François Hollande pendant la visite de l'exposition. (photo JCH) |
Quel bilan tirer de la visite de François Hollande
sur le territoire de la CASE et à Gaillon ? Le Président de la République
ayant décidé d’aller à la rencontre des Français, après les épisodes européens
et internationaux nombreux, il a donné plusieurs signes démontrant sa capacité
d’être à l’écoute de ceux qui souffrent et s’inquiètent. Certes, il a reconnu
qu’il faudrait du courage, que ce serait difficile, mais qu’il revenait au
président et au gouvernement d’être en première ligne pour expliquer la
politique choisie : inverser la courbe du chômage en un an, préparer l’avenir
des jeunes générations et renforcer le savoir, les connaissances par l’éducation
et la formation. Un programme en trois points.
A son arrivée, le président serre la main des salariés de Pétroplus. (photo JCH) |
Les premiers citoyens qu’il a rencontrés furent les
salariés de Pétroplus. Depuis des mois et des mois, ces professionnels du
raffinage sont dans l’angoisse. Ils sont 450 à craindre pour la disparition de
leur emploi et veulent obliger l’Etat à s’investir dans l’avenir du site. Cela
tombe bien puisque François Hollande, accompagné par Arnaud Montebourg, a reçu
une délégation de syndicalistes pour leur tenir un langage de vérité. L’Etat ne
sera pas le repreneur — le raffinage du pétrole n’est pas sa spécialité — mais
il fera tout pour qu’une solution industrielle soit adoptée. Qui dit solution
industrielle dit repreneur. Un groupe iranien est sur les rangs. Cela pose des problèmes
économiques et politiques puisque l’Europe applique un embargo à l’égard de l’Iran.
Pas de pétrole iranien en France, pas d’accords commerciaux avec des Iraniens
sur la liste noire. Reste à déterminer la situation de Tadbir, le groupe persan
candidat à la reprise ?
Seconde rencontre : avec les habitants et les équipements
de Val-de-Reuil. La ville que dirigent Marc-Antoine Jamet et son équipe présente
un bilan élogieux, qu’il s’agisse d’implantations industrielles, d’équipements
publics ou de rénovation urbaine. La présence de François Lamy, ministre délégué
auprès de la ministre de l'Egalité des territoires et du Logement, chargé de la
Ville, en disait long sur le symbole voulu par le gouvernement en matière de
politique de la Ville. L’argent, il se fait rare, doit être bien utilisé et les
programmes bien conduits. Tous doivent s’y mettre : Etat, Région, Département,
élus locaux, bailleurs sociaux… Il est évident que de bonnes nouvelles pour
Val-de-Reuil seront annoncées en temps utile. Le président, lors de sa prise de
parole lovérienne a eu quelques mots pour « cette ancienne ville nouvelle qui a
su se renouveler ».
A louviers, le président est entré dans l’histoire
nationale et locale, sur les terres de Pierre Mendès France. Claude Cornu,
commissaire de l’exposition consacrée à l’ancien maire de Louviers (M. Cornu a
les honneurs du Canard enchaîné aujourd’hui) résume bien le dessein du président
de la République : « il souhaite s’inscrire dans sa filiation : la
volonté du progrès, la rigueur économique et la justice sociale. » A plusieurs
reprises, le chef de l’Etat a cité PMF, s’est déclaré inspiré par son exemple :
« ne rien promettre qu’on ne puisse tenir » et s’est souvenu de ce beau département
(l’Eure) où ses parents possédaient une propriété près du Neubourg. On regrettera
que la promenade sur le marché ait été supprimée du programme. Nul doute que le
président y aurait trouvé beaucoup de sympathie.
A Gaillon, tout le monde était détendu. Bernard
Ledilavrec, maire, affable, heureux, a reçu le président de la République avec
tous les honneurs. La gerbe déposée au pied de la statue de Pierre Mendès
France (en présence de Maurice Maire, ancien maire de Gaillon) par François
Hollande et quelques jeunes Gaillonnais, fut l’ultime hommage à l’ancien député
de l’Eure, de 1932 à 1958, avant que ce dernier ne devienne un chantre de la
paix entre Israéliens et Palestiniens, ce qui n’échappas pas au président. PMF,
homme de paix, de volonté, de vérité, voilà l'un des messages à retenir de cette
visite exceptionnelle très suivie par les Eurois.
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