10 septembre 2013

François Fillon n'est pas digne de devenir président de la République


Hervé Le Tellier dans le journal le Monde : «Erratum : en cas de duel FN-PS, Fillon n'a pas conseillé de voter "pour le moins sectaire", mais "pour le saint-nectaire". D'accord, ça ne veut rien dire non plus, mais ça sent moins mauvais. »
Fillon file donc un mauvais coton. Depuis deux jours, les responsables politiques ou plutôt les politiques responsables fustigent la formule alambiquée de l’ancien premier ministre. S’il a à choisir entre un(e) candidat(e) PS et un(e) candidat(e) FN il optera pour le ou la moins sectaire. Copé a inventé le ni-ni, ni PS, ni FN, Fillon invente le choix à la carte, à la tête du client. Il s’agit là d’une régression indigne d’un homme qui prétend devenir un jour Président de la République. Même un Jean-Louis Borloo, dont on connaît le peu d’amour pour la gauche, préfère quand même celle-ci au Front national.
 Cette stratégie de la majeure partie des membres de l’UMP s’inscrit dans le droit fil du Sarkozysme et de son conseiller, Patrick Buisson. Au cours des dernières semaines de campagne de l’élection présidentielle, Sarkozy a extrême-droitisé son discours sur les Roms, la sécurité, la délinquance des étrangers, le laxisme des juges tous arguments plaisants pour l’électorat de droite très remonté. Quelques élus de droite, tels Alain Jupé ou Jean-Pierre Raffarin, ont jugé que Sarko avaient poussé le bouchon un peu loin s’aliénant des voix centristes (de droite donc) indispensables pour obtenir la victoire.
Mais rien n’y fait. Les Ciotti, Estrosi, Hortefeux — et maintenant Fillon — ne font plus dans la dentelle. Ils tirent à boulets rouges sur le PS au mépris de toutes références républicaines favorisant de fait, le parti de Le Pen.
Or, non seulement le FN est anti-européen, xénophobe et souvent raciste, mais en plus, nombre de ses dirigeants fricotent avec Bachar Al Assad le tyran Syrien devenu Bachar le chimiste. Le site Mediapart sort aujourd’hui une enquête fort intéressante démontrant pourquoi et comment, depuis des années, les Le Pen soutiennent les dictateurs arabes invoquant des risques d’islamisation des pays en cause et de disparition des Chrétiens. Au-delà du fait qu’il y a des affaires à faire…c’est pourquoi Marine Le Pen lutte de toutes ses forces contre l’intervention des occidentaux en Syrie, pour empêcher la chute du despote et pour préserver l’avenir.
Revenons à François Fillon. Eu égard aux réactions globalement négatives suite aux propos tenus, celui qui a failli devenir président de l’UMP a raté une belle occasion de se taire. Ses paroles vont lui coller à la peau et il lui sera bien difficile de retrouver un profil  acceptable pour une éventuelle majorité de Français. Car chacun le sait bien, le choix entre un candidat PS et un candidat FN ne se fait pas sur la mine des affiches mais sur les valeurs qu’il défend. J’aimerais bien que Fillon nous précise celles qu’il accepte de la part du Front national ?

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