28 décembre 2012

La France « otage des otages » : leur vie vaut 90 millions d'euros

La question des otages n'est pas un sujet qu'on peut traiter à la légère. La vie de plusieurs hommes est en cause ainsi que l'angoisse de leurs familles. Depuis plus de trois ans pour certaines d'entre elles, elles attendent de l'Etat des solutions tardant à venir et franchement on ne voit pas comment François Hollande va se sortir de ce guêpier. Car il s'agit bien d'un guêpier.
Qu'il s'agisse de la Somalie, du Mali, de la Mauritanie ou du Nigéria, les preneurs d'otages sont des islamistes intégristes prêt à mourir pour leur cause et à faire mourir des innocents. Yves Calvi, journaliste de la 5, consacrait son émission d'hier à « la France otage des otages. » Les invités faisaient tous le même constat : pour obtenir la libération des otages, il faudra payer et payer cher. 
François Loncle, député, rapporteur de la Commission Sahel de l'Assemblée nationale, rappelle souvent que la somme demandée, au départ, s'élevait à 90 millions d'euros ! De quoi acheter un vrai arsenal de guerre pour agresser des armées régulières (comme au Mali) et financer le terrorisme.
On comprend que le gouvernement y regarde à deux fois avant de céder quoi que ce soit. Mais d'un autre côté, les familles concernées ne comprennent pas que des questions d'argent freinent la libération de Français prisonniers et souffrant mille blessures physiques et morales. D'autant que notre pays a déjà été confronté à des interrogations similaires, au Liban, en Afghanistan, en Irak…là où des otages français ont recouvré la liberté.
Les négociations en cours portent évidemment sur le montant de la rançon et sur l'identité de ceux qui la paieront. Les salariés d'Areva avaient droit à la sécurité et à la protection au Niger. Ils ont quand même été kidnappés.
Il existe aussi la voie de l'emploi de la force. Si par malheur, les salafistes portaient atteinte à la vie des otages, ils s'exposeraient à des représailles immédiates. On ne peut pas imaginer que l'armée française ne soit pas prête, avec ses forces spéciales, à intervenir. Les drones et les satellites permettent de connaître, en temps réel, les déplacements des hommes d'Abou Zeid mais à condition qu'ils sortent des grottes et des abris où ils se terrent. Pierre Camatte, otage de ce chef intégriste et djihadiste pendant 89 jours, le décrit comme un homme froid, déterminé, maître de lui-même. Capable du pire donc. Et ce n'est pas l'aide militaire (seulement des instructeurs) française à l'armée malienne qui va arranger les choses.

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