Au congrès de Reims : François Lamy (à droite sur la photo) le bras droit de Martine Aubry en compagnie de François Loncle et Marc Antoine Jamet (photo JCH)
Plus les écarts sont faibles, plus les perdants sont de mauvais perdants. Manuel Valls, Aurélie Filipetti et d'autres, partisans de Ségolène Royal, crient à la fraude, à la tricherie, au vol ! Quand on perd, c'est toujours la faute des autres. Gardons notre sang-froid. Analysons les chiffres d'abord et le contexte politique, ensuite. Regardons les majorités qui se sont formées au fil des semaines et les réactions des militants. Les chiffres : c'est ric et rac et deux camps se sont formés au PS. Au vainqueur de tendre la main. le contexte politique : la gauche a besoin d'une gauche authentique forte de ses valeurs. Parler de « vieille gauche » en parlant de Martine Aubry c'est insulter l'avenir. Les majorités ? Martine Aubry va devoir rendre homogène une majorité qui va de Hamon à Delanoë en passant par Montebourg, Fabius…
Si Ségolène a perdu, c'est de sa faute. Martine Aubry a gagné, elle a été la meilleure. C'est la loi du suffrage universel. C'est la loi d'un scrutin démocratique avec ses imperfections mais le résultat s'impose à tous. A Louviers, on a connu cela aussi. Le candidat sortant aux cantonales dans le canton de Louviers-sud explique sa défaite uniquement par la faute des autres. Il contenue de ressasser, de ruminer, Il ne s'en remet pas. C'est normal puisqu'il n'a commis aucune erreur, qu'il a fait une campagne excellente. Et puis surtout, il était tellement supérieur aux autres, il avait été si présent sur le terrain, si près de ses mandants. Il avait le soutien de quasiment tous les maires. Il était impossible que les électeurs ne s'en aperçoivent pas. Incorrigibles ces vilains électeurs, ils ont fait perdre Môssieu Martin !
Evidemment, fait comme il est, il n'est pour rien dans sa défaite. La faute à Houel, la faute au PC, la faute à LCR, la faute à Auzoux, la faute à tout le monde. Il faut dissoudre le peuple qui ne sait pas reconnaître les immenses mérites de l'impétrant.
Ségolène est pareille. La madone est si belle, si envoutante, si proche du peuple. Battue avec six points d'écart à la présidentielle, n'a-t-elle pas déclaré qu'elle sortait victorieuse du combat contre Sarkozy ! Ségolène, quand elle perd, elle gagne. Quelle merveille. On peut compter sur elle pour qu'elle continue dans la même veine jusqu'aux prochaines présidentielles. Mais le PS avec Martine Aubry, va bouger, il va changer. On peut faire confiance au maire de Lille pour avoir bien « senti » ce qui se passait, ce qui devenait nécessaire, indispensable au Parti socialiste. Après les moqueries et les quolibets — le temps d'un mois ou deux — on va découvrir une Martine Aubry battante, combattive. Elle veut rassembler, elle veut unir. Elle y parviendra parce que Martine Aubry n'est pas moins talentueuse que sa rivale d'un vote.
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