Joël Bourdin (photo JCH) |
La vie politique euroise a
connu quelques événements marquants cette semaine. Rappelons que les cinq
parlementaires de l’UMP-UDI, députés et sénateurs, avaient décidé de virer Joël Bourdin
de la présidence de l’association des maires et élus du département. Considéré
comme trop âgé par Bruno Le Maire, chef d’orchestre et théoricien du
renouvellement, et peut-être également comme trop consensuel, l’ancien maire de
Bernay s’est vu mettre dans les pattes un élu UMP soutenu par Mme Nicole
Duranton, responsable départementale de l’UMP, elle-même élue à Evreux. Pour
les auteurs du complot, l’affaire était dans le sac. Après la vague bleue des
municipales, l’issue ne pouvait être que positive.
Mais patatras, les élus de l’Eure
ne réagissent pas à la baguette et encore moins quand ils ont l’impression qu’on
veut leur forcer la main. Joël Bourdin, en vieux briscard, ayant décidé de la
jouer « ouverte et large » et de lutter contre la mainmise d’un parti sur une
association pluraliste, a rassemblé bien au-delà de son camp naturel et la
gauche s’est fait plaisir en lui apportant ses suffrages. Joël Bourdin a donc été
réélu sans bavures. Une défaite pour l’UMP dont les responsables apprendront qu’il
y a toujours loin de la coupe aux lèvres.
Second événement, plus
confidentiel car plus partisan : l’élection à l’unanimité par le conseil fédéral
du Parti socialiste de l’Eure, de la liste sénatoriale présente à l’automne
prochain. Un changement important est intervenu depuis le dernier scrutin :
les départements disposant de trois sièges de sénateurs votent à la
proportionnelle. Ce mode de scrutin permet — en théorie — à la gauche d’avoir
une petite chance de faire élire l’un de ses représentants.
Jusqu’à maintenant la
situation était simplissime : la droite récoltait les trois sièges !
Les sortants étant MM. Bourdin, Poniatowski et Maurey, tous UMP ou UDI. Pour
espérer tirer les marrons du feu, la gauche doit bénéficier d’un ensemble de
conditions : primo, présenter une liste unie de la gauche (PS, front de
gauche, EELV) sans les radicaux de gauche puisque Franck Martin, le grand battu
des dernières municipales, s’obstine à jouer les trouble-fête (1). Secundo, espérer
une division de la droite ce qui n’est pas impossible compte tenu de l’attitude
des chefs de l’UMP-UDI à l’égard de Joël Bourdin. Tertio, présenter en tête de
liste un leader crédible et ratissant large.
Bruno Questel avec des élus de la 4e circonscription. (photo JCH) |
Bruno Questel, maire de
Bourgtheroulde, a le profil du candidat idéal pour la gauche. Il a été réélu dès
le premier tour dans sa commune avec plus de 60 % des suffrages, il règne sur
une communauté de communes au sein de laquelle 58 maires sur 61, ont décidé de
lui renouveler leur confiance grâce un son charisme et son sens de l’ouverture,
il est un vice-président du conseil général incontournable dans un domaine
vital pour les communes (les routes et les liaisons) et son ancien emploi d’assistant
parlementaire au Sénat fait qu’il connaît bien les us et coutumes du Palais du
Luxembourg. Le PS a eu l’intelligence de choisir des colistiers jeunes et
entreprenants…même si in fine, la liste PS sera remaniée en fonction des
accords passés par Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire fédéral du PS, avec
les autres alliés départementaux.
(1) A ce sujet, je souhaite relever un élément de la campagne municipale d'Anne Terlez à Louviers. Elle avait affirmé que la liste d'union PRG-PS était conçue pour permettre à Franck Martin de devenir sénateur. On voit ce qu'il en est !
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