20 mars 2011

Le bon «choua», la guerre en Libye, Fukushima…la foire aux livres

Quand la situation intérieure est à ce point dégradée, rien ne vaut une petite guerre. Évidemment nécessaire puisqu'il s'agit de sauver des populations civiles de la répression barbare du colonel Kadhafi et d'aider à l'instauration de la démocratie en Libye. La classe politique française dans son ensemble (excepté le Front national) soutient la coalition constituée à l'initiative de la France et grâce au pouvoir de conviction d'Alain Juppé. Ne soyons surtout pas dupes. Jamais l'occident n'a fait campagne en Afrique sans quelques arrières pensées éloignées du seul souci des droits de l'homme. Que Sarkozy qui accueillait Kadhafi en empereur en 2007 et voulait lui vendre des rafales et des centrales nucléaires ait décidé, en 2011, de changer son fusil d'épaule, pourrait en surprendre plus d'un.
Kadhafi, lui, n' a pas changé. C'est le même homme, aussi mégalo, aussi imbu de sa personne, aussi corrupteur que corrompu, entouré d'un clan, d'une tribu, d'une famille rompues depuis quarante ans aux méandres des intérêts pétroliers, des menaces terroristes et des actes honteux (les attentats de Lockerbie et l'affaire du DC 10) habile négociateur lors de la séquestration des infirmières bulgares et du médecin palestinien, preneur d'otages patenté…qui continue de faire chanter l'occident et de jouer sur les peurs suscitées par Al-Qaïda. Rama Yade avait raison de ne pas vouloir serrer la main de ce dictateur. Ce qu'on peut souhaiter ? Que l'opération de police guerrière dure le moins longtemps possible en touchant le moins de victimes civiles possible. Avec la victoire des insurgés.

Le bon «choua». Le maire de Louviers, imitant VGE à Verdun-sur-le-Doubs en 1978, s'est fendu d'une lettre aux habitants du canton nord pour leur dire comment voter dimanche. Dans le fatras des attaques contre la conseillère générale sortante, je note qu'il lui reproche de ne pas siéger à la CASE. Alors là, comme dirait un tonton flingueur « Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j'vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins d'Paris qu'on va l'retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle... Moi quand on m'en fait trop j'correctionne plus, j'dynamite... j'disperse... et j'ventile...»
Quand Leslie Cléret siégeait à la CASE, le président lui a supprimé ses délégations et ses indemnités pendant plusieurs mois se privant de ses avis et de ses conseils. Tout cela parce qu'elle avait osé s'opposer aux ordres du chef. Le Kadhafi de l'agglo, habitué au silence dans les rangs est terrible avec tous les contestataires. Il faudra bien qu'un jour, les élus terrorisés se fassent entendre et affrontent bille en tête celui qui ne connaît que les rapports de force. Alors ses reproches à Leslie Cléret, vous imaginez ce qu'on en fait…

Pendant le discours de François Loncle (photo JCH)
Le groupe de Louviers-Val-de-Reuil  d'Amnesty International organise ce week-end sa traditionnelle foire du livre dans les locaux du lycée Marc Bloch de Val-de-Reuil. Annick Quéré et ses camarades membres du groupe font de gros efforts chaque année pour augmenter le nombre de livres et satisfaire les besoins des habitués. AI en profite aussi pour faire signer des pétitions en faveur des militants, hommes et femmes politiques menacés, emprisonnés, torturés. On sait bien que les démocraties sont minoritaires dans le monde et François Loncle, député de Louviers, spécialiste des affaires étrangères, a souligné le rôle irremplaçable d'Amnesty à la fois dans l'efficacité de l'action et dans l'importance de vigie attentif aux atteintes aux droits de l'homme sur toute la planète.

Daniel Cohn-Bendit est tout sauf idiot. Quand il demande un référendum sur le renouvellement ou non du parc nucléaire français, il n'exige pas qu'il ait lieu demain. C'est sa façon à lui de souhaiter que le débat traverse toute la société et ne soit pas réservé à Areva, EDF, ou les politiques. Je rappelle au passage mon opposition farouche à tous les référendums. C'est un outil de pouvoir personnel, qui joue sur l'émotion, supprime les corps intermédiaires, nie la complexité des dossiers et des choix. En règle générale, les votants ne répondent pas à la question mais à celui ou celle qui la pose. La démocratie parlementaire et représentative est une garantie contre la dictature instantanée de la pensée dominante. Elle nécessite des débats, des avis contradictoires. A condition qu'elle ne soit pas victime des lobbies. On ne connait pas de meilleurs systèmes.

La catastrophe de Fukushima Daïchi nous rappelle que TEPCO (l'opérateur) a misé sur l'opacité, le secret, l'absence d'informations fiables et que les Japonais sont contraints de se brancher sur France 24 ou France 2 pour être informés correctement. « Dans les eaux glacées du calcul égoïste », banderole déployée sur la scène du Grand Forum de Louviers à l'occasion du «Vrai Sang» la pièce de Valère Novarina, nous rappelle les redoutables méfaits du libéralisme. La crise énergétique en est un des aspects.

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