En 2007 il déclarait ne pas
aimer les riches. En 2012 il assurait devant la France entière que son
principal adversaire « qui n’avait pas de visage » était la finance. Depuis, le
verbe est moins haut et la conviction plus douce. François Hollande est passé
sous les fourches caudines de Bruxelles et avec sa fameuse boite à outils, met
en place une politique dite de l’offre impliquant des sacrifices sérieux pour
les classes moyennes.
Pourquoi les classes
moyennes ? Parce que les classes du bas de l’échelle ne paient pas d’impôts
ou très peu et que les classes du haut ont les moyens techniques et financiers
de se passer de la France.
Prenons l’exemple de M.
Proglio, PDG d’EDF. La cellule anti-blanchiment Tracfin a mis au jour un système
qui aurait permis à l’ancien PDG
de Véolia d’alimenter des comptes ouverts à l’étranger dont la bénéficiaire ne
serait autre que sa compagne. Quand on aime, on ne compte pas, c’est bien connu
mais les juges se demandent si M. Proglio n’a pas été l’auteur d’un trafic d’influence
au bénéfice de sa dulcinée. Ah l’argent !
Prenons un autre exemple,
celui d’Arthur le présentation producteur de télévision. On vient d’apprendre
qu’Arthur avait dorénavant son domicile en Belgique, le royaume des exilés
fiscaux français. La manip est simple. Tu travailles en France, tu gagnes ton
blé en France et tu dépenses en Belgique où les impôts et les taxes sont si
avantageuses. L’exil fiscal est l’apanage de ceux et celles qui peuvent se délocaliser.
Ceux et celles qui s’offrent un voyage en Thalys comme on s’offre un tour de
manège. Il n’y a pas que des individus célèbres et riches, on compte aussi
nombre de sociétés du CAC 40 qui elles pratiquent exil fiscal et optimisation
fiscale. A hauteur de dizaines de milliards qui échappent au fisc français !
François Hollande, en
faisant de la finance, son adversaire principal avait-il conscience des
difficultés à la vaincre ? Avait-il conscience du fait que la mondialisation,
les accords commerciaux internationaux, les règles édictées par l’Europe, la
domination du modèle allemand et aussi les résistances nationales du MEDEF et
des multinationales allaient lui mener la vie dure ? Pour gagner, il lui
fallait un rapport de force politique qu’il n’a pas ou plutôt qu’il n’a plus s’il
l’a jamais eu. Il lui aurait fallu une volonté de fer et pousser son avantage
dans les trois premiers mois de son mandat. La majorité d’alors n’aurait pas
rechigné ni hésité. Aujourd’hui, le pacte de responsabilité a changé la donne
et modifie complètement la trajectoire d’origine. Le président de la République
a-t-il été élu pour conduire la politique actuelle ? Réduire les déficits,
très bien mais pourquoi faire payer surtout les classes moyennes ? La réponse est
simplissime : parce qu’elles sont bien obligées de subir. Tout le monde n’a
ni les moyens ni la volonté citoyenne de s’installer à Bruxelles ou à Moscou. N’est
pas Depardieu qui veut. Nom de Dieu.
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