Kermesse à l'école des Acacias de Louviers. (photo JCH) |
Abdelhakim Dekhar, que j’avais
appelé le tireur fou avant qu’on ne connaisse son identité, n’est pas « présumé
coupable » comme l’a quelque peu indiqué maladroitement Manuel Valls en
commettant le même lapsus que Sarkozy à l’égard de Dominique de Villepin. Il
est « présumé innocent » quand bien même un ensemble de preuves, d’images, de
faits et de témoignages convergent à 99,9 % vers sa culpabilité.
Dans la voiture garée dans
un parking souterrain de la banlieue de Paris, les policiers ont trouvé des
lettres et des messages, sans lien avec les faits récents, exprimant sa crainte
du fascisme et ses colères à l’égard des médias qu’il considère comme des manipulateurs
d’opinions. Il avait sans doute en tête les articles écrits en 1998 lors de sa
condamnation à quatre années de prison ferme pour avoir acheté le fusil à pompe
ayant servi aux meurtres commis par le couple Rey-Maupin.
Sans tomber dans la
caricature, tout responsable d’un canal d’informations ou d’humeurs comme l’est
ce blog, doit s’interroger sur le sens des idées qu’il véhicule et sur leur éventuel
impact au sein du public. La liberté d’informer et de publier est un bien si précieux
qu’il ne doit pas être galvaudé. Ce que semble assurer Abdelhakim Dekhar, c’est
qu’il existerait une conspiration, un complot pour le dire plus précisément,
entre les journalistes de télévision (BFM TV) de presse écrite (Libération) un
complot auquel serait lié le système bancaire (société générale) et politique, le
tout pour abuser le bon peuple, le dominer et nier le fonctionnement démocratique
associé au suffrage universel lequel ne serait qu’un leurre pour idiots-bêtes
comme disait ma grand-mère.
Les théories du complot
existent depuis toujours. Quand on ne possède pas les clés du fonctionnement d’une
machine ou d’un système, il est aisé de s’en remettre à des faiseurs et
facteurs extérieurs qui eux, possèdent tout, comprennent tout, imposent tout.
On sait bien que la vérité n’est pas celle-là. Il paraît plus simple parfois de
le croire et certains en font des livres ou des sectes. La responsabilité d’un
citoyen demeure pleine et entière. A lui de s’informer, de se cultiver, de
chercher à comprendre, de dépasser les faux-semblants ou les pâles vérités. A
lui de confronter les points de vue, de ne pas se contenter des clichés et des
a priori dont nous sommes tous victimes. Et c’est bien pourquoi l’école de la République
doit jouer un si grand rôle. C’est à l’école qu’on apprend, qu’on s’éduque, qu’on
comprend. Si j’osais paraphraser Anatole France, j'écrirais : « braves instituteurs, c’est vous qui avez
fait mon éducation intellectuelle. »
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