9 janvier 2013

Mieux connaître Patrice Yung, le nouveau président de l'agglomération Seine-Eure

Patrice Yung, le nouveau président de la CASE. (photo JCH)
 Si les délégués de la CASE connaissent bien leur nouveau président, il n’est pas certain que les habitants du territoire aient, dans leur majorité, entendu parler d’une pièce essentielle du dispositif mis en place par l’ancien président.
Il n’est pas inintéressant de savoir que Patrice Yung est Lovérien. Il a été professeur de mathématiques au lycée des Fontenelles. Adjoint au maire depuis 1995, élu sur la liste Martin, après avoir été un opposant à Odile Proust (ancien maire UMP de Louviers) et membre du Comité d’Action de gauche. Il a figuré sur la liste d’Henri Fromentin, ancien maire de Louviers, élue en 1977 dans sa totalité. Patrice Yung avait lui-même fait son entrée dans l’assemblée municipale à l’été 1976 — l’été de la sécheresse — lors d’une élection partielle destinée à compléter le conseil municipal.
A Louviers, Patrice Yung est adjoint au maire responsable des finances. A la CASE, il était jusqu’au 31 décembre 2012, premier vice-président et bras droit de Franck Martin. Sur le plan personnel, Patrice Yung est une forme d’antithèse de son prédécesseur. Patrice Yung n’aime pas les conflits inutiles, c’est un pratiquant du compromis et de la synthèse. Lorsque Franck Martin s’est présenté contre François Loncle aux législatives de 2007 (Martin recueillit 2285 suffrages soit 4,60 %) Patrice Yung considéra qu’il s’agissait d’une erreur. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du réchauffement des relations entre le député et le maire de Louviers.
Quand on interroge les délégués de la CASE sur Patrice Yung, les réponses se rejoignent : un bosseur, un homme de dialogue, toujours à la recherche d’un accord aussi équilibré que possible. Son rôle a été de plus en plus déterminant compte tenu des responsabilités trop nombreuses de Franck Martin et de ses absences préjudiciables à certaines prises de décisions. Avant le vote des délégués, lundi, la journée a brui d’échanges téléphoniques, de concertations diverses quant à l’attitude à adopter le soir venu. Plus d’un maire ou conseiller municipal souhaitaient ne pas voter Martin et lui adresser un avertissement. Et comme chacun savait que ce dernier avait promis la place de président à Patrice Yung, de nombreux délégués ont considéré qu’il était temps de le mettre à l’épreuve. C’est ainsi que le sortant a présenté la candidature de M. Yung, évidemment très heureux de ce choix. Le vote fut sans ambages puisqu’acquis à une large majorité.
Pour autant, il ne faudrait pas croire que Yung sera la marionnette de Martin comme certains le disent. Et même si Martin demeure premier vice-président, il devra s’accommoder d’un responsable plein et entier de la conduite des affaires. Un responsable lucide. Lors de notre rencontre, hier soir, Patrice Yung, amateur d'humour comme toujours, reconnaissait que sa situation était fragile puisque dépendante d’un vote de l’assemblée municipale lovérienne. Une assemblée souveraine peut, en effet, toujours décider de changer de représentants à la CASE… ce qui ne sera plus possible à l’avenir avec les élus dits fléchés et ainsi désignés par le suffrage universel.
Humour pour humour, j’ai indiqué à Patrice Yung, malgré certains désaccords entre nous, que son élection m’agréait dans la mesure où il peut être classé parmi les élus civilisés. Ce n’est pas toujours le cas. 

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