La lutte a été utile et productive. Bernard Accoyer, sans doute ému par tant d'agitation au pied de son perchoir, a reçu le feu vert de l'Elysée et de Matignon pour adresser un courrier à Jean-Marc Ayarault, président du groupe socialiste, lui faisant des propositions sans doute acceptables par l'opposition sur l'organisation du travail parlementaire. Pour parler bref, les députés socialistes, dont Laurent Fabius et Henri Emmanuelli, anciens présidents de l'Assemblée nationale, ont obtenu que le temps de parole consacré aux débats ne soit plus limité par un cérdit-temps affecté aux groupes. Le président de chacun d'entre eux pourra demander une prolongation (non limitée) de manière exceptionnelle.
Pour aboutir à ce résultat positif, il aura fallu des heures, des palabres, des cris, une Marseillaise «mieux chantée que par l'équipe de France de football » selon François Loncle, et la ferme détermination d'un groupe PS offensif et encore nombreux à minuit mardi dernier. Bernard Accoyer n'a pas accepté que sa fonction soit rabaissée. Il n'a pas voulu laisser le champ libre à Jean-François Copé (président du groupe UMP) qui a cru pouvoir passer en force et écrabouiller l'opposition. Copé a écopé et doit faire, aujourd'hui, amende honorable. Lui aussi avait besoin d'être ramené à la réalité des équilibres et au respect de l'opposition.
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