« Les primaires citoyennes sont derrière nous. Elles ont été un formidable moment de débat politique démontrant l’attente de réponses nouvelles. Dans les entreprises et les quartiers, le débat sur le changement s’est ouvert. Elles n’ont pourtant pas échappé à la pression médiatique. Le rôle des grands médias, des sondages et finalement la logique des institutions de la Vème République a pesé sur le choix. Une nouvelle séquence s’ouvre avec l’objectif d’une victoire de la gauche en 2012. Le débat des primaires a montré qu’il y avait besoin de préciser le programme à présenter tant à la présidentielle qu’aux législatives. Et qu’il fallait un programme qui permette le rassemblement de toute la gauche, garantie de la victoire.
François Hollande l’a emporté au 2e tour des primaires
Le score de François Hollande (57 %) s’explique par la volonté de battre Sarkozy, en présentant un candidat largement plébiscité : cela s’exprimait dans les bureaux de vote dimanche 16 octobre. Ce choix n’est pas une adhésion au programme encore trop imprécis qu’a présenté François Hollande. L’avance du 1er tour aura été déterminante pour appeler de nouveaux électeurs à venir voter. A l’évidence, les reports n’ont été que partiels et si Martine Aubry fait 13 points de plus qu’au premier tour, mais 13 points seulement, c’est que de nouveaux votants se sont portés sur elle et qu’une partie des votants du premier tour n’ont pas suivi les consignes de leur candidat, soit qu’ils aient voté pour Martine Aubry soit que, électeurs d’Arnaud Montebourg pris à contre-pied, ils se soient abstenus au second tour. Cette abstention de votants du premier tour explique que le nombre de votants ait augmenté de 7 % seulement alors que la dynamique semblait plus forte avant la déclaration de Montebourg.
Cette instabilité des intentions de vote en faveur de Martine Aubry montre que la faiblesse des différences entre ses propositions et celles de François Hollande, notamment sur le cœur des questions sociales (salaires, retraites, emplois, inégalités, services publics, banques, déficit, fiscalité) n’a pas permis à Martine Aubry de mobiliser et d’accrocher solidement un plus grand nombre d’électeurs de gauche. Ces différences s’entendaient d’ailleurs davantage dans les meetings que dans les grands médias. Il y a eu dans la campagne des voix, dont les nôtres à D&S, pour dire qu’il fallait être plus précis sur les grandes questions sociales qui pouvaient davantage mobiliser les couches populaires.
Sur le double coup de pouce au Smic, sur la retraite à 60 ans… Martine Aubry en était assez convaincue pour s’en saisir dans les meetings, mais pas assez pour les affirmer et les justifier devant les journalistes, oubliant que, à la télévision, elle ne s’adressait pas aux journalistes ou à François Hollande, mais à des millions de téléspectateurs. Quand elle l’a tenté, ce n’était pas assez clair. Au lieu d’affirmer clairement ce qu’elle apportait, en positif, comme précisions au projet, elle a plutôt tenté de se démarquer, en négatif, par une critique de certaines spécificités de François Hollande qui, lui, se drapait dans une position de rassembleur.
Et maintenant ?
Une clarification sur les questions sociales est nécessaire pour la campagne, car ce sont les ambiguïtés ou les insuffisances à leur propos qui peuvent faire perdre la gauche. N’oublions pas que le FN a fait de la question sociale un axe de sa nouvelle imposture. Alors que le social, c’est le fondement de la gauche et du mouvement syndical. Clarifier, c’est nécessaire aussi pour rassembler la gauche sur un programme mobilisateur sur les questions sociales et environnementales. Le débat entre socialistes, en liaison avec toute la gauche, doit donc se poursuivre. Le rassemblement doit se faire en élaborant un programme de législature concret. C’est la meilleure manière de préciser les propositions, de parler clair.
Nous continuerons donc à creuser le sillon qui est le nôtre : 1700, 35, 60, 20 comme nous le faisons depuis le début. Le débat sur la désignation des candidats aux législatives est une occasion de poursuivre la discussion, d’approfondir les bases sur lesquelles la gauche doit se présenter à cette échéance. La rénovation, le renouvellement des candidatures, la prise en compte du non cumul des mandats sont des éléments essentiels dans ce cadre. La clarté sur les questions sociales et économiques est la clé de la victoire en 2012 : Smic, retraites, 35 h, licenciements, plafonnement des revenus à 20 smic, services publics, école, contrôle public des banques, dette illégitime, juste échange… C’est ce qui fera la différence avec Sarkozy et la droite. Et les solutions aussi fausses que nocives du FN ! »
Communiqué de Démocratie et socialisme
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