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Lucien Neuwirth à l'Assemblée nationale |
Il fallait être gonflé, en 1967, pour proposer au général de
Gaulle, d’autoriser la pilule contraceptive. Et pourtant, Lucien Neuwirth l’a
fait. C’est seulement en 1972 que les décrets d’application ont été publiés et
que la vie des femmes a changé. On a donc pu dire à juste titre que Lucien
Neuwirth avait été un précurseur et que c’est grâce à lui que des mouvements comme
le Planning familial ont pu voir le jour et apporter leur aide à tant de femmes
en détresse et tant d’autres qui souhaitaient maîtriser leur fécondité.
Etonnez-vous ensuite d’apprendre que Lucien Neuwirth fut
également un chaud partisan de l’interruption volontaire de grossesse, qu’il fut
aussi un ardent défenseur de la pilule du lendemain et du droit de mourir dans
la dignité donnant naissance à la loi Léonetti. Vous comprendrez pourquoi
toutes ces lois progressistes que pas une personne sensée n’accepterait de
remettre en cause aujourd’hui (1) ont été combattues becs et ongles par les
conservateurs de tous poils. Lucien Neuwirth fut bienheureux de compter sur le
vote des députés de gauche évidemment favorables à ces lois de liberté et
d’épanouissement. L’ancien sénateur, décédé ces jours derniers, fut également
un gaulliste fervent qui, jamais, ne remit en cause son attachement à la personne
incarnant la résistance aux nazis et sauva la France d’un naufrage moral.
(1) les opposants aux lois Neuwirth sont les mêmes qui se
sont opposés à la loi sur le mariage pour tous…
Quatre semaines se sont écoulées entre le moment où des
insultes innommables ont été proférées à son égard et la réaction publique et
collective de la part du Parti socialiste. Il en faut du temps, aujourd’hui,
pour programmer un meeting à la Mutualité à Paris et pour « qu’une belle et
haute voix » se fasse entendre dans le tumulte des choses. Il en faut du temps
pour réagir à des bassesses qui ne visent pas que Christiane Taubira mais toutes
les personnes un tant soit peu différentes à cause de leur religion, leur
orientation sexuelle, la couleur de leur peau, ou leur engagement civique. Je
suis de ceux qui pensent que le vote ne suffit plus. Chaque citoyen doit
pouvoir peser sur le choix des hommes et des femmes qui les représentent sinon,
selon la phrase fameuse, ils seront toujours d’accord avec la politique faite
sans eux et sans leur concours. Ecrivez, criez, manifestez mais bougez !
Alors, ces 21 millions d’euros ? Ils figuraient dans le
contrat. Dès que le fait fut rendu public, des clameurs montèrent ici et là
pour s’esclaffer, protester, s’indigner. Même le MEDEF a jugé que verser 21
millions d’euros à un grand patron dont l’entreprise se porte mal a quelque
chose d’indécent. Quand elle se porte bien aussi, non ?
Les campagnes électorales tendent, de plus en plus, à se personnaliser.
Qui dit personnalisation dit attaques personnelles. Tout y passe : vie
privée, vie publique, photos…alors que toutes les enquêtent démontrent que
salir un adversaire n’a aucun impact sur le vote des citoyens. Si tel avait été
le cas, Sarkozy n’aurait jamais atteint 48,5 % des suffrages. Et pourtant, que
de procès en cours, que de suspicions autour de telle ou telle affaire, tel ou
tel sondage…Tapie, Mellick, Balkany, Carignon…ils ont beau être au cœur
d’éventuels ou de vrais abus de biens sociaux, rien n’y fait, les Français
continuent de voter pour eux ou de les trouver sympathiques. L’éthique, c’est
du toc ! Vivement que ça change.
Il se dit que dans les « petites » communes (sans que ce
terme n’ait rien de péjoratif) les candidats aux élections municipales ne se
bousculent pas. Si j’en juge par ce qui se passe à Pitres, canton de
Pont-de-l’Arche, il y aurait plutôt bousculade au portillon. Le maire, Jean
Carré, présente sa liste. René Dréan — il veut prendre sa revanche après avoir
été sorti — fait la sienne. Le fils de l’ancien maire, Jean-Pierre Cobert, y
pense aussi tout comme le Front national. Qui sait s’il n’y en aura pas une
cinquième ?
Pour une commune de 2300 âmes, ce n’est pas commun. Que
cache cet engouement général pour la prise de la mairie ? Pitres semble
devenir le théâtre symbolique des jeux de pouvoir et d’orgueil. La campagne
municipale donne l’occasion de montrer ses muscles et ses prétentions.
Depuis que Pitres est membre de l’agglomération Seine-Eure, son
territoire suscite des convoitises. Peut-être y a-t-il là un indice favorable à
ce bal des prétendant(e)s ?
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