24 décembre 2012

Tapie-Afflelou-Depardieu…les riches se sauvent les poches pleines

Patrick Menucci
Au début, il s'agissait de gagner Londres pour développer ses affaires. Cela ne durerait qu'un ou deux ans, pas plus. A l'arrivée sur le sol britannique, Affelou se lâche. La France ? Une guerre de tranchées…1789, La Bastille, la Terreur, la Révolution. Ce n'est plus mort aux pauvres mais mort aux riches ! On ne les refera pas les nantis. En 1791,on coupait la tête des aristocrates, des commerçants et des riches. Il ne faisait pas bon s'opposer aux maîtres des temps. L'exil était une question de survie. Mais il est gonflé, Afflelou, de comparer la France de 2012-13 à celle de l'époque révolutionnaire. Faut-il vraiment qu'il ait la trouille.
Il n'est pas tout seul même s'il est très minoritaire. Alors que 92 % des Français sont très contents ou contents, tout simplement, de vivre en France, il en est tout de même 5% (les plus nantis) pour avouer leur désir de quitter le pays. Un mobile les guide : préserver leurs privilèges, leur argent, leurs héritages aussi. Ils choisissent la Belgique (comme Bernard Arnaud ou Gérard Depardieu) la Suisse (comme Philippe Hersant) ou Londres (comme Alain Afflelou ou Christian Clavier). Comme ils ont honte de fuir le pays qui les a rendus riches, ils invoquent toutes sortes de prétextes (tranquillité, climat, etc.) sans se soucier le moins du monde du sort de ceux et celles qui vivent avec le revenu vieillesse ou le SMIC. Ils font comme Gérard Longuet avec l'histoire de la guerre d'Algérie : un immense bras d'honneur !
Prenons l'exemple de Philippe Hersant. Ce patron de presse est installé à Genève depuis 2003. Il y a emmené sa famille et sa fortune, évidemment. Et il se trouve un pays, la France, un tribunal de commerce, à Marseille, des banques (françaises) pour accepter de financer la reprise des journaux du même Hersant avec le concours de Tapie et, dans le même mouvement, de s'asseoir sur 160 millions d'euros de créances produits des affaires hasardeuses du fils du papivore.
Patrick Menucci, député de Marseille, fleure l'arnaque : les banques vont afficher un déficit qui les empêchera de payer leur dû aux services fiscaux…si bien que ce sont les contribuables qui financeront la manipulation des larrons Hersant-Tapie. Bien joué n'est-il pas ? Ces gens-là ont des conseillers fiscaux, spécialisés dans l'optimisation fiscale (l'art de payer moins d'impôts) ou tout simplement dans la délocalisation fiscale (l'art de ne pas en payer du tout ou si peu). Il suffit, pour ce faire, de déménager dans les paradis fiscaux, très nombreux en Europe : Belgique, Suisse, Luxembourg, Monaco…Liliane Bettencourt était une reine dans ce domaine.
Tapie affirme — menaçant — qu'Arnaud Montebourg a tout fait pour l'empêcher de reprendre le groupe Hersant. Je suis d'accord avec Patrick Menucci : si c'est vrai, il a bien fait. Car le rôle d'un ministre quel qu'il soit, c'est de préserver les intérêts nationaux et de ne pas encourager l'exil fiscal. Il se trouve qu'un groupe de presse belge (ça ne s'invente pas) était prêt à reprendre le groupe Hersant et à sauvegarder les emplois. Alors qu'on ne vienne pas nous dire que la solution Tapie était la seule plausible.
J'ignore si les députés socialistes vont accepter la demande de commission d'enquête de Patrick Menucci. Celui-ci l'a déposée pour mettre au jour l'ensemble des opérations aboutissant à la reprise de GHM par Tapie. On se rappelle que nanard la grande gueule a d'abord dit oui, puis non, puis oui à nouveau, surprenant tout son monde. Et il voudrait qu'on le croit quand il affirme ne pas lorgner sur la mairie de Marseille…voyou, va !

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