Il me semble que les médias ont été un peu courts sur la dernière affaire Mohamed Merah. Le tueur de Montauban et de Toulouse, présenté comme « un loup solitaire » par Bernard Squarcini, ancien patron de la DCRI (direction du renseignement) est en réalité un djihadiste patenté et recensé comme tel par les services secrets français. Plusieurs organes d'information nous ont appris ces jours derniers, que Mohamed Merah, avant de tuer les militaires et les enfants juifs de l'école toulousaine, avait passé des semaines et des mois à voyager dans certains pays bien connus comme le Pakistan, l'Afghanistan, pays répuités pour former les militants et les terroristes appelés à frapper les infidèles.
Mieux même, il avait passé des centaines de coups de téléphone dans plusieurs dizaines de pays, le tout suivi avec scrupule par des agents français dont la conclusion était sans appel : Merah veut se faire discret et se livre à des activités dangereuses.
Dans ces conditions, comment expliquer que ce jeune islamiste extrémiste ait été laissé libre de ses mouvements et ait pu passer à l'acte sans qu'à aucun moment la police française n'intervienne ? On se souvient des déclarations de Sarkozy et ses sbires aux ordres lors de l'attaque des forces de l'ordre contre Mohamed Merah. Il n'y avait pas de mots assez durs contre l'assassin devenu un monstre aux yeux du pouvoir et des citoyens. Et, bien sûr, chaque responsable important minorait les renseignements et indications précieuses pourtant connus des responsables de la DCRI. Il y a donc eu pour le moins négligence voire pire. En acceptant de déclassifier certains documents, Manuel Valls aide à la manifestation de la vérité mais surtout, il permet aux familles d'interpeller l'ancien pouvoir exécutif (les Guéant et compagnie) et de leur demander des comptes. Mohamed Merah n'était pas le type isolé, teinté de folie. Il était aux ordres de penseurs totalitaires logés au Pakistan ou ailleurs, trop heureux d'utiliser et de manipuler ces jeunes Français d'origine algérienne par exemple, en mal de reconnaissance et victime d'un avenir bouché.
On attend avec impatience que les responsabilités soient précisées et que les coupables d'inertie soient sanctionnés.
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