Le soir de l'élection de l'équipe Priollaud. Franck Martin n'en revient pas. |
Le travail d’opposant est
une longue patience. Pour négliger cette évidence, les forces de gauche à
Louviers vont avoir toutes les peines du monde à convaincre si elles
poursuivent dans la voie tracée par l’ancien maire. Le contenu du journal «
Allez Louviers » distribué par Franck Martin lui-même dans nos boites à lettres
illustre la mauvaise méthode adoptée. On n’est plus en 1968. Ni en 1995. Les
attaques personnelles et (pour l’instant) gratuites ne peuvent servir
d’arguments auprès des citoyens de Louviers. Ce n’est ni dans la haine ni dans
l’esprit de revanche que se construira une alternative à la municipalité Priollaud.
Il est plus que légitime que les
forces de gauche s’organisent pour contester la municipalité actuelle. Mais
cette contestation ne peut relever de procès d’intention ou de résidus de
campagne électorale. Franck Martin considère que « sa vie son œuvre » ont gagné
le premier tour des municipales et que François Hollande a perdu le second. Bizarre lecture d'un scrutin. Je
connais des maires socialistes, par exemple, comme Bruno Questel, Richard
Jacquet, Marc-Antoine Jamet, Michel Leroux, pour ne citer qu’eux, qui ont gagné
les deux tours et nettement. Je sais bien que l’ancien maire faisait tout parfaitement. Il
traitait bien ses oppositions, il avait une idée par jour, les comptes étaient
impeccables et personne ne contestait son pouvoir personnel. Jamais un maire
pareil n’aurait dû être battu ! Quelle injustice et quelle ingratitude de la part des Lovériens ! Mais la réalité est tout autre : l’usure de
19 ans de pouvoir, la dissidence de Jacky Bidault, un bilan contrasté et
François Hollande (le candidat PS choisi par Franck Martin lors de la primaire
mais ni par moi ni par quelques camarades) ont fini par venir à bout de
l’équipe sortante. François-Xavier Priollaud n’a eu qu’à ramasser le pouvoir.
Surmontant sa déprime somme
toute humaine et inévitable, Franck Martin repart à l’assaut. Mais il a une
idée derrière la tête. Il sait que sa contestation de la municipalité actuelle
ne débouchera sur rien de tangible avant longtemps. S’il se presse c’est qu’il
veut couper l’herbe sous le pied des éventuels opposants non enclins à subir sa
loi d’airain. Il veut préempter l’opposition qu’il affiche à la une du journal
(photo de campagne) faisant croire que le PRG, le PS, Europe-Ecologie-les-Verts
sont alignés sur les positions qu’il avance. Mes camarades socialistes engagés
sur la liste d’union en mars dernier devraient y regarder à deux fois avant de
se compromettre plus avant dans le mouvement d’étouffement en cours. La situation
politique de Louviers ne nécessite pas d’urgence à agir pour une gauche encore
KO et encore moins à s’engager sur des bases surannées. Si je rejette les
agressions verbales ou les noms d’oiseaux c’est pour privilégier une opposition
de fond. Une opposition de faits. Il faut attendre les actes de l’équipe
Priollaud-Leroy. Il faut voir ce qu’ils vont conserver (ou détruire) et quelles initiatives
ils vont prendre. Il sera toujours temps de dénoncer la politique conduite. Il
sera toujours temps de contester des choix financiers ou des orientations que
nous jugerons contraires à l’intérêt général. Pour être crédibles il faut
argumenter sur du concret.
Il ne convient pas — alors
que les électeurs ont choisi une nouvelle équipe…ou de ne pas soutenir
l’ancienne — d’insulter leur vote. C’est trop facile. Le revanchisme ne peut
tenir lieu de politique d’avenir. Surtout quand l’inventaire du bilan de l’ancienne
municipalité reste à faire et quand le radical Franck Martin risque de nuire à
l’éventuelle élection d’un sénateur de gauche par obstination partisane.
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