19 janvier 2020

Les vœux de la liste « Changer Louviers » : redonner vie à la participation citoyenne et favoriser l'union la plus large à gauche


Changer Louviers veut une union large et consensuelle à gauche. ©Jean-Charles Houel
Philippe Brun et ses amis de « Changer Louviers » n’arrêtent pas. Ils n’arrêtent pas de sonner aux portes des habitations lovériennes et d’engager la conversation pour tenter de convaincre. Ils n’arrêtent pas les distributions de tracts sur le marché où ils vont et viennent pour symboliser le mouvement. Ils n’arrêtent pas d’organiser réunions d’appartements, réunions publiques, discussions à bâtons rompus afin de faire connaître les grands axes de leur projet, énoncer les critiques de la gestion actuelle et présenter leurs candidats d’union puisque cette liste en devenir a réussi à rassembler des représentants de partis (EELV,PCF,LFI) alors même que 80 % des partants n’appartient à aucune organisation.
La cérémonie des vœux de Philippe Brun tenue dans la salle des colonnes, hier après-midi, a fait salle comble. En concurrent ouvert Diego Ortega était présent au milieu d’une foule bigarrée où — c’est un élément important — la joie et l’espoir dominent. De butte en blanc, Ingrid Levavasseur, l’une des figures de cette liste, introduit la courte séance des discours en insistant sur ce qu’on peut résumer comme étant « la difficulté de vivre » : précarité, chômage, maigres salaires, seuil de pauvreté, handicaps, femmes battues, monoparentalité…comment une municipalité digne de ce nom peut-elle agir au bénéfice des laissés pour compte ? Elle parle lieux d’accueil, soutiens de toutes sortes, dans un discours sans note visiblement appris (et retenu) dans le fracas du mouvement social qui n’en finit pas.
Les trois orateurs(trice).©JCH

Alexis Fraisse, conseiller municipal sortant, écologiste avant l’heure, a beau jeu de dénoncer les agressions contre l’environnement, la disparition avérée des espèces animales et végétales et les menaces qui pèsent contre l’espèce humaine. Le dérèglement climatique, le réchauffement de la planète, les catastrophes naturelles ou industrielles (Lubrizol) la mal bouffe, autant de sujets de plus en plus prégnants chez les citoyens. Que peut faire une municipalité puisque telle est la question du jour ? Mieux isoler les bâtiments publics, veiller à l’alimentation bio des cantines scolaires, créer des espaces cyclables et piétonniers, chasser la voiture des centres villes étroits…et aussi végétaliser les places et les rues, le contraire, affirme-t-il, de l’action municipale actuelle qui minéralise les places et suppriment les rues piétonnes.

Pour l’emballage final, Philippe Brun énumère les points forts de son programme en assurant le rôle irremplaçable du citoyen. Que penser du référendum qu’il propose pour tous projets de plus d’un million d’euros ? Comment ne pas être sensible à l’union qu’il propose aux maires progressistes au sein de l’agglomération dont les compétences sont si vastes et fondamentales pour le bien vivre ? Il s’engage à ne pas augmenter les impôts durant le mandat, à consacrer les ¾ des investissements aux bâtiments publics alors même que l’hôtel de ville est dans un piteux état (1) et que certaines écoles souffrent sérieusement d’un défaut d’entretien. « Prenez cette salle, précise-t-il en regardant autour de lui dans la salle des colonnes, c’est là que Pierre Mendès France a tenu ses premières réunions publiques. Depuis les années trente, rien n’a changé. » Autre proposition apparemment futile : il mettra fin à la cérémonie des vœux. Cela coûte 35 000 euros ! Il en sera terminé aussi avec les Lepers et les dictées de 300 mots. Place à une culture du spectacle vivant, dans les rues et dans les théâtres ! Et dans les quartiers populaires où le besoin d'ouverture au monde et d'appel aux sachants se fait chaque jour plus nécessaire.
 
Au delà des programmes et des projets, Philippe Brun a conscience des réalités. A ce jour, sept listes s’annoncent. Iront-elles toutes jusqu’au bout ? « Nous ne gagnerons pas cette élection municipale sans une union. Puisqu’elle ne se fait pas avant le 15 mars, elle devra se faire au lendemain du premier tour. Nous sommes ouverts et je prends l’engagement solennel — si nous ne sommes pas en tête de la gauche — de soutenir la liste de gauche qui le sera. » Très applaudi, Philippe Brun va plus loin. Il propose un débat public entre toutes les listes avant le premier tour de façon à ce que les citoyens puissent juger sur pièce de la qualité des propositions des uns et des autres. « Le débat ne me fait pas peur. J’y suis prêt. »
En inscrivant ses pas dans ceux de PMF, Ernest Martin et Henri Fromentin, du comité d’action de gauche par le fait, il réhabilite une action passée dont les effets peuplent encore quelques mémoires et qu’avec le temps on juge très positifs à l’aune du progrès social et de l’émancipation citoyenne. La galette partagée avait alors le goût de l’innovation, du courage politique et d’une forme d’espérance.

(1) Bizarrement, aucun maire ne s'est attelé à cette tâche apparemment impossible : donner à Louviers un hôtel de ville moderne, accueillant, pratique.

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