Dominique de Villepin ne participera pas aux primaires organisées par l'UMP avant les prochaines élections présidentielles. Il considère que ces primaires ne sont pas dans l'esprit du Gaullisme mais il sait, surtout, combien les élections internes à l'UMP sont manipulées et, pour tout dire, truquées. Alors, dans la ligne de son discours à l'ONU sur la vieille Europe et son non à la guerre en Irak, Dominique Galouzeau de Villepin tracera sa route tout seul, comme un grand, pour damer le pion à François Bayrou et aux autres solitaires de la droite. Il aura Sarkozy en ligne de mire avec un objectif essentiel : le faire perdre.
A Gauche, la situation n'est évidemment pas décantée. Tout de même, Martine Aubry annonce des primaires ouvertes et démocratiques à l'été 2011. Il s'agit d'un calendrier favorable à sa candidature, certes, mais pas seulement. Excepté François Hollande, les autres postulants semblent d'accord sur ce calendrier. Notamment Dominique Strass-Kahn qui dit suivre les affaires françaises avec un intérêt de plus en plus grand et celles du Parti socialiste avec une passion déjà ancienne.
Interrogé, Jacques Delors rappelle pourquoi, en 1995, il avait laissé la voie libre à Jacques Chirac. A son corps défendant. Les conditions n'étaient pas, selon lui, réunies pour qu'il tente l'aventure. Comme le dit bien Dany Cohn-Bendit, une campagne présidentielle c'est 100 meetings, un projet, des équipes…et surtout, une forte envie d'y aller. Martine Aubry semble être dans de bonnes dispositions. Les sondages commencent à la prendre sérieusement en compte et sa distance avec le bling-bling et les outils de pure séduction ramène les Français à des soucis plus essentiels.
On verra bien, lors des quatre conventions thématiques organisées par le PS, comment Martine Aubry arbitrera et comment elle saura dégager un projet apte à séduire les alliés des socialistes : écologistes et Gauche de la Gauche. Il lui reste à éviter les incidents de parcours et à se souvenir que toutes ses petites phrases, ses apostrophes, ses paroles publiques (et privées) seront, dorénavant, enregistrées et balancées sur la toile. Traiter de «petit Facho» un élu municipal UMP Lillois qui filmait la séance du conseil alors que la loi le lui permet ne doit pas se reproduire. Il y a assez de Jean-Luc Mélenchon pour brutaliser la presse et traiter les journalistes de voyous.
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