La tactique de Sarkozy c'est la tactique du coucou. S'installer dans le nid de l'adversaire, adopter ses postures, débaucher ses traitres, utiliser sa rhétorique avec un seul objectif : écraser la couvée. Face au mouvement de protestation de jeudi, le président fait monter ses troupes au créneau : que tout cela est bel et bon, il faut bien que les syndicats se fassent entendre. Hortefeux n'est pas surpris. Guéant trouve cela normal. Ecoutez-les chanter.
Mais ils chantent faux. Au fond d'eux-mêmes, ils enragent parce qu'ils savent que les manifestations vont être puissantes, que la grogne est sincère, que le mécontentement dépasse les rangs de la gauche syndicale et politique. Bayrou a voté la censure. Les Villepinistes n'adopteront pas la réforme du règlement de l'Assemblée nationale…le paysage change, Sarkozy n'a pas encore perdu la main mais on sent bien qu'il n'est plus aussi sûr de lui…ses saillies devant le congrès de l'UMP n'en font plus le président de la France mais seulement le chef de la droite dure. Les Européennes vont être difficiles pour le PS, elles risquent d'être catastrophiques pour l'UMP et ses alliés.
Le phénomène est connu : plus les grèves vont être nombreuses et diversifiées, plus le pouvoir va se raidir et jouer le durcissement. Plus le pouvoir va vouloir régenter la presse, la justice, la police…plus il va favoriser une opposition qui, depuis plus de 18 mois, n'était pas audible. En portant atteinte aux droits fondamentaux des contre-pouvoirs et des citoyens, Sarkozy suit sa pente naturelle de bonapartiste avec au bout du chemin l'empire déchu et Waterloo. Sachons patienter.
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