Dans un entretien au journal Le Monde, Ségolène Royal dit incarner « le changement et la rupture » les deux mots qu'a utilisés Nicolas Sarkozy pour prendre de la distance avec Jacques Chirac et le gouvernement auquel il appartenait. Et ça a marché. Les Français n'ont pas vu ni cru qu'il était le co-responsable d'une politique de droite, libérale et injuste et ils l'ont élu comme s'il venait d'une planète lointaine pour offrir des solutions miracles.
Ségolène Royal s'inscrit dans la même démarche. Elle tente de se faire passer pour ce qu'elle n'est pas. Elle reconnaît (heureusement) avoir 25 ans d'ancienneté au PS ce qui ne fait pas d'elle une toute nouvelle sur la scène politique. Elle dit s'appuyer sur la légitimité de sa candidature aux élections présidentielles. Dans les 17 millions de voix qu'elle a récoltées au second tour, il y avait la mienne et celles de nombreux Français effarés par la personnalité de Nicolas Sarkozy. Même si nous avions bien des préventions à l'égard de la candidate socialiste, nous l'eussions préférée à celui qui modifie la définition de la démocratie, selon Laurent Fabius, devenue « l'expression de Nicolas Sarkozy, par Nicolas Sarkozy, pour Nicolas Sarkozy. » Aujourd'hui, une autre voie(x) nous est proposée, celle de Martine Aubry, la voie(x) que j'ai choisie.
Quant à la rupture avec Sarkozy, on l'a vue à l'œuvre : riches avantagés, classes moyennes pressurées, fonctionnaires humiliés, collectivités locales surchargées de missions et d'impôts. La rupture avec Ségolène Royal, c'est de vendre le siège du PS, rue de Solférino, pour l'installer dans un « quartier » ! Voilà l'exemple même d'une mesure démagogique que certains taxeront de moderne. A Louviers par exemple, le maire reproche à certains membres du comité anti vidéosurveillance d'habiter des maisons individuelles et d'être protégés par des hauts murs (qui n'empêchent pas les cambriolages). Voilà le niveau des arguments des modernes ! Je ne lui ferai pas (encore que…) l'injure de publier des textes et des photos parues en 1995. Nous sommes en 2008. Le modernisme a lui aussi pris treize ans de bouteille.
Ne nous laissons pas abuser par les grands mots, les postures, les images. Lisons les textes, les propositions, faisons preuve de raison. Votons en toute connaissance de cause. Librement.
Notre photo : Christian Renoncourt est le seul candidat au poste de secrétaire de section à Louviers. (photo JCH)
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