Invité à donner son opinion sur l’attitude de ces artistes,
Jean-Marie Le Pen s’est quelque peu emballé. Et c’est là qu’il est le plus
naturel, c’est là, si j’ose dire, qu’il est le meilleur. Evoquant le cas de
Patrick Bruel (de confession juive) Le Pen, déjà maintes fois condamné pour
apologie d’antisémitisme, n’a pas caché qu’en cas de prise du pouvoir par le
Front national, Bruel ferait partie de la première fournée…dont la définition
littérale est « un ensemble de pièces mises à cuire dans un four. » Décidément,
Le Pen aime bien les fours. Grands ou petits. On avait eu droit au Durafour
crématoire du nom d’un ancien ministre de droite, on a maintenant droit à la
fournée pour les artistes condamnés par Le Pen au nom de l’idéologie raciste.
Je sais bien que pas une voix ne sera déplacée par cette
nouvelle saillie de Le Pen-gâteux. Pas un Français ayant voté pour le Front
national aux Européennes ne portera une quelconque culpabilité après ces
déclarations provocatrices et diffamatoires. Laissons ces électeurs à leurs
fantasmes et à leur vote défouloir.
Adressons-nous plutôt aux 75 % de Français qui ne votent pas
pour le FN, n’ont pas l’intention de voter pour ses candidats, ne se trompent
pas sur la stratégie masquée de Marine Le Pen. On dira que des ténors du FN ont
invité le président d’honneur du parti à prendre sa retraite. On dira aussi
comme l’avocat Wallerand de Saint Just, candidat aux municipales à Paris, que
la phrase de Le Pen est anodine. Cela prouve bien l’embarras de ceux qui
veulent faire propre sur eux et confirme qu’il existe des contradictions,
sincères ou pas, au sein de l’appareil.
Je souhaite conclure sur un fait passé inaperçu. Une
élection partielle législative organisée cette semaine dans une circonscription
britannique a permis au candidat conservateur d’être réélu alors que se
présentait contre lui un candidat de l’UKIP arrivé en tête lors des
européennes. Cela prouve bien que les électeurs savent faire la différence
entre un vote pour ou contre l’Europe et un autre pour siéger aux Communes.
C’est effectivement la limite des partis populistes.
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