Robert Badinter invité spécial de C à vous, hier. |
La commémoration du 75e
anniversaire de la libération des camps de la mort dont celui de Auschwitz
Birkenau, a été l’occasion pour le Président de la République de redéfinir les
notions de sionisme et d’antisémitisme. Alors même que, dans notre pays, les
actes racistes et notamment antisémites augmentent année après année, alors même
que 84 % des jeunes juifs considèrent qu’ils sont susceptibles d’être victimes
d’actes antisémites, rien n’y fait. L’antisémitisme prospère et s’appuie
toujours sur les mêmes raisons : le racisme basique et haineux le plus
souvent irrationnel, le racisme construit sous les prétextes les plus
fallacieux (économiques notamment), le racisme culturel encore faisant des
artistes, des intellectuels, des cadres de religion juive des boucs émissaires historiques.
Qu’on ne se méprenne pas. Ce
racisme antisémite, aussi injuste et incompréhensible qu’il soit, ne doit pas
empêcher les observateurs et les citoyens intéressés par la marche du monde de
critiquer le gouvernement israélien ou ses soutiens américains, notamment, à l’œuvre
contre la création d’un état palestinien ou favorables à l’expansion
territoriale d’Israël en contradiction avec les décisions de l’ONU.
Les Israéliens ont le droit de vivre dans un état sûr, aux frontières reconnues, mais les Palestiniens aussi doivent avoir accès à un territoire et une patrie d’où la constitution d’un état identifié comme tel. Le plan Trump annoncé aujourd’hui ne peut pas être accepté par les Palestiniens. Il entérine Jérusalem comme capitale d’Israël, confirme l’annexion du plateau du Golan et justifie l’annexion de territoires sur lesquelles sont implantées les colonies pourtant interdites par les lois internationales.
Les Israéliens ont le droit de vivre dans un état sûr, aux frontières reconnues, mais les Palestiniens aussi doivent avoir accès à un territoire et une patrie d’où la constitution d’un état identifié comme tel. Le plan Trump annoncé aujourd’hui ne peut pas être accepté par les Palestiniens. Il entérine Jérusalem comme capitale d’Israël, confirme l’annexion du plateau du Golan et justifie l’annexion de territoires sur lesquelles sont implantées les colonies pourtant interdites par les lois internationales.
Le mur des noms à Paris. ©Jean-Charles Houel |
Hier soir, dans l’émission C
à vous, l’invité était Robert Badinter. L’ancien ministre de la justice, l’ancien
avocat attaché aux droits de l’homme, fils d’un père disparu dans la nuit et le
brouillard, est devenu un homme âgé
mais tellement alerte intellectuellement. Alors même qu’Emmanuel Macron
inaugurait le mur des noms au musée de la Shoah à Paris, les journalistes
interrogeaient un homme sage. Un homme raisonnable, dont le combat contre la
peine de mort a fait de la France un état humaniste respectueux de la vie. Car
Robert Badinter est contre toute forme de violence, toute forme d’agression
pour que la vie en société soit acceptable pour tous et par tous. Dans une séquence
brève mais émouvante, l’invité du soir a défendu la recherche constante du
compromis pour dépasser les haines individuelles et les menaces d’agressions ou toutes les violences physiques. Et
même si à la fin de sa vie, Robert Badinter porte plutôt un regard pessimiste
sur le monde et les rapports entre les hommes, il ne cesse de revendiquer l’éducation,
toujours et encore, et la nécessité de la mémoire qui va devenir bientôt celle
de l’Histoire quand les derniers survivants des camps de la mort auront
disparu. Education, mémoire, histoire…
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