exprime ni émotions ni paroles. Les images télévisées sont
ravageuses pour l’image du chef d’état algérien visiblement très marqué par la
maladie et dont on se demande ce qu’il peut encore bien faire ou bien dire à la
tête de cet état du Maghreb si important. L’armée agit en coulisses et dirige,
de facto, le pays.
Lors de la conférence de
presse qui a suivi la rencontre des chef s d’état, interrogé par un journaliste
de Canal Plus sur l’état de santé de M. Bouteflika, le président Hollande a
retenu sa respiration pendant quelques secondes avant de nous livrer un élément
de langage bien rôdé, notamment par Laurent Fabius qui, depuis trois ans, nous
vend et nous vante « l’alacrité » de la momie Bouteflika. Yann Barthès du petit
journal a consulté le dictionnaire et lu : alacrité : « enjouement,
entrain ». On peut tout dire sans que quiconque réagisse mais de là à évoquer l’alacrité
de M. Bouteflika, c’est tout simplement parler un langage qui, pour être
diplomatique, n’en est pas moins fallacieux.
La photo prise sur le perron
de l’Elysée avec le couple royal espagnol nous a montré un François Hollande
souriant et une Ségolène Royal rayonnante. C’était avant le documentaire
consacré sur France 3 par Gérard Miller à l’ancienne candidate à la présidence
de la République. Ce documentaire, parfois malin, souvent complaisant, toujours
bien étayé nous a montré le parcours d’une femme d’exception, broyée par la machine
partisane et le machisme ambiant dans tous les partis et donc le Parti
socialiste. La fameuse phrase de Laurent Fabius : « mais qui va garder les enfants ? » à l’annonce de la
candidature de l’ancienne ministre de François Mitterrand rappelle combien
cette candidature a semblé incongrue voire iconoclaste dans le petit monde des
aspirants au pouvoir suprême. La séquence nous montrant un Strauss-Kahn rassuré
par le fait que sur la photo on ne verrait pas Pierre Mauroy auprès de Ségolène
Royal est édifiante de mesquinerie et de petitesse. Ségolène raconte bien
comment les éléphants du PS (qu’elle a superbement ignorés après la primaire socialiste
interne) l’ont isolée au point d’espérer sa défaite. Sarkozy n’avait plus qu’à
ramasser les miettes. La « folle » du Poitou, comme l’ont surnommée ses
adversaires, a-t-elle dit son dernier mot ?
Alexis Tsipras a engagé un
bras de fer avec la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne). Il ne veut pas
accepter les conditions draconiennes qu’elle veut lui imposer pour verser les
7,2 milliards d’euros promis dans le plan de soutien à la Grèce. Le danger d’un
Grexit (« Grèce exit » de l’Union européenne) est-il aussi réel que le prétendent
la presse et certains conseillers diplomatiques ? C’est bizarre mais je n’en
crois pas un mot.
Que les uns et les autres
exercent chantage et menaces, cela fait partie de la négociation. Mais que la Grèce
ou l’UE envisagent de gaieté de cœur, une séparation et donc une sortie de la
zone euro ? Je ne parviens pas à y croire. J’ai le sentiment que l’un ou l’autre
va lâcher prise avant d’être au bord du gouffre. Si tel n’était pas le cas, la
chute serait vertigineuse et surtout aurait des conséquences imprévisibles. Il
y aurait certainement de la casse : pour la Grèce et la zone euro.
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