Je reviens sur les événements de Saint-Lô. Non pas pour m'excuser à nouveau de l'article paru puis disparu mais pour joindre ma voix à celles et ceux (de l'UMP, du PS et d'ailleurs) qui s'insurgent contre la mise hors cadre du préfet de la Manche, d'une part, et la mutation du responsable local de la police. Nicolas Sakozy adore les boucs émissaires. Il adore faire preuve d'autoritarisme : le shérif, c'est moi ! Je l'avais déjà constaté lorsque, ministre de l'Intérieur, il était venu à Bernay pour annoncer une réorganisation de la police et de la gendarmerie dans l'Eure. Aucun manifestant n'avait été autorisé dans un rayon de 500 mètres et il s'était adressé à ses interlocuteurs avec une morgue « qui le préservait de toute sympathie humaine. » (Marcel Proust).
Ainsi, le préfet de la Manche et le commissaire de police de Saint-Lô n'ont pas correctement apprécié la situation et n'ont pas pris toutes les dispositions permettant d'épargner la dignité de sa majesté Sarkozy. Vous rendez-vous compte ? Des gens l'ont sifflé sur son passage ! Il y en a même qui ont jeté leur godasse dans sa direction. Nicolas Sarkozy n'apprécie que les godillots. Il a vu de trop près ceux qui ne l'aiment pas et Môssieu n'a pas supporté. Il a fait une crise. Une crise aiguë de narcissisme et viré les lampistes.
La vie d'un élu, c'est aussi cela : savoir aller au contact du peuple sans l'insulter et en étant capable d'entendre ses cris, ses exaspérations, ses vociférations sans pour autant en appeler à la justice ou aux hommes forts du GIGN ou du RAID. Barack Obama se distingue de certains autres chefs d'Etat par son sang-froid, sa capacité de distance et de recul, et, pour tout dire, par son intelligence. Il ne fera pas tout bien, il fera même des erreurs mais le personnage ne sera jamais bas. J'en prends le pari. Question de classe et de savoir vivre.
Le président UMP du conseil général de la Manche, Jean-François Le Grand, ne mâche pas ses mots : « Je trouve parfaitement lamentable qu'on puisse utiliser un représentant de l'Etat comme si on utilisait un kleenex. C'est scandaleux. C'est une pratique d'un autre temps contreproductive d'un point de vue politique; ce préfet est un très bon préfet qui n'a aucune responsabilité dans cette affaire ».
1 commentaire:
Qu'en sera t-il demain lorsque le président de la République nommera lui-même les présidents de l'audio-visuel public ? De la même manière qu'il vient d'agir dans ce cas précis, les révoquera t-il et avec eux les journalistes qui ne se seront pas couchés devant lui pour ne faire de sa politique que des éloges ? On peut d'ores et déjà en avoir une idée avec l'exemple de ce qui arriva à Alain Genestar, à Paris-Match, pour ne citer que lui.
Reynald Harlaut
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