Luc Chatel, le nouveau ministre de l'Education nationale, n'est pas en vacances. Il a rendu public, aujourd'hui dans le Figaro, ce que serait un plan d'urgence dans son secteur d'intervention, en cas de pandémie grippale. On dit que 40 % de la population (en majorité des jeunes) pourrait être touché si une telle hypothèse se vérifiait.
Ce plan prend en compte des données locales en rendant responsables, d'abord, les chefs d'établissements, qu'il s'agisse du primaire, des collèges et des lycées. En cas de grippe « collective » un directeur d'école pourrait décider la fermeture des classes après avis des institutions de niveau supérieur (académie, rectorat, ministère) et des responsables du secteur de la santé.
Luc Chatel est allé plus loin. Si le territoire national, dans son ensemble, vivait au rythme de la grippe, le ministre n'hésiterait pas à supprimer les cours pendant trois mois soit douze semaines comme dirait M. de la Palice. Patrick Dion, directeur du Centre national de documentation pédagogique, qu'on connait bien dans l'Eure où il a été inspecteur d'Académie, a même anticipé cette fermeture puisque le CNDP diffuserait des cours à la Télévision et à la radio « non pas pour remplacer les professeurs (NDLR : qui sont irremplaçables) mais pour maintenir le lien entre l'école et les élèves. »
Si un tel événement devait survenir on en imagine les conséquences. Garder des jeunes malades à la maison, cela veut dire trouver des gens pour les surveiller et les soigner. Les parents ? Malgré le chômage, ils sont une majorité à travailler…Les transports scolaires ? Ils seraient supprimés et les chauffeurs se tourneraient les pouces. Que feraient les enseignants ? Ils prendraient leur mal en patience. On voit bien que l'économie tournerait au ralenti, ce qui, malheureusement, est déjà le cas.
Cette hypothèse peut sembler exagérée. Mais les jeunes sont plus vulnérables au virus grippal (H1N1) et il n'est pas anormal que le ministre se préoccupe de leur sort. Il parait que Mme Bachelot n'envisage pas de faire vacciner toute la population mais seulement les populations dites à risque et les personnels liés au fonctionnement des services publics : pompiers, soignants, policiers (ils sont une centaine à surveiller nuit et jour le centre de Sanofi-Pasteur à Val-de-Reuil) gendarmes, etc.
Il s'agit donc d'un principe de précaution poussé à son paroxysme. Un 12 août, l'information nationale est généralement pauvre. Luc Chatel a trouvé le bon moyen de faire parler de lui. Et de la grippe.
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