Didier Lombard et Marouane Mabrouck |
Toutes les infos ne font pas la une ou « On ne nous dit pas tout » comme dirait une célèbre humoriste. Pourtant certaines de ces infos mériteraient de passer à la une.
Sur le site d’information Owni.fr, on découvre dans une enquête mise en ligne le 7 mars que l’opérateur Orange a graissé, en toute discrétion, la patte de la famille Ben Ali pour gagner des parts de marché en Tunisie. Le site raconte comment Orange a investi 95 millions d’euros en juillet 2009 dans une société privée appartenant à Marouane Mabrouck, gendre du dictateur déchu. L’opération était jugée nécessaire pour l’obtention d’une licence de téléphone mobile. Information essentielle : Orange aurait payé une « surtaxe » de 25 millions d’euros pour acheter les faveurs de Mabrouck, considérer comme l’un des piliers du régime. La CFE-CGC a demandé à la direction de l’opérateur d’ouvrir une enquête pour que toute la lumière soit faite. En matière de téléphonie mobile, Orange couvre actuellement 64% du marché tunisien, soit plus de 6 millions d’utilisateurs. En 2010, le groupe a annoncé 4,8 milliards d’euros de bénéfices. Ce chiffre faramineux vaut bien quelques petites entorses à l’éthique…
En toute discrétion, un décret tout récent vient de faire passer la franchise hospitalière de 18 à 24€. Soit une augmentation de 32%... et une économie de 500 millions pour la Sécu, sur le dos des patients. Il n'y a pas de petit profit.
Sans compter des déremboursements supplémentaires de nombreux médicaments, de la hausse du tarif des généralistes, des réductions des indemnités journalières, des restrictions de la prise en charge des affections longue durée, pour ne citer que les mesures les plus emblématiques : le désengagement de la Sécurité Sociale se poursuit avec l'augmentation du forfait hospitalier. De 10,67€ en 2003 à 24€ en 2011...
Sans compter des déremboursements supplémentaires de nombreux médicaments, de la hausse du tarif des généralistes, des réductions des indemnités journalières, des restrictions de la prise en charge des affections longue durée, pour ne citer que les mesures les plus emblématiques : le désengagement de la Sécurité Sociale se poursuit avec l'augmentation du forfait hospitalier. De 10,67€ en 2003 à 24€ en 2011...
Cerise sur le gâteau, un nouveau texte, publié le 23 février dernier sans aucune discussion préalable, fait passer la limite de déclenchement de la franchise hospitalière de 91€ à 120€. Concrètement, jusqu'à présent, les patients devaient payer une franchise correspondant à 20% de la facture, avec un montant maximum de 18,20€ (20% de 91€). Et la Sécu remboursait le reste. Désormais, le montant maximum est porté à 24€ (20% de 120€). Soit une augmentation de 32% (+225% depuis 2003).
Économie espérée pour la Sécu : 500 millions d'euros également. Bien sûr, les mutuelles prendront en charge la différence, répercutant la douloureuse sur leurs assurés, qui passeront (encore) à la caisse : entre 2001 et 2008, la cotisation annuelle moyenne est passée de 382€ à 551€ par personne, soit un bond de 44%. Résultat : 5 millions de Français ne peuvent plus se payer de mutuelle et 9 millions se privent de soins pour raison financière.
Mais surtout, que les pauvres se rassurent, c'est pour la bonne cause : ces économies permettront de financer la suppression de l'ISF. A votre santé...
Alain Lefeez
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