28 novembre 2013

Les femmes n'imaginent pas ce qu'elles doivent à Lucien Neuwirth


Lucien Neuwirth à l'Assemblée nationale
Il fallait être gonflé, en 1967, pour proposer au général de Gaulle, d’autoriser la pilule contraceptive. Et pourtant, Lucien Neuwirth l’a fait. C’est seulement en 1972 que les décrets d’application ont été publiés et que la vie des femmes a changé. On a donc pu dire à juste titre que Lucien Neuwirth avait été un précurseur et que c’est grâce à lui que des mouvements comme le Planning familial ont pu voir le jour et apporter leur aide à tant de femmes en détresse et tant d’autres qui souhaitaient maîtriser leur fécondité.

Etonnez-vous ensuite d’apprendre que Lucien Neuwirth fut également un chaud partisan de l’interruption volontaire de grossesse, qu’il fut aussi un ardent défenseur de la pilule du lendemain et du droit de mourir dans la dignité donnant naissance à la loi Léonetti. Vous comprendrez pourquoi toutes ces lois progressistes que pas une personne sensée n’accepterait de remettre en cause aujourd’hui (1) ont été combattues becs et ongles par les conservateurs de tous poils. Lucien Neuwirth fut bienheureux de compter sur le vote des députés de gauche évidemment favorables à ces lois de liberté et d’épanouissement. L’ancien sénateur, décédé ces jours derniers, fut également un gaulliste fervent qui, jamais, ne remit en cause son attachement à la personne incarnant la résistance aux nazis et sauva la France d’un naufrage moral.

(1) les opposants aux lois Neuwirth sont les mêmes qui se sont opposés à la loi sur le mariage pour tous…


Christiane Taubira est de la trempe de Lucien Neuwirth. Elle est l’objet de tous les fantasmes et de toutes les tares racistes et xénophobes. Parmi les ministres, elle est de ceux et celles qui font preuve en permanence de courage et de compétence.

Quatre semaines se sont écoulées entre le moment où des insultes innommables ont été proférées à son égard et la réaction publique et collective de la part du Parti socialiste. Il en faut du temps, aujourd’hui, pour programmer un meeting à la Mutualité à Paris et pour « qu’une belle et haute voix » se fasse entendre dans le tumulte des choses. Il en faut du temps pour réagir à des bassesses qui ne visent pas que Christiane Taubira mais toutes les personnes un tant soit peu différentes à cause de leur religion, leur orientation sexuelle, la couleur de leur peau, ou leur engagement civique. Je suis de ceux qui pensent que le vote ne suffit plus. Chaque citoyen doit pouvoir peser sur le choix des hommes et des femmes qui les représentent sinon, selon la phrase fameuse, ils seront toujours d’accord avec la politique faite sans eux et sans leur concours. Ecrivez, criez, manifestez mais bougez !


Le patron de PSA devait partir en retraite avec 21 millions d’euros ! Le groupe automobile avait provisionné les sommes nécessaires pour honorer cette retraite. Chapeau ! Rappelons-nous quand même, avant d’aller plus loin, que le producteur de voitures va mal, qu’il ferme des usines, licencie des salariés et cherche à réduire les indemnités des malheureux jetés sur le pavé.

Alors, ces 21 millions d’euros ? Ils figuraient dans le contrat. Dès que le fait fut rendu public, des clameurs montèrent ici et là pour s’esclaffer, protester, s’indigner. Même le MEDEF a jugé que verser 21 millions d’euros à un grand patron dont l’entreprise se porte mal a quelque chose d’indécent. Quand elle se porte bien aussi, non ?


J’ai évoqué le retrait de Dominique Voynet de la campagne municipale qui approche. Hier, lors de l’émission C dans l’air, un téléspectateur posait la question suivante : la future campagne va-t-elle être une campagne de caniveau. Le caniveau est destiné à recueillir les eaux de ruissellement et rien ne dit que ces eaux doivent obligatoirement être sales même si les propriétaires de chiens invitent leur protégé à y abandonner leurs besoins. Admettons que la tradition veuille qu’en politique le caniveau déborde d’injures ou autres gracieusetés.

Les campagnes électorales tendent, de plus en plus, à se personnaliser. Qui dit personnalisation dit attaques personnelles. Tout y passe : vie privée, vie publique, photos…alors que toutes les enquêtent démontrent que salir un adversaire n’a aucun impact sur le vote des citoyens. Si tel avait été le cas, Sarkozy n’aurait jamais atteint 48,5 % des suffrages. Et pourtant, que de procès en cours, que de suspicions autour de telle ou telle affaire, tel ou tel sondage…Tapie, Mellick, Balkany, Carignon…ils ont beau être au cœur d’éventuels ou de vrais abus de biens sociaux, rien n’y fait, les Français continuent de voter pour eux ou de les trouver sympathiques. L’éthique, c’est du toc ! Vivement que ça change.



Il se dit que dans les « petites » communes (sans que ce terme n’ait rien de péjoratif) les candidats aux élections municipales ne se bousculent pas. Si j’en juge par ce qui se passe à Pitres, canton de Pont-de-l’Arche, il y aurait plutôt bousculade au portillon. Le maire, Jean Carré, présente sa liste. René Dréan — il veut prendre sa revanche après avoir été sorti — fait la sienne. Le fils de l’ancien maire, Jean-Pierre Cobert, y pense aussi tout comme le Front national. Qui sait s’il n’y en aura pas une cinquième ?

Pour une commune de 2300 âmes, ce n’est pas commun. Que cache cet engouement général pour la prise de la mairie ? Pitres semble devenir le théâtre symbolique des jeux de pouvoir et d’orgueil. La campagne municipale donne l’occasion de montrer ses muscles et ses prétentions.

Depuis que Pitres est membre de l’agglomération Seine-Eure, son territoire suscite des convoitises. Peut-être y a-t-il là un indice favorable à ce bal des prétendant(e)s ?


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