28 janvier 2009

« Moi vivant » ou l'humiliation de Jean-François Copé

« Moi vivant, il n'y aura pas d'augmentation de la redevance » avait déclaré en novembre Jean-François Copé. Et voilà que les sénateurs, sans crier gare et surtout, sans prendre de consigne auprès des responsables de l'UMP, viennent de faire passer la redevance TV de 116 à 120 euros (sur proposition du PS) et que les députés UMP ont décidé de suivre, comme on dit au poker. En 2008, en 2009, en 2010, la redevance augmentera au rythme de l'inflation voire plus. Constatation : Jean-François Copé aurait mieux fait de se taire.
On ne va quand même pas envoyer un rouleau compresseur pour lui rouler dessus et qu'il passe, le pauvre, de vie à trépas. Les cimetières seraient remplis des corps d'hommes politiques qui ont déclamé « moi vivant…» et qui ont dû, ou s'excuser dans le meilleur des cas, ou faire pâle figure dans les autres.
Il se trouve, en ces jours troublés, que les responsables UMP (ministres, secrétaires d'Etat, députés…) se livrent à une véritable course à l'erreur : Bachelot, Copé, Sarkozy…c'est à celui ou celle qui sortira la plus grosse énormité. Malheureusement pour eux et elles, leurs affirmations ne pourront pas concourir pour le prix de l'humour car elles en manquent cruellement.
Même Copé a osé corriger le président, aujourd'hui, en affirmant que, ce jeudi 29 janvier « Les Français vont s'apercevoir qu'il y a des grèves en France. » Le rival potentiel du président est content de pouvoir le vanner. L'occasion était trop belle, il est vrai, puisque «lui aussi compatit avec les Français frappés par la crise». Il n'y a guère qu'un politologue comme Roland Cayrol, sur France 5, pour assurer sans rire « que les Français n'en sont pas encore à accuser le gouvernement et le président d'être les fauteurs de crise. Pour eux, c'est la mondialisation qui est en cause. »
Sacré Roland Cayrol entouré des ineffables Dominique Reynié (professeur à sciences po mais le Monde Diplo a révélé ses liens avec l'UMP) Gérard Grunberg (spécialiste de l'histoire du PS qu'il a quitté en son temps) et de l'inévitable Christophe Barbier, un jeune homme talentueux, rédacteur en chef de l'Express, qui ose prévoir une tempête au sein de l'UMP, que Sarkozy soit réélu en 2012 ou non.
Le désarroi s'empare donc de la droite. C'est normal. Jusqu'aujourd'hui, elle avait un boulevard. Les Français n'ont pas osé se désavouer trop rapidement. Surtout les couches populaires. Mais avec le temps, Nicolas sarkozy commence à toucher les dividendes du mécontentement. Des milliards pour les banques, un pasquet fiscal pour les riches…et les autres ? « Ils peuvent crever ! » pourrait dire Mme Bachelot.

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