22 décembre 2012

A Gérard Depardieu : fume c'est du belge !


Bernard Tapie, toujours lui, accuse le cabinet du ministre du redressement productif d’avoir tenté de l’empêcher de mettre la main sur le groupe Hersant Médias dans le sud de la France. Est-ce vrai ? Le ministre a rapidement démenti. Est-ce plausible ? Compte tenu du passé-passif de Tapie, il ne m’étonnerait pas qu’Arnaud Montebourg ait cherché à favoriser une reprise industrielle économiquement viable et éthiquement fiable.
On connaît Tapie. Il ne change pas et ne changera pas. Il a toujours su capitaliser les aspects rentables des rachats d’entreprises dans lesquels il est devenu expert et sacrifier sans aucun scrupule ce qu’il jugeait inutile à ses bonnes affaires. Les salariés au tapis se compte par milliers. Tapie est le symbole du tout fric. Son alliance avec Hersant est le produit d’un double calcul : tirer le maximum de profit de l’outil, avoir le moins d’emmerdements possibles avec les salariés.

Quand il débarque, il a toujours le même discours, tout miel, tout doucereux. Les mois passants, il revient sur ses promesses et ses engagements. D’ailleurs ni les journalistes, ni les ouvriers du livre ne se font d’illusions. Ils souhaitent simplement faire leur métier tout en sachant que tôt ou tard, le pire l’emportera.

Catherine Deneuve a trempé sa plume (elle ou son nègre) dans le vinaigre de la libre parole. Elle fustige — tout comme son copain Luccini — les propos de Philippe Torreton dans les colonnes de Libération sur le départ de Gérard Depardieu à Néchin (Belgique). Le postulat est simplissime : Depardieu est une star, un mythe intouchable, un grand acteur, doté d’une filmographie aussi large que le personnage. On n’attaque pas impunément un monument du cinéma français. « Couché Toretton, tu es qui pour t’adresser ainsi à notre gégé national ? » D’autant que Catherine Deneuve ne répugne pas à faire des ménages, ici ou là, dans un stade algérien par exemple bien payé par un grand patron.

Torreton est comme tout un chacun, sa parole est libre et son jugement autonome. Il a quand même le droit de déclarer qu’avant d’être tout, Depardieu n’était rien. Et qu’avant de devenir une star richissime, Gégé a bénéficié du système français, l’un des plus protecteurs pour le cinéma hexagonal et l’un des plus prolifiques pour la création. Non, Depardieu n’est pas intouchable. Il l’est encore moins depuis que le Tsar Poutine veut l’accueillir à bras et chéquiers ouverts en Russie. Une Russie libre, comme on sait, la Russie de Tchétchénie et de Géorgie, la Russie antisémite et impérialiste, beurrrk…

Le site d’informations Mediapart a publié, hier, le nom de son informateur. L’ancien maire (UMP) de Villeneuve-sur-Lot a donc reconnu être celui dont le répondeur téléphonique a enregistré l’aveu involontaire de Jérôme Cahuzac, titulaire d’un compte chez UBS en Suisse. Bien que le ministre du Budget ait essayé de nier les faits à diverses reprises et souvent maladroitement, il reste peu d’espace pour le doute. D’ailleurs, le site Mediapart ne lâche pas sa proie puisqu’il annonce qu’une direction des impôts de l’ile-de-France a ouvert une enquête fiscale, ces jours derniers, concernant M. Cahuzac et son ISF des trois dernières années. Dans ses déclarations, il aurait minoré le prix des propriétés qu’il possède à Paris, avenue de Breteuil, là où le prix moyen du m2 vaut plus de 13 000 euros. Il est bien évident que le gouvernement ne peut qu’être gêné aux entournures…par la tournure de l’affaire Cahuzac puisqu’il est difficile d’imaginer que le ministre donneur de leçons puisse échapper lui-même à la rigueur qu’il demande pour les autres.



La salle des délibérations du conseil
Le président Sarkozy a-t-il financé le candidat Sarkozy ? La commission des comptes de campagne composée de neuf magistrats indépendants de la cour de Cassation, du Conseil d’Etat et de la Cour des comptes, a rejeté le compte de campagne présenté par le trésorier de Nicolas Sarkozy, candidat UMP lors de la dernière élection présidentielle. La commission a jugé, comme nous étions nombreux à le dire à l’époque, que certains déplacements et discours de Nicolas Sarkozy étaient des discours de campagne électorale (avant sa candidature officielle du 15 février 2012) et ainsi que les dépenses engagées devaient figurer dans son compte de campagne.

Les dirigeants de l’UMP crient au coup monté, à un mauvais tour des socialistes au lieu de balayer devant leur porte. Plus grave, l’UMP va faire appel de cette décision devant le Conseil constitutionnel présidé par Jean-Louis Debré, dont Nicolas Sarkozy est membre et qui comprend plusieurs autres membres désignés par lui-même ! Cette anomalie devra être réparée par une loi qui interdira aux anciens présidents de devenir membres à vie du conseil des sages de la République.



Revenons à nos moutons et à Louviers. Lors du vote du budget, lundi dernier, le maire a proposé un programme d’investissements surtout axé sur le renouvellement urbain de l’ancienne ZAC de la justice. Cela, on ne peut le lui reprocher. D’un autre côté, les 160 000 euros consacrés à la vidéosurveillance ne sont pas anecdotiques. Ils représentent deux points d’imposition alors que cette dépense est à la fois inutile et sans effet réel sur la délinquance. Comme chacun sait, le maire de Louviers sait humer l’air du temps et prendre les bons virages. Tant que la vidéosurveillance sera populaire — du moins c’est ce qu’il croit — il continuera de truffer les places et les rues de caméras soi-disant dissuasives. Electoralement, c’est payant. Comme disait La Rochefoucauld « il y a des gens qui, par une sorte d’instinct dont ils ignorent la cause prennent toujours le bon parti. »



Le NRA, le lobby américain des armes à feu a rendu public son diagnostic sur l’atroce faits divers avec 27 morts dont l’assassin lui-même, un jeune homme quelque peu dérangé : « donnez des armes aux bons, ils pourront tirer sur les méchants. » Le problème c’est que les bons peuvent devenir des méchants et réciproquement. Est-on bon pour la vie entière ? La psychologie nous enseigne que la maladie peut survenir n’importe quand chez n’importe qui et que le sadisme ou l’envie de tuer peut transformer les hommes et les femmes demeurés longtemps sur le fil du rasoir. Il est rare que les crimes collectifs soient l’œuvre de gens agissant par intérêt ou par sentiment. Mon père me disait : « n’aies jamais d’arme chez toi, ainsi tu n’auras pas l’intention de t’en servir. » je préfère ce diagnostic-là.




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