Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a reçu le message cinq sur cinq. Pour elle, la crise que nous traversons comporte deux risques majeurs : « des troubles sociaux et un protectionnisme accru de la part des états. »
Qu'elle tienne des propos semblables au lendemain de la grande manifestation nationale (2,5 millions de personnes dans les rues comme sur la photo à Evreux) prouve qu'elle a mieux écouté la rue que le porte-parole-langue-de-bois, Luc Chatel. Il a jugé que la manif avait fait moins recette que celle organisée contre le CPE. M. Chatel peut dire ce qu'il veut, moi je crois ce que je vois et ce que j'ai vu à Evreux, à Rouen et ailleurs, était très édifiant. Des flots de mécontents très heureux d'adresser un avertissement au pouvoir.
Face à l'ampleur du mécontentement, Nicolas Sarkozy mobilise TF1 et France 2 jeudi prochain à 20 heures. Il s'adressera aux Français pour leur dire quoi. On peut prendre le risque d'anticiper : « la crise est grave mais elle est mondiale. Seule une action concertée des vingt pays les plus riches, ou les plus commerçants du monde, peut sauver la situation. Il faut soutenir les banques (NDLR : d'où vient pourtant tout le mal) quel que soit le niveau d'endettement des Etats. Quant aux Français, je leur promets du sang, de la sueur et des larmes. Il va falloir se serrer la ceinture et les coudes comme le dit le maire de Louviers. Vive l'unité nationale ! La situation est périlleuse mais pas désespérée. » De la part d'un homme qui passe son temps à cliver, à trier le bon grain de l'ivraie, à attiser les conflits, à mettre de l'huile sur le feu par ses dérapages verbaux (qu'on interdit aux Français d'ailleurs) l'appel à l'unité sonnerait comme une nouvelle mystification.
Ce que Nicolas Sarkozy ne dira pas, c'est qu'il est déjà à un tournant de son mandat. Que l'année 2009 va être catastrophique pour l'emploi et l'économie, que l'année 2010 ne sera sans doute pas meilleure. Il ne dira pas que les promesses de campagne ne seront pas tenues. Quand tout va mal autour de vous, la communication a ses limites : celles de la crédibilité. Quand on dit tout et son contraire, on ne peut pas rassembler et donner confiance. Et la confiance, c'est ce qui manque. A la Gauche de continuer à travailler, à s'opposer et à proposer. Martine Aubry est sur le bon chemin.
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