Capture d'écran. |
Eric Portier est le fils de
Pierre Portier. Il n’est pas aussi connu que son père mais cela ne devrait pas
tarder. Actuellement, il vend des casseroles et, soit dit en passant, pourrait
bien s’en être accrochée une nouvelle aux fesses. En réussissant son pari
intime de réussir un selfie avec Emmanuel Macron à Grand-Bourgtheroulde, lors
du débat organisé dans l’Eure à l’intention des maires de Normandie, il a mis
un élu important du territoire dans l’embarras. Pensez donc, il s’est prévalu
du « parrainage » de Bernard Leroy pour passer les filtres nombreux destinés à
empêcher les gilets jaunes et les éventuels terroristes d’atteindre le Président
de la République.
A la question « Connaissez
vous ce monsieur ? » posée par un responsable de la sécurité à Bernard
Leroy flanqué d’Eric Portier, le maire du Vaudreuil a répondu « oui » puisque c’est
vrai. Fallait-il pour autant en conclure, comme l’a fait un peu vite le préfet
de l’Eure Thierry Courderc, que Bernard Leroy s’est montré complice d’une
atteinte gravissime aux règles de sécurité…qu’il n’est d’ailleurs pas chargé d’appliquer.
Sinon à quoi serviraient les services de l’Etat ?
Le préfet, très colère, en a
fait tout un fromage demandant, dans un premier temps — excusez du peu — la démission
de Bernard Leroy de ses fonctions électives ! Comme si un préfet pouvait
imposer une solution aussi brutale qui reviendrait à mépriser le suffrage
universel. Évidemment, le président de la CASE (agglomération Seine-Eure) n’a
pas pris la demande au sérieux. Mais comme il ne souhaite pas jeter de l’huile
sur le feu, bien lui en a pris de « choper » la grippe qui l’a cloué au lit
pendant quatre jours, sans portable ni réseau.
Il faut s’interroger (pas
trop longtemps tout de même) sur ce qui poussé le préfet à adopter un style péremptoire
et faire sa sortie de route allant même jusqu’à justifier ses absences futures
si, par malheur, il se trouvait dans la même pièce que Bernard Leroy. Sans être
psychanalyste, métier sérieux s’il en est, j’en ai déduit que les démêlés
judiciaires du préfet dans l’affaire de l’adhésion de la communauté «
Eure-Madrie-Seine » à l’agglomération Seine-Eure au cours de laquelle il a été
condamné par la justice administrative à une injonction limitée à 30 jours (1)
pour signer la fusion, y était sans doute pour quelque chose. Ce n’est pas tous
les jours que le plus haut représentant de l’Etat dans le département se voit
ainsi contredit dans ses intentions. Et comme M. Couderc n’est pas le Roger du même
nom…
La leçon de cette histoire
de cornecul ? Qu’Eric Portier aurait certainement gagné à se montrer plus
discret plutôt que de revendiquer auprès de la presse locale la diffusion des selfies (2) qu’il possède
en compagnie de Sarkozy, Hollande, Obama…et Macron. La question ne se serait
pas posée de savoir comment il avait pu franchir les différents barrages
anti-gilets jaunes. Eric Portier avait même demandé à François Loncle, ancien député,
de pouvoir l’accompagner. Le parlementaire honoraire, connaissant bien les
pratiques des services de sécurité, n’est pas tombé dans le piège. Un piège
bien innocent en vérité, qui ne méritait sans doute pas autant de tapage médiatique,
dans lequel je prends plaisir à plonger à mon tour.
(1)
Cette injonction
datant d’octobre 2018 n’a été respectée que très récemment.
(2)
La mode des
selfies n’est souvent qu’un reflet d'états d’âmes narcissiques.
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