Nicolas Sarkozy et Marine Le
Pen ont plusieurs points communs. Il en est un qui les distingue de tous les
autres politiques, c’est l’art de se faire passer pour des victimes. Ils
adorent se plaindre, gémir, faire donner leur entourage pour qu’on les exonère
de toute responsabilité. Les amis et les collaborateurs se répandent dans les médias,
qu’ils soient écrits, télévisés, radiodiffusés, sur les réseaux sociaux…car le
monde entier leur en veut, lui et elle, qui n’ont évidemment rien à se
reprocher. A-t-elle fait voter pour elle au Parlement européen ? Bien sûr
que non, elle ne savait pas que c’était interdit, n’y est pour rien, on s’acharne.
A-t-il été victime d’une juge d’instruction plus scrupuleuse qu’à l’ordinaire :
on l’accuserait presque d’être un trafiquant de drogue. Quand il s’agissait d’exiger
les fadettes des journalistes du Monde et de les géolocaliser, Sarko ne
trouvait rien à redire.
Il se trouve, dans le réel,
que ces deux personnages attirent les embrouilles. Leur comportement passé et
présent ne plaide pas pour des personnalités totalement intègres, totalement
morales. D’ailleurs plusieurs juges d’instruction enquêtent sur différentes
affaires, qu’il s’agisse du financement des campagnes législatives pour le FN
ou la campagne présidentielle pour Sarkozy, sans insister outre mesure sur l’affaire
Bygmalion dont Sarkozy affirme qu’il n’en savait rien. 18 millions de fausses
factures et 13 millions de frais de transports ou de dépenses diverses passées
actuellement au crible des experts financiers judiciaires ! Et il ne
savait rien ! Quel agneau tout juste naissant.
Pourtant cette victimisation
marche bien auprès des Français. Ces derniers, dans leur majorité, ont tendance
à relativiser les turpitudes de nos dirigeants. « Mordu par un chien ou mordu
par une chienne, le résultat est le même. » Voilà pourquoi des citoyens de
gauche, sensibles au comportement et aux valeurs Jauressiennes ou mendésistes
en veulent terriblement aux Cahuzac, Strauss-Kahn, Thévenoud et compagnie. Ils
leur reprochent d’avoir porté atteinte gravement à l’image d’une gauche qui, à
défaut de pouvoir résoudre tous les problèmes économiques et de chômage, se
distinguerait de l’extrême droite et la droite extrême par des promesses
tenues, des attitudes intègres, la défense de principes intangibles.
La majorité des élu(e)s de
droite et de gauche sont honnêtes, n’en doutons pas. Mais les exceptions rapportées
ci-dessus, dont le rôle et les aspirations aux plus hautes fonctions les
placent sur le devant de la scène médiatique, ont valeur de symboles. Marine Le
Pen et Nicolas Sarkozy devraient plutôt assumer leurs errements et se montrer
exemplaires à tous points de vue.
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