« M. François Loncle
interroge le ministre des Transports, de la Mer et de la Pêche sur le
déroutement du vol Paris-Beyrouth. Parti de Paris le 15 août, un avion d’Air
France devait relier en trois heures la capitale libanaise. Il ne la rejoint
finalement que le lendemain, après un périple de 20 heures éprouvantes. En
s’approchant de Beyrouth, l’Airbus renonce à se poser, car la route d’accès à
l’aéroport est barrée par des manifestants. Cette décision est doublement
surprenante : d’une part, les proches venus accueillir les 174 passagers sont
parvenus sans anicroche à l’aérogare et attendent déjà dans le hall ;
d’autre part, des appareils d’autres compagnies se posent au même moment à Beyrouth
sans rencontrer de difficulté. Le vol d’Air France est alors dérouté vers la
capitale jordanienne. Mais, faute de carburant suffisant, il est obligé de
changer de destination et doit atterrir à Damas. Cette escale s’avère
particulièrement inopportune, en raison de la terrible guerre civile qui
embrase la Syrie et de la position française très critique à l’égard du
président Bachar Al-Assad. Air France a d’ailleurs interrompu depuis cinq mois
toute liaison avec Damas. L’avion se retrouve cerné par des véhicules
militaires, ce qui provoque l’inquiétude légitime des passagers dont certains,
comme l’ambassadeur de France à Beyrouth et des personnalités libanaises, sont
notoirement hostiles au régime syrien. La situation était potentiellement
dangereuse et aurait pu dégénérer rapidement. Une passagère a même confié avoir
passé une nuit horrible. Après que l’équipage a trouvé une autre solution pour
régler le kérosène que de demander aux voyageurs d’avancer l’argent nécessaire,
l’avion s’envole au bout de deux heures d’escale imprévue pour Larnaca (Chypre)
d’où il rejoint enfin le Liban. M. François Loncle souhaite que le ministre des
Transports exige d’Air France des explications circonstanciées sur le
déroutement incompréhensible et dangereux de ce vol. Il voudrait que les
responsabilités soient clairement établies et savoir notamment qui a pris la décision
consternante de faire atterrir un avion dans un pays plongé dans un conflit
sanglant et de risquer ainsi la sécurité de tous les passagers. Il demande enfin
au ministre des Transports de lui faire connaître les sanctions prises par les
dirigeants de la compagnie Air France. »
François Loncle
Député
de l'Eure
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