Changer Louviers veut une union large et consensuelle à gauche. ©Jean-Charles Houel |
Philippe Brun et ses amis de
« Changer Louviers » n’arrêtent pas. Ils n’arrêtent pas de sonner aux portes
des habitations lovériennes et d’engager la conversation pour tenter de
convaincre. Ils n’arrêtent pas les distributions de tracts sur le marché où ils
vont et viennent pour symboliser le mouvement. Ils n’arrêtent pas d’organiser réunions
d’appartements, réunions publiques, discussions à bâtons rompus afin de faire
connaître les grands axes de leur projet, énoncer les critiques de la gestion
actuelle et présenter leurs candidats d’union puisque cette liste en devenir a
réussi à rassembler des représentants de partis (EELV,PCF,LFI) alors même que
80 % des partants n’appartient à aucune organisation.
La cérémonie des vœux de
Philippe Brun tenue dans la salle des colonnes, hier après-midi, a fait salle
comble. En concurrent ouvert Diego Ortega était présent au milieu d’une foule
bigarrée où — c’est un élément important — la joie et l’espoir dominent. De
butte en blanc, Ingrid Levavasseur, l’une des figures de cette liste, introduit
la courte séance des discours en insistant sur ce qu’on peut résumer comme étant
« la difficulté de vivre » : précarité, chômage, maigres salaires, seuil
de pauvreté, handicaps, femmes battues, monoparentalité…comment une municipalité
digne de ce nom peut-elle agir au bénéfice des laissés pour compte ? Elle
parle lieux d’accueil, soutiens de toutes sortes, dans un discours sans note
visiblement appris (et retenu) dans le fracas du mouvement social qui n’en
finit pas.
Les trois orateurs(trice).©JCH |
Alexis Fraisse, conseiller
municipal sortant, écologiste avant l’heure, a beau jeu de dénoncer les
agressions contre l’environnement, la disparition avérée des espèces animales
et végétales et les menaces qui pèsent contre l’espèce humaine. Le dérèglement
climatique, le réchauffement de la planète, les catastrophes naturelles ou
industrielles (Lubrizol) la mal bouffe, autant de sujets de plus en plus prégnants
chez les citoyens. Que peut faire une municipalité puisque telle est la
question du jour ? Mieux isoler les bâtiments publics, veiller à l’alimentation
bio des cantines scolaires, créer des espaces cyclables et piétonniers, chasser
la voiture des centres villes étroits…et aussi végétaliser les places et les
rues, le contraire, affirme-t-il, de l’action municipale actuelle qui minéralise
les places et suppriment les rues piétonnes.
Pour l’emballage final,
Philippe Brun énumère les points forts de son programme en assurant le rôle
irremplaçable du citoyen. Que penser du référendum qu’il propose pour tous
projets de plus d’un million d’euros ? Comment ne pas être sensible à l’union
qu’il propose aux maires progressistes au sein de l’agglomération dont les compétences
sont si vastes et fondamentales pour le bien vivre ? Il s’engage à ne pas
augmenter les impôts durant le mandat, à consacrer les ¾ des investissements
aux bâtiments publics alors même que l’hôtel de ville est dans un piteux état
(1) et que certaines écoles souffrent sérieusement d’un défaut d’entretien. « Prenez cette salle, précise-t-il en
regardant autour de lui dans la salle des colonnes, c’est là que Pierre Mendès France a tenu ses premières réunions
publiques. Depuis les années trente, rien n’a changé. » Autre proposition apparemment futile : il mettra fin à la cérémonie des vœux. Cela coûte 35 000 euros ! Il en sera terminé aussi avec les Lepers et les dictées de 300 mots. Place à une culture du spectacle vivant, dans les rues et dans les théâtres ! Et dans les quartiers populaires où le besoin d'ouverture au monde et d'appel aux sachants se fait chaque jour plus nécessaire.
Au delà des programmes et
des projets, Philippe Brun a conscience des réalités. A ce jour, sept listes s’annoncent.
Iront-elles toutes jusqu’au bout ? «
Nous ne gagnerons pas cette élection municipale sans une union. Puisqu’elle ne
se fait pas avant le 15 mars, elle devra se faire au lendemain du premier tour.
Nous sommes ouverts et je prends l’engagement solennel — si nous ne sommes pas
en tête de la gauche — de soutenir la liste de gauche qui le sera. » Très
applaudi, Philippe Brun va plus loin. Il propose un débat public entre toutes
les listes avant le premier tour
de façon à ce que les citoyens puissent juger sur pièce de la qualité des
propositions des uns et des autres. « Le
débat ne me fait pas peur. J’y suis prêt. »
En inscrivant ses pas dans
ceux de PMF, Ernest Martin et Henri Fromentin, du comité d’action de gauche par
le fait, il réhabilite une action passée dont les effets peuplent encore
quelques mémoires et qu’avec le temps on juge très positifs à l’aune du progrès
social et de l’émancipation citoyenne. La galette partagée avait alors le goût
de l’innovation, du courage politique et d’une forme d’espérance.
(1) Bizarrement, aucun maire ne s'est attelé à cette tâche apparemment impossible : donner à Louviers un hôtel de ville moderne, accueillant, pratique.
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