Les jeunes socialistes
suisses ont tenté, ce dimanche, par une votation populaire — un référendum quoi
— de faire adopter un dispositif financier ne permettant pas aux grands patrons
de gagner plus de douze fois le salaire le plus bas de l’entreprise ou de la
société qu’ils managent. Ils ont recueilli les 100 000 signatures nécessaires à
l’organisation du scrutin et une campagne vive a animé les semaines helvétiques
dans un pays réputé pour receler des banques en bonne santé et des sociétés
venues de l’Europe entière.
D’après les premiers résultats,
les Suisses se sont en majorité opposés à la proposition des jeunes
socialistes. On a même vu un patron (qui a gagné 130 millions d’euros en 2012) être
en pôle position pour s’offusquer d’une proposition considérée comme
iconoclaste de l’autre côté des Alpes et du Jura. C’est dire si les résistances
à toute contrainte contre les hauts salaires est forte dans ce petit pays de l’Europe
qui s’est bien gardé d’intégrer l’Union européenne pour en avoir tous les
avantages avec un commerce ouvert et libre et aucun des inconvénients en ne
subissant aucune des règles édictées par Bruxelles.
En France, Jean-Luc Mélenchon
rêve d’un gouvernement qui imposerait un salaire maximum de un à dix. Comme en
Suisse, les patrons français affirment que les chercheurs et les talentueux
banquiers et chefs d’entreprises s’empresseraient de quitter l’hexagone pour
des cieux plus cléments si une telle mesure venait à être appliquée un jour. Je
ne connais pas les salaires des patrons des sociétés cotées au CAC 40 mais il
me semble — voir Jean-Marie Messier dit J2M— qu’ils ne sont pas malheureux. En
plus des énormes salaires, ne bénéficient-ils pas de retraites chapeaux
rondelettes et de stock options non moins imposantes sinon imposables ? Certes, ces
messieurs car il y a peu de femmes dans ces milieux réservés, ont fait de
longues études et obtenu leur position grâce au mérite, du moins le mérite tel
qu’ils le voient.
Je connais des professions où
l’ardeur, la connaissance, le temps passé à travailler, l’engagement au service des autres valent autant humainement
que les choix financiers et économiques d’un grand patron et pour des salaires bien moindres. L’argent
ne peut être le seul critère de reconnaissance. Dans une société libérale comme
la nôtre, il restera encore longtemps l’étalon de la réussite sociale. Tant
pis.
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