« Sa force vitale est impressionnante, mais c'est vraiment un m'as-tu-vu », « un petit gamin heureux d'être au milieu de ses nouveaux jouets, vous savez, le môme qui a gagné le pompon sur le manège. » De qui parle Ségolène Royal dans le livre d'entretiens qu'elle a accordés à Françoise Degois, journaliste bien connue ? De Nicolas Sarkozy évidemment. Et si l'on se souvient de la remarque de Patrick Poivre d'Arvor, à l'origine sans aucun doute de son départ du journal de TF1, lorsqu'il a comparé Nicolas Sarkozy à «un petit garçon au milieu des grands» lors d'un sommet européen, on ne peut qu'être frappé par la vision commune de ces deux observateurs attentifs de la vie publique.
Nicolas Sarkozy — Michel Onfray s'en était rendu compte lors de ses entretiens avec le président de la République — a des traits de personnalité immatures. Cet enfant gâté, à qui on ne refuse rien et qui ne se refuse rien, a horreur de toute opposition et de toute contradiction. Il sait, il peut, il veut. Il fait ses crises. Rama Yade ? Elle ne m'écoute pas : bientôt dehors. Rachida Dati ? Elle a fait le sale boulot : elle sera N°2 en Ile-de-France aux Européennes, et que ça saute. Jean-François Copé ? Moi vivant, il ne sera plus ministre. Besson ? La figure du traitre, «il est bon Besson.» Sarkozy est connoisseur comme disent les Anglais.
Luc Chatel a beau dire que la rancœur et l'amertume mènent Ségolène, je n'en suis pas si certain. Je ne suis ni ségoléniste, ni segolénolatre et encore moins Ségolénien. Mais Il n'y a pas de raison pour qu'elle se trompe à chaque fois qu'elle parle. Comme elle parle beaucoup, il lui arrive de tenir des propos appropriés. Sa vision de Sarkozy a le mérite de la simplicité. Et Ségolène Royal n'est pas la seule à le voir comme ça.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire